L'emploi dans l'industrie pharmaceutique au plus bas depuis 12 ans

En 2014, l'emploi a reculé de 0,6% dans l'industrie pharmaceutique française et devrait encore baisser cette année, selon la fédération des entreprises du médicaments. Cette dernière met en cause un manque de compétitivité.
sur 130 nouvelles molécules autorisées en Europe sur la période 2012-2014, "seules 8 seront produites en France, contre 32 en Allemagne ou 28 au Royaume-Uni", s'inquiète le Leem.

Avec 98.810 salariés comptabilisés fin 2014, l'emploi dans l'industrie pharmaceutique en France est à son plus bas niveau depuis 12 ans, selon un baromètre de la fédération du secteur, à paraitre jeudi qui table pour 2015 sur une huitième année de baisse de suite.

Les effectifs devraient reculer cette année de 0,5%, après déjà un repli de 0,6% en 2014, et s'arrimer durablement sous la barre des 100.000 emplois, selon la fédération des entreprises du médicaments (Leem).

Dix-neuf plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) ont été annoncés en France dans le secteur en 2015, affectant 2.300 salariés, contre 27 PSE en 2014, touchant 4.000 personnes, selon le décompte de la fédération.

Des effectifs en baisse dans 45% des entreprises pharmaceutiques

L'an dernier le recul des effectifs a concerné 45% des entreprises pharmaceutiques en France, tandis qu'ils ont augmenté dans 35% des sociétés et stagné dans les autres. La baisse de l'emploi a surtout concerné les grandes entreprises de plus de 1000 salariés.

Dans le détail, l'emploi a diminué de 1,47% l'an passé dans les activités commerciales des laboratoires, de 0,63% dans la recherche-développement et de 0,34% dans les services administratifs. Il a surtout également reculé, pour la première fois, dans la production (-0,3%).

Un recul dans la production est "mesuré, mais préoccupant"

Malgré de nombreux plans sociaux concernant des usines de médicaments ces dernières années en France, la baisse des effectifs en production avait été jusqu'à présent évitée grâce aux reprises de sites par les façonniers, les sous-traitants de l'industrie pharmaceutique. Mais ceux-ci sont également soumis à une forte concurrence et n'ont pas recruté l'an dernier.

Ce recul dans la production est "mesuré, mais préoccupant" selon le Leem, qui le met sur le compte du "recul des investissements productifs constaté ces dernières années et la difficulté des sites français à capter de nouvelles productions de médicaments, notamment ceux issus des biotechnologies".

"La France n'est plus dans la compétition", selon le Leem

Les laboratoires français produisent majoritairement des molécules sous formes sèches, en phase de maturité, à faible innovation et à faible croissance. Ainsi sur 130 nouvelles molécules autorisées en Europe sur la période 2012-2014, "seules 8 seront produites en France, contre 32 en Allemagne, 28 au Royaume-Uni ou 13 en Italie", s'inquiète le Leem.

"La France n'est plus dans la compétition pour attirer la recherche-développement ou la production, on a de moins de moins d'arguments pour vendre la France" auprès des investisseurs, notamment étrangers, estime Philippe Lamoureux, le directeur général de la fédération.

Alors que le modèle d'activité de l'industrie pharmaceutique est en pleine mutation, avec le déclin des molécules chimiques et l'explosion des biotechnologies, le secteur en France est confronté à "une réglementation particulièrement exigeante, voire drastique" et qui manque par ailleurs de stabilité, selon M. Lamoureux.

    Lire aussi >> Ces quatre chiffres inquiétants pour l'industrie pharmaceutique française

(Avec AFP)

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