L'inégalité d'accès aux soins, la première crainte des Français

L'accès aux soins est, pour les Français, le sujet qui risque d'être le plus porteur d'inégalités à l'avenir, selon un sondage Viavoice publié jeudi. Les sondés s'inquiètent notamment du prix des nouvelles molécules, qui poussent à la hausse, les dépenses de l'Assurance maladie dédiées aux cancers.
Jean-Yves Paillé
Une immunothérapie coûterait au moins 80.000 euros par an et par patient dans l'Hexagone, et grimperait jusqu'à 116.000 euros, selon l'institut Curie.

La santé et l'avenir de l'Assurance maladie préoccupe toujours autant les Français. L'institut de sondage Viavoice, dans un questionnaire commandé par l'institut Curie, a demandé aux Français "quels sujets risquent d'être les plus porteurs d'inégalités en France dans les années à venir". L'inégalité d'accès aux soins était la plus citée, par 30% d'entre eux. Et ce, devant l'emploi et l'assurance chômage (26 %) et le système de retraite (23 %). En outre, 42% des personnes interrogées estiment que le système ne pourra pas garantir l'accès aux traitements innovants pour tous dans quelques années. Parmi ces derniers, les trois-quarts jugent que le coût des traitements innovants en sera la cause. Actuellement, pourtant, les traitements contre le cancer, un des domaines thérapeutiques les plus concernés par l'arrivée de ces nouveaux médicaments, représentent un cinquième des dépenses de l'Assurance maladie (3,2 milliards sur 16 milliards d'euros de prise en charge annuelle de la maladie).

Une croissance non-maîtrisée, selon l'Institut Curie

Mais pour le président de l'Institut Curie Thierry Philip, qui avait signé l'appel de 110 cancérologues demandant aux autorités de maîtriser le prix des nouveaux anticancéreux, la crainte des Français est justifiée. "Si l'on se projette en 2025 avec la croissance des prix actuelle, le coût des traitements grimperait à dix milliards d'euros", fait-il valoir, lors de la présentation du sondage, jeudi 7 septembre. Il évoque ainsi un surcoût annuel attendu à plus de 1 milliard d'euros par an, qui mettrait en difficulté les objets de l'Assurance maladie. Le Conseil national de l'institution avait lui-même souligné en mai une augmentation des dépenses dédiées au cancer, mais de 1,568 milliard d'euros entre 2012 et 2015. Une croissance dopée par les immunothérapies en particulier (des traitements qui stimulent les défenses immunitaires contre les tumeurs).

Selon l'Institut Curie, une immunothérapie coûterait au moins 80.000 euros par an et par patient dans l'Hexagone, et grimperait jusqu'à 116.000 euros. A noter que l'institution se base sur le prix facial, c'est-à-dire sans compter les remises éventuelles - et non dévoilées - faites par le laboratoire à l'Assurance maladie.

Jean-Yves Paillé

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Commentaires 10
à écrit le 08/09/2017 à 15:41
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Faudra demander à Macron ce qu'il en pense pour les retraités qui gagnent 1200 ou 1500 euros par mois comment ils font pour se soigner correctement. Une CSG sur 1500 de pension, c'est 306 e par an en moins. C'est vrai qu'il considère ces revenus comm...

à écrit le 08/09/2017 à 12:19
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Faute d'une surveillance adequate, avec le fait que de +en + de gens ne se surveillent plus, les risques de pathologies et epidemies sont des risques qui sont appeles a se developper. Meme riches tout le monde sera concerne.

à écrit le 08/09/2017 à 11:38
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On a financiarisé la santé donc non seulement en effet les soins seront de plus en plus chers mais cela a déjà commencé avec presque le tiers de la population française qui n'est pas couvert par une mutuelle. Ce n'est donc pas une fiction mais un...

à écrit le 08/09/2017 à 8:58
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oui, et c'est déjà commencé, comme la justice d'ailleurs avec ses juges et ses experts qui se laissent facilement "guidés"

à écrit le 08/09/2017 à 7:05
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En matière d'immunité je crois beaucoup au potentiel de la prévention, mais pour cela il faudrait les bonnes informations pour tous. Je suis très déçu sur ce domaine en France car c'est l'omerta et pas assez de réaction de la part des corps soignants...

à écrit le 08/09/2017 à 5:29
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Pour avoir connu des pays sans sécu je crois que les français ne savent pas apprécier à sa juste valeur (de l’or) notre système de protection. Mais pas que les français il faut dire que nombre de médecins ont tendance à alourdir la dépense. Mais auss...

à écrit le 08/09/2017 à 0:29
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Tant qu ont travaillé la garantie paye parts la mutuelle d l employeur c est bon mais à la retraite c'est finis a mois que macron face payées les actifs de 1.7 de csg pour donner aux retraitees pour leurs mutuelle est plus de pouvoir d achats une bon...

le 08/09/2017 à 15:44
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et en français, quoi y a vous vouloir dire ?

à écrit le 07/09/2017 à 22:37
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La santé n'a pas de prix, la logique comptable ne devrait pas s’appliquer à ce secteur. La sécu sera toujours en déficit. Il faut trouver des financements qui ne proviennent pas des salaires ni des pensions de retraite. Il existe un moyen simple de ...

à écrit le 07/09/2017 à 20:51
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C'est une réalité qui va encore s'aggraver.. mais l'oligarchie s'en moque tout va bien pour elle....

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