La correction d'ADN utilisée pour la première fois sur des embryons humains aux Etats-Unis

Des chercheurs de l'université de l'Oregon ont corrigé l'ADN de plusieurs embryons avec le "ciseau moléculaire" CRISPR-Cas9. Les Etats-Unis sont le deuxième pays après la Chine à tester cette méthode qui pourrait permettre d'éliminer des maladies génétiques.
Jean-Yves Paillé
CRISPR-Cas9 avait été utilisé sur des embryon pour la première fois en Chine, en 2015.

(Publié le 27/07/2017 à 17h24. Mis à jour le 03/08/2017 à 10h52)

Les Etats-Unis ont franchi une étape dans l'édition du génome. Une équipe de scientifiques de l'Oregon Health and Science University, en collaboration avec le Salk Institute and Korea's Institute for Basic Science, un institut de recherche basé en Californie, a modifié l'ADN d'embryons humains viables avec la méthode CRISPR-Cas9, rapportait mercredi 26 juillet le MIT technology review. CRISPR-Cas9 est une sorte de scalpel moléculaire qui permet de modifier le génome, en découpant des séquences d'ADN grâce à l'enzyme Cas, avec la possibilité de remplacer celles-ci par d'autres séquences.

Une semaine plus tard, un article scientifique sur cette expérience a été publié dans la revue scientifique Nature. L'objectif des chercheurs était de corriger une mutation génétique pour la cardiomyopathie hypertrophique (développement trop important du muscle cardiaque). La méthode n'a pas fonctionné à 100%. Les chercheurs ont expliqué que 74% des embryons avaient été "réparés".

"Nous avons démontré qu'il est possible de corriger des mutations sur un embryon sans risque, avec un certain degré d'efficacité", a avancé Juan Carlos Izpisua Belmonte, coauteur de l'étude cité par Reuters .

Les embryons, créés pour l'expérience, étaient invisibles à l'œil nu car à un stade de développement peu avancé lors de l'expérience. Ils ont été détruits au bout de quelques jours.

Plusieurs corrections d'ADN en Chine

Ce n'est pas la première fois que l'ADN de plusieurs embryons est corrigé via CRISPR-Cas9. En Chine, des chercheurs de l'Université de médecine de Canton ont utilisé cette méthode pour s'attaquer à des mutations à l'origine de deux anémies, début 2017, selon un article publié dans la revue Molecular Genetics and Genomics. L'expérience a connu des résultats mitigés, les chercheurs ne parvenant pas à corriger toutes les cellules.. Deux autres essais, sur des embryons défectueux, avaient été effectués en 2015, toujours en Chine.

Jean-Yves Paillé

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Commentaire 1
à écrit le 03/08/2017 à 11:14
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"L'expérience a connu des résultats mitigés, les chercheurs ne parvenant pas à corriger toutes les cellules." Nous ne connaissons pas l'ADN dans sa totalité et nous n'hésitons pas malgré tout à tester sur des gens où comment mettre la charrue avan...

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