La modification de l'ADN, une nouvelle méthode de piratage informatique ?

Des chercheurs sont parvenus à prendre le contrôle d'un ordinateur utilisé pour le séquençage de gènes, en lui faisant analyser un ADN modifié. Une méthode qui pourrait être utilisée à l'avenir contre des laboratoires et des universités, selon ces derniers.
Jean-Yves Paillé
L'expérience des chercheurs de l'université de Washington à Seattle sera présente à la mi-août à Vancouver, lors de la prochaine conférence Usenix Security Symposium, un événement mondial dédié à la sécurité informatique.

La modification de l'ADN peut permettre de soigner des maladies. Mais elle pourrait aussi avoir des finalités malveillantes. Des scientifiques de l'université de Washington à Seattle ont démontré qu'il est possible d'encoder des "malwares" (programmes malveillant) biologiques dans des gènes, rapporte Wired. Ainsi, un ADN modifié a été analysé par un ordinateur utilisé pour le séquençage du génome. L'ordinateur a interprété l'ADN transformé comme une commande, le poussant à contacter un serveur géré par les chercheurs. Ces derniers ont ainsi pu prendre le contrôle de l'ordinateur ayant séquencé l'ADN.

L'équipe de scientifique menée par le professeur de science informatique Tadayoshi Kohno a dû retravailler l'ADN à plusieurs reprise pour garder son équilibre et celui des lettres "chimiques" (A,T,C,G) qui le composent, afin que l'ordinateur visé le reconnaisse et procède bien au séquençage.

Des risques de vol de propriété intellectuelle ?

Selon les chercheurs, cette pratique pourrait constituer une nouvelle méthode de piratage informatique contre les laboratoires et les universités. D'autant plus que les séquenceurs de gènes, destinés à repérer les anomalies génétique pour diagnostiquer une maladie ou un risque de la développer, s'y sont multipliés ces dernières années. Il faut dire que le coût de cette méthode d'analyse du génome est passé de 3 milliards de dollars en 2003 -après treize ans de recherches- à quelques centaines de dollars aujourd'hui.

Une telle découverte pose questions sur de nouveaux risques pesant sur la protection des données de santé, plus particulièrement de vol de la propriété intellectuelle, qui pourrait encourager des hackers à recourir à cette méthode, notent les chercheurs.

Un méthode imparfaite

Néanmoins, il faut raison garder comme l'explique la publication scientifique MIT technology, cette technologie n'est pas encore au point. Car les chercheurs ont créé des conditions favorables pour y parvenir en désactivant les fonctionnalités de sécurité, et en ajoutant une vulnérabilité à un programme de bio-informatique.

L'expérience des chercheurs de l'université de Washington à Seattle sera présente à la mi-août à Vancouver, lors de la prochaine conférence Usenix Security Symposium, un événement mondial dédié à la sécurité informatique.

Jean-Yves Paillé

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Commentaire 1
à écrit le 10/08/2017 à 17:43
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il faudra publier le nom des idiots qui connectent au web des ordinateurs traitant de sujets sensibles

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