Perturbateurs endocriniens : un vote européen crucial

Mardi 4 juillet, les Etats membres de l'Union européenne devraient se prononcer sur un texte de la Commission européenne définissant les perturbateurs endocriniens. De cette définition dépendra une réglementation visant à proscrire ou non certaines substances liés aux perturbateurs endocriniens, accusés d'être liés à certaines maladies et coûtant cher aux Etats membres.
Les perturbateurs endocriniens coûteraient 157 milliards d'euros à l'Union européenne, par an.

L'Europe va-t-elle enfin s'entendre sur les perturbateurs endocriniens ? Depuis un an, les Etats membres de l'UE se sont réunis pas moins de six fois pour tenter de s'accorder sur un texte définissant ces substances chimiques.

Mardi 4 juillet, la Commission européenne devrait soumettre une définition des perturbateurs endocriniens au vote des Etats membres de l'union européenne, à l'occasion d'une réunion du Comité permanent de la chaîne alimentaire et de la santé animale (Echa). La proposition de Bruxelles est de fixer les critères définissant les perturbateurs endocriniens dans les pesticides. Sans une définition européenne, aucune réglementation européenne quant à l'usage de ces derniers ne pourra aboutir.

Un coût astronomique

Les enjeux sont très importants. Les perturbateurs endocriniens coûteraient 157 milliards d'euros à l'Union européenne, par an, en raison des maladies liées à ces substances, et au manque à gagner dû aux pertes de points de quotient intellectuel des personnes qui y sont exposées. Les perturbateurs endocriniens sont présents dans les bouteilles en plastique, canettes alimentaires, détergents, jouets, cosmétiques, pesticides, et donc dans l'eau, l'alimentation. Ils perturbent le fonctionnement normal de l'organisme en interférant avec le système endocrinien. Ils sont suspectés de jouer un rôle dans dans l'apparition de cancers hormonaux-dépendant, par exemple.

Les industriels craignent un texte "fort"

Les industriels et producteurs agroalimentaires s'inquiètent d'une définition qui placerait certaines substances dans une liste noire. La FNSEA, par exemple, a estimé en s'appuyant sur une étude menée par le cabinet Redqueen, que le retrait de 60 substances contenues par les produits phytopharmaceutique entrainerait une baisse de rentabilité de 40% en moyenne pour les exploitations agricoles. De tels retraits seraient possible si le texte caractérisait "les substances perturbant le système endocrinien en fonction des éléments de preuve relatifs à leur dangerosité", comme le rappelle un rapport sénatorial sur le sujet.

Hulot a promis de "rester ferme"

Le texte de la Commission européenne est vivement critiqué par plusieurs ONG européennes qui le jugent insuffisant. Celui-ci demande une charge de preuve très élevée. Ainsi, s'il reste en l'état, peu de substances pourraient être exclues car définies comme des perturbateurs endocriniens..

Fin juin, la France, via Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, a toutefois promis de rester "ferme" en ce qui concerne le texte visant à définir les perturbateurs endocriniens Il a évoqué des "exonérations dans le texte qui en l'état sont inacceptables".

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Commentaires 3
à écrit le 04/07/2017 à 11:16
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Une colossale vague de militantisme journalistique sur de vagues soupçons et des calculs outranciers pendant que les industriels du tabac et de l'alcool sont bien à l'abri ...

à écrit le 03/07/2017 à 14:13
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P.S.: Désolé oublie de lien:"Le plus gros mensonge proféré par l'industrie chimique" http://www.huffingtonpost.fr/mariemonique-robin/agriculture-biologique-pesticides-mensonges_b_1967202.html

à écrit le 03/07/2017 à 14:12
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"La FNSEA, par exemple, a estimé en s'appuyant sur une étude menée par le cabinet Redqueen, que le retrait de 60 substances contenues par les produits phytopharmaceutique entrainerait une baisse de rentabilité de 40% en moyenne pour les exploitations...

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