Pour accueillir l'Agence du médicament, Lille doit "jouer l'atout de la proximité avec Londres"

France Biotech a apporté son soutien à la candidature de Lille pour accueillir l'Agence européenne des médicaments, qui va quitter Londres suite au Brexit. La présidente du lobby des biotechs estime que la proximité géographique de la ville avec la capitale britannique peut lui permettre de l'emporter face à une rude concurrence.
Jean-Yves Paillé
Lille représente un "pôle majeur français en matière de santé et d'innovation technologique", selon France Biotech.

Quelques semaines après la désignation de Lille par l'exécutif comme ville française candidate pour accueillir l'Agence européenne des médicaments, le principal lobby des biotechs a affiché son soutien officiel. Mercredi 19 juillet, France Biotech écrit que la ville abrite un "pôle majeur français en matière de santé et d'innovation technologique", avec l'agence de développement de la filière Biologie Santé Nutrition des Hauts-de-France Eurasanté et son l'incubateur public à l'origine de douze créations d'entreprises l'année dernière. L'organisation met aussi largement en avant la société Genfit, dont le siège est situé à Lille, comme "l'emblème d'une compétence dans l'environnement de Lille", explique à La Tribune Maryvonne Hiance, présidente de France Biotech. Il s'agit de l'une des plus importantes biotechs françaises (803 millions d'euros de capitalisation boursière). Elle développe des traitements contre des ma ladies métaboliques du foie, dont la NASH (appelée aussi maladie du foie gras).

La présidente de France Biotech conçoit que les "grandes villes européennes candidates concurrentes sont compétitives". Pour gagner le droit d'accueillir l'institution chargée d'évaluer les médicaments, qui doit déménager de Londres en raison du Brexit, la ville française va devoir convaincre le Conseil européen face à Bratislava (Slovaquie), Barcelone (Espagne), Copenhague (Danemark), Bruxelles (Belgique) Amsterdam (Pays-Bas), Stockholm (Suède), Helsinki (Finlande) ou encore Bonn (Allemagne), qui s'est portée candidate ce mois-ci. Mais l'argument massue, qui peut faire sortir Lille du lot, "est sa proximité géographique avec Londres. C'est un atout qu'on peut faire jouer", selon Maryvonne Hiance. "Si les salariés de l'Agence restent pour une majorité des Anglais, ils pourront venir travailler à Lille."

Cercle vertueux

A l'instar du Leem, le lobby des biotechs françaises considère qu'accueillir l'Agence européenne des médicaments créerait un cercle vertueux pour les industriels de la santé. Accueillir cette agence européenne sur le territoire, en plus des emplois (l'Agence embauche 900 salariés actuellement, NDLR) apporte "une proximité pour les biotechs". "Quand un écosystème est dynamique et favorable cela va plus vite en ce qui concerne les procédures administratives pour obtenir les agréments auprès des agences lorsqu'on développe des médicaments. Lorsqu'on on entame des essais cliniques, il est préférable de voir les agences pour avoir des conseils, expliquer sa stratégie liées aux essais cliniques", fait valoir Maryvonne Hiance.

Le choix définitif est prévu pour novembre

Avant que les 27 Etats-membres de l'Union européenne finalisent leur choix en novembre, de nouvelles villes européennes peuvent encore se présenter d'ici au 31 juillet, date butoir du dépôt des dossiers. Parmi les critères censés départager les différentes candidatures, on recense l'accessibilité du nouveau site, sa situation géographique, la capacité de fournir des locaux adaptés, ou encore les perspectives d'emploi pour les conjoints des employés de l'Agence et d'études pour leurs enfants.

Jean-Yves Paillé

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Commentaires 2
à écrit le 20/07/2017 à 2:01
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Lille 4 arguments majeurs pas seulement pour l'AEM, mais pour toutes entreprises étrangères. 1) Elle a une double fiscalités totalement opposées et complémentaires : détenir son patrimoine en Belgique et ses hauts revenus en France vous donne l'une...

à écrit le 19/07/2017 à 21:02
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LILLE capitale de la centralisation du trésor public, des grands fonctionnaires, de la transition numérique & maintenant l'agence du médicament chaperonné par la techbio(lobby)...

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