Teva rachète les génériques d'Allergan et renonce à Mylan

Le groupe pharmaceutique isréalien a mis 40,5 milliards de dollars sur la table pour le rachat de cette activité, qui représente le tiers du chiffre d'affaires consolidé du créateur du Botox. En avril, il avait vu l'américain Mylan rejeter son offre de rachat pour une somme du même ordre.
Le rachat des génériques d'Allergan pourrait s'avérer plus lucratif que l'acquisition de Mylan, estiment des analystes.

La rumeur courait depuis ce weekend, elle est désormais confirmée. Après avoir essayé en vain depuis avril de racheter son concurrent américain Mylan, le groupe pharmaceutique israélien Teva Pharmaceuticals a annoncé lundi 27 juillet qu'il achetait l'activité de médicaments génériques du groupe Allergan pour 40,5 milliards de dollars (36,6 milliards d'euros).

Dans le détail, "Allergan recevra 33,75 milliards de dollars en liquide et des actions Teva à pour 6,75 milliards de dollars", précise le communiqué. Le groupe israélien souhaite boucler l'opération - approuvée par les conseils d'administration des deux groupes - au premier trimestre 2016. L'entreprise, qui a réalisé 20,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2014, s'attend à des synergies de coût de 1,4 milliard de dollars annuel.

Dans les échanges électroniques avant séance, le titre Allergan prenait 8,37%, à 334 dollars, vers 12h42 (heure de Paris), alors que le titre Teva s'envolait de 11,95%, à 69,24 dollars.

Consolidation du secteur

Teva affiche une capitalisation boursière de 52,4 milliards de dollars et Allergan de 121 milliards de dollars. Ce dernier est connu pour ses médicaments de marque et notamment le Namenda contre la maladie d'Alzheimer et le Botox, sa branche génériques représente environ le tiers de son chiffre d'affaires consolidé, qui représentait 7,2 milliards de dollars en 2014.

Dans un secteur pharmaceutique qui connaît depuis plusieurs mois un vaste mouvement de concentration lié à la réforme du système de santé américain et à l'expiration d'une série de brevets, le rachat des génériques d'Allergan pourrait s'avérer plus lucratif que l'acquisition de Mylan, estiment des analystes. Il se peut que cela ait même été le premier choix de Teva, son directeur général, Erez Vigodman, ayant, semble-t-il, approché l'an dernier Allergan, qui s'appelait alors Actavis. En juin 2014, Teva a nommé l'ancien directeur de l'activité génériques d'Allergan Sigurdur Olafzzon au même poste chez Teva.

Retrait de l'offre sur Mylan

Pour rappel, Teva avait annoncé le 21 avril avoir lancé une offre de rachat non sollicitée sur Mylan, proposant alors 40,1 milliards de dollars. Le groupe israélien assurait alors qu'une fusion entre les deux groupes aurait donné naissance à un mastodonte des médicaments génériques, réalisant un chiffre d'affaires annuel d'environ 30 milliards de dollars pour un bénéfice d'exploitation de près de 9 milliards de dollars.

Les arguments de Teva n'avaient toutefois pas suffi à convaincre le conseil d'administration de Mylan, qui avait rejeté à l'unanimité le 27 avril l'offre, s'estimant "nettement sous-évalué". Début juillet, l'agence Bloomberg, citant des sources anonymes proches du dossier, rapportait que le groupe israélien, qui avait menacé mi-juin de lancer une OPA hostile, était prêt à offrir jusque 43 milliards de dollars mais aucune offre concrète n'avait été formulée. Et pour cause.

(Avec Reuters)

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