Theranos : opération séduction pour sortir de la spirale des scandales

Theranos a présenté de nouveaux produits le 1er août à l'occasion d'un meeting de scientifiques à Philadelphie. La startup, dont la fiabilité des tests sanguins est sérieusement mise en doute, avait annoncé des embauches de cadres pour renforcer le contrôle sur ses produits contestés.
Jean-Yves Paillé
Elizabeth Holmes a dit qu'à l'avenir sa startup aura "beaucoup de travail à faire pour construire une relation avec la communauté scientifique. [...] Cela ne se fera pas en un jour".

Depuis que Theranos a été sanctionné par les autorités de santé, Elizabeth Holmes n'était pas apparue en public. Le lundi 1er août, à l'occasion d"un meeting regroupant 2.650 scientifiques, elle a présenté plusieurs nouveaux produits dont un "minilab", une machine pouvant tenir sur un bureau et censée être capable de faire plusieurs test à partir d'échantillons de sang.

Il serait capable notamment de diagnostiquer le virus Zika, rapporte Reuters. Elizabeth Holmes a également mise en avant une nouvelle version du nanotainer, un tube mesurant 1,29 cm et pouvant récupérer quelques gouttes de sang au niveau du doigt. La patronne de la startup a assuré que ces technologies n'étaient pas dans le collimateur des autorités.

Interdiction d'exercer et action de groupe

Car, pour rappel, Theranos avait avoué en juin aux autorités américaines que les tests effectués en 2014 et 2015 avec sa plateforme Edison étaient non valables. Annoncée comme révolutionnaire, elle devait être capable de faire plusieurs centaines de tests sanguins en un temps record, avec une faible quantité de sang et des prix défiant toute concurrence.

Suite à cela, en juillet, les autorités américaines, représentées par la branche du département de la Santé américain (CMS), avaient interdit à la patronne de la start-up de tests sanguins de posséder, opérer ou diriger tout laboratoire pendant au moins deux ans.

En outre, le groupe fait face à une action de groupe lancée en mai, accusant Theranos d'avoir mis en danger des patients à cause du manque de fiabilité de ses tests.

"Construire une relation avec la communauté scientifique"

Le 1er août, Elizabeth Holmes n'a quasiment pas parlé des scandales touchant Theranos. Elle a toutefois admis qu'à l'avenir sa startup aura "beaucoup de travail à faire pour construire une relation avec la communauté scientifique. [...] Cela ne se fera pas en un jour", selon les propos rapportés par le Financial Times.

Pour tenter de convaincre les autorités et la communauté scientifique, Theranos avait annoncé le 21 juillet l'embauche de deux cadres pour superviser les normes de réglementation, de la qualité et de conformité de ses produits. La startup a également annoncé la création d'un comité de conformité et de qualité.

Jean-Yves Paillé

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