Un labo japonais veut supprimer la quasi-totalité des postes de sa filiale française

Daiichi Sankyo prévoit le départ de 284 salariés sur 303, notamment des visiteurs médicaux, soulignant un "contexte difficile". Les syndicats dénoncent des licenciement boursiers.
Un plan social avait déjà eu lieu chez Daiichi Sankyo France en 2013. Il s'était conclu par 160 départs volontaires et six licenciements.

La direction européenne du groupe pharmaceutique japonais Daiichi Sankyo prévoit de se séparer de la quasi totalité des effectifs de sa filiale française, a appris l'AFP mercredi auprès de l'intersyndicale constituée à cette occasion. Ce plan social prévoit le départ de 284 salariés sur les 303 que comprend l'entreprise, soit l'ensemble des visiteurs médicaux (personnes chargées de visiter les cabinets médicaux, les pharmaciens notamment, pour leur présenter des produits pharmaceutiques) et 67 salariés du siège. Un plan social avait déjà eu lieu chez Daiichi Sankyo France en 2013. Il s'était conclu par 160 départs volontaires et six licenciements.

La direction souhaite que les négociations aboutissent d'ici la fin de l'année, selon les syndicats. Subsisterait le minimum légal pour pouvoir distribuer des produits en France, a précisé le délégué de la CFE-CGC.

Des motivations "uniquement boursières et financières"

Les syndicats (CGT, CFE-CGC, Unsa, Usapie) réunis en intersyndicale, dénoncent un accompagnement minimum pour les salariés licenciés et craignent particulièrement pour les séniors car aucune disposition de cessation anticipée d'activité n'est prévue par le groupe pour le moment, selon eux. Les motivations sont "uniquement boursières et financières", selon Sylvie Payenchet, déléguée de la CGT, auprès de l'AFP.

Une grève du personnel est prévue le 24 novembre avec une manifestation devant le ministère de la santé.

La société évoque un "contexte difficile"

La société explique au contraire qu'elle "fait face à un contexte particulièrement difficile", en particulier en raison du "déremboursement effectif d'un médicament",  l'olmésartan, prescrit contre l'hypertension, "qui représente une bonne part du chiffre d'affaires en France et sera déremboursé le 1er janvier", a expliqué un porte-parole à l'AFP. Or, les médecins généralistes ont tendance à anticiper et "ne commandent plus le médicament car ils savent qu'il va être déremboursé".

Autre facteur ayant conduit à la décision de licencier, "le report par les institutions sanitaires françaises de la mise sur le marché" d'un autre médicament du laboratoire, l'anticoagulant Lixiana.

Enfin, a expliqué le porte-parole, "le contexte économique pour les laboratoires est difficile, ce qui a entraîné une baisse mécanique de 80% du chiffre d'affaires par rapport à l'année dernière". Sur 2016, "cela engendrera des pertes de l'ordre de 15 millions d'euros", précise-t-on.Au premier semestre, le chiffre d'affaires mondial du groupe nippon a reculé de 4,3%.

Onze plans de sauvegarde de l'emploi depuis le début de l'année

Le Leem (lobby pharmaceutique français) comptait en octobre 11 plans de sauvegarde de l'emploi, avec 1.953 suppressions de postes depuis le début de l'année contre 1.560 l'année dernière.

Et à l'instar de Daiichi Sankyo, "environ les trois-quarts de ces suppressions d'emplois concernent des visiteurs médicaux", explique Patrick Errard, président du Leem.

(J-Y.P avec AFP)

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