Combien vaut Ferrari en bourse ?

Le constructeur italien de voitures de sport, qui s'apprête à être coté à Wall Street, a levé vendredi le voile sur sa valeur potentielle estimée à près de 10 milliards de dollars.
L'entrée en bourse du constructeur devrait lui permettre de lever jusqu'à 893,1 millions de dollars auprès des investisseurs, pour une valorisation totale du groupe à 9,92 milliards de dollars.

Bientôt coté en bourse à Wall Street, le constructeur italien de voitures de sport a levé vendredi le voile sur sa valeur potentielle estimée à près de 10 milliards de dollars.

Si la date exacte d'introduction sur la célèbre place financière n'est pas encore fixée - vers le 20 octobre selon le cabinet Deologic-, la marque au Cheval Cabré a donné les détails financiers de cette opération très attendue par les marchés et surveillée de près en Italie où Ferrari est une fierté nationale.

Le groupe repris en main depuis un an par Sergio Marchionne, qui dirige la maison-mère Fiat Chrysler Automobiles (FCA), prévoit de vendre 17,17 millions de ses actions, soit environ 9% du capital, au prix de 48 à 52 dollars le titre, détaille-t-il dans des documents adressés au gendarme de la Bourse américain, la SEC.

Cette entrée en Bourse va lui permettre de lever jusqu'à 893,1 millions de dollars auprès des investisseurs, pour une valorisation totale du groupe à 9,92 milliards. C'est nettement moins que les 12 milliards de dollars que semblait viser Sergio Marchionne.

Ferrari coté sous le symbole Race

Les titres Ferrari s'échangeront sur la plateforme boursière New York Stock Exchange (NYSE) sous le symbole "RACE", poursuit l'entreprise, qui prendra à cette occasion définitivement son indépendance de FCA.

Le constructeur, qui produit seulement quelque 7.000 véhicules par an et envisage d'augmenter sa cadence pour la porter à 9.000, a réalisé un résultat opérationnel de 693 millions d'euros en 2014, en hausse de 9,3% comparé à 2013. Son chiffre d'affaires s'est élevé à 2,76 milliards d'euros.

Dans une industrie aux marges faibles, Ferrari ne connaît pas la morosité: en 2012, son bénéfice opérationnel était de 573 millions d'euros.

La stratégie de Sergio Marchionne

Objet de nombreuses spéculations pendant des années, l'introduction en Bourse de Ferrari a pris forme il y a un an après l'éviction de son président emblématique Luca Cordero di Montezemolo, qui a tenu les rênes pendant 23 ans.

Cet homme de confiance de la famille Agnelli, propriétaire de Fiat, était opposé à cette stratégie préconisée par Sergio Marchionne, père de la fusion entre l'italien Fiat et l'américain Chrysler.

Luca di Montezemolo se faisait le porte-voix de ceux en Italie qui craignent que l'entrée en Bourse à Wall Street soit synonyme d'une perte d'identité du fleuron italien, connu par ailleurs pour ses succès en Formule 1. Ferrari a remporté 15 titres de champion du monde des pilotes et 16 titres de champion du monde des constructeurs.

"Ferrari est née et mourra italienne. L'idée qu'elle puisse être produite ailleurs qu'ici (à Maranello) est obscène. Ce ne serait plus une Ferrari", avait récusé en septembre 2014 Sergio Marchionne.

Rester un constructeur exclusif

Pour le dirigeant, le groupe ne se transformera pas en producteur de masse comme d'autres marques grand public de Fiat Chrysler (Jeep...) et continuerait à payer ses impôts en Italie.

Il avait aussi promis de ne pas transférer ou réduire le personnel et les activités de Ferrari, actuellement basées en Italie.Le septième groupe automobile mondial, dont le siège fiscal est désormais à Londres loin des racines historiques de Fiat à Turin (nord de l'Italie), veut également fusionner avec General Motors, qui repousse jusqu'ici ses avances.

Ferrari est actuellement détenu à hauteur de 90% par FCA, tandis que le solde (10%) est la propriété de Piero Ferrari, fils d'Enzo Ferrari, qui avait fondé la marque en 1947 à Maranello, près de Bologne (centre nord).

FCA possède aussi la marque de luxe Maserati et Alfa Romeo qu'il vient de relancer aux Etats-Unis.

L'introduction en Bourse de Ferrari fait partie d'un ambitieux plan de développement sur cinq ans de Fiat Chrysler, qui prévoit de vendre à terme sept millions de voitures par an contre pas loin de 5 millions aujourd'hui.

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Commentaires 9
à écrit le 12/10/2015 à 13:41
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La question d'après, c'est: quid de la présence de Ferrari en F1 ? Car les chiffres annoncés ne permettent en aucun cas de financer la position qu'ils aimeraient récupérer. mais, après tout, ça fait un bail que Maserati ne s'investit plus beaucoup en...

à écrit le 11/10/2015 à 11:36
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Ferrari Introduction. Un très beau Flop annoncé. Qui est encore assez stupide pour mettre de l'argent en bourse ? Les chinois ? On a vu le résultat... Forza Zavatta !

à écrit le 11/10/2015 à 10:16
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Corso a l'air d'être un très grand connaisseur de l'automobile ;-) Cela dit, la valo est très optimiste...

à écrit le 11/10/2015 à 9:05
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Les Français roulant en vieilles guimbardes ou en petites casseroles, il est clair que la valorisation de cette magnifique entreprise spécialisée dans l'art automobile ne va pas les passionner. En plus, comme ils jalousent ceux qui se les payent et a...

à écrit le 11/10/2015 à 6:53
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C'est manifestement trop cher: une capitalisation boursière de E 5 Mlds serait un très grand maximum. Cordialement

à écrit le 10/10/2015 à 11:30
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Ferrari ne vaut rien. En effet il faudra de considérables investissements pour permettre à ses voitures de rouler sans polluer et, contrairement à ce qui est dit il sera nécessaire d'opérer une descente en gamme pour être rentable. Selon le projet ac...

le 10/10/2015 à 22:51
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"pour permettre à ses voitures de rouler sans polluer" Ce n'est pas le but. Mais cette pollution sera toujours protégée par les plus riches. Donc, jusqu'à la destruction de la planète.

le 11/10/2015 à 9:09
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Vous êtes trop Français pour voir le potentiel en bourse de cette marque. Le marché de ces autos ne se situent pas en France, ni même en Europe. Plutôt en Chine, en Inde (bientôt, c'est garanti), dans le moyen-orient, voir même en Afrique (et oui)....

le 11/10/2015 à 10:47
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Clair que si c'est une question de portefeuille, là, c'est une priorité humanitaire absolue... :-) Bonne crise à vous.

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