Doute sur le nucléaire, Areva défend son modèle

Areva défend son offre de centrales nucléaires sécurisées. Le certificat d'investissement du spécialiste mondial du nucléaire a chuté lundi en Bourse, pénalisé par la polémique qui enfle autour du nucléaire après le séisme de vendredi matin au Japon.
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"Faut-il avoir peur du Nucléaire?" titrait lundi matin "Le Parisien". Après le Tsunami qui a frappé vendredi le Japon, provoquant la mise en état d'alerte de quatre centrales nucléaires, la polémique enfle emportant dans son sillage Areva, le spécialiste français du nucléaire. Sa présidente du directoire, Anne Lauvergeon (candidate à sa succession mais qui compte de nombreux adversaires) est venue lundi soir au journal télévisé de David Pujadas sur France 2 défendre son modèle : celui de centrales nucléaires plus chères parce que plus sûres, ce surcoût étant justement celui de la sécurité et de la modernité. Elle a souligné que son groupe avait fait l'objet d'une récente polémique sur le prix de ses réacteurs. A ses yeux, l'accident nucléaire au Japon disqualifie cette critique : le low cost du nucléaire n'est, selon elle, plus d'actualité après cette tragique catastrophe nipponne.

Le Certificat d'Investissement du géant mondial dont l'activité s'étend de la fabrication, le recyclage et le stockage du combustible nucléaire à la conception, la construction et la maintenance de réacteurs nucléaire a chuté lundi de 9,61 %. Et cela même si le groupe ne construit aucune centrale au Japon. Il y livre seulement du combustible sachant que la zone Asie représente 14% de son chiffre d'affaires.  La sanction boursière d'Areva est plutôt liée à la polémique sur l'énergie nucléaire suscitée par l'accident de la centrale de Fukushima après le tsunami de vendredi, tant du côté des associations que des politiques.

"Continuer le nucléaire avec ce que l'on sait, ça relève clairement de l'inconscience" déclarait Jean-Maire Brom, membre du réseau Sortir du Nucléaire et par ailleurs ingénieur atomique. "Il faut fermer progressivement les réacteurs et ne pas en construire de nouveau" a renchéri Greenpeace.
Si ces réactions peuvent être qualifiées de "normales" de la part des associations anti-nucléaires, les déclarations des gouvernements inquiètent plus les investisseurs. Notamment celle de Chris Huhne, ministre de l'Energie britannique. "J'ai demandé à notre régulateur, ou autorité de sûreté nucléaire, d'examiner avec attention l'expérience japonaise, afin d'en tirer toutes les leçons nécessaires, à la fois pour nos réacteurs existants et pour tout nouveau programme nucléaire" a-t-il déclaré dimanche 13 mars. De son côté, dans un  communiqué, Matignon a indiqué que "la France va tirer les enseignements utiles".

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