ExxonMobil et Rosneft nouent une alliance stratégique

Exxon et Rosneft ont signé mardi soir un accord pour exploiter des réserves de gaz et de pétrole dans l'Arctique russe.
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Tout le monde attendait Shell, mais c'est finalement le géant pétrolier américain ExxonMobil qui a noué mardi un « accord de partenariat stratégique » avec le numéro un du pétrole russe Rosneft pour explorer en commun le pétrole de l'Arctique russe et de la Mer Noire. Signé en présence de Vladimir Poutine, cet accord prévoit en outre la possibilité pour Rosneft de prendre des participations dans des projets d'exploration d'Exxon en Amérique du Nord, notamment dans des gisements en eaux profondes du Golfe du Mexique et des champs de pétrole non conventionnels au Texas.

ExxonMobil, la plus importante major américaine, va ainsi se substituer au britannique BP pour aider Rosneft à exploiter les très prometteuses réserves, encore largement inexplorées, de l'Arctique et de la Mer Noire. BP avait dû renoncer fin mai à un accord avec Rosneft portant sur les mêmes zones et qui prévoyait en outre un échange capitalistique avec la compagnie russe (le britannique voulait prendre 9,5 % de Rosneft qui, de son côté, aurait acheté 5 % de BP), en raison de l'hostilité de ses associés russes dans sa coentreprise TNK-BP en Russie. Depuis, alléchées par l'immense potentiel de ces zones offshore extrêmes, toutes les majors occidentales ont fait les yeux doux au géant russe qui, de son côté, a besoin d'un apport de technologie pour travailler dans des contrées comme la mer de Kara, recouverte de glace dix mois sur douze.

Les deux partenaires ont décidé hier d'investir environ 3,2 milliards de dollars dans l'exploration de quatre champs. « Il y a beaucoup d'incertitudes sur ces zones », souligne Jason Gammel, analyste chez Macquarie, « BP tablait sur plusieurs milliards de dollars de dépenses d'exploration ». Les deux mastodontes du pétrole se connaissent déjà bien. L'américain opère le gisement russe de Sakhalin-1, qu'il détient à hauteur de 30 % aux côtés notamment de Rosneft (20 %). Ils avaient déjà signé un accord préliminaire en janvier dernier pour un projet d'exploration en Mer Noire.

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