L'allemand E.ON à l'attaque sur les barrages français

Le géant allemand mise sur sa position de 3ème producteur d'électricité en France (avec la SNET) pour gagner des concessions hydrauliques dans l'Hexagone. Lorsque le gouvernement se décidera à les ouvrir effectivement à la concurrence.
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Comme tous les électriciens européens spécialistes de l?hydraulique - Vattenfall, Statkraft, Fortum, Alpiq et autre Enel -, l?Allemand E.ON se prépare activement dans l?espoir de remporter une part du très rentable marché des centrales hydroélectriques françaises qui doit être ouvert à la concurrence. Il va annoncer ce lundi un accord avec un groupement de huit distributeurs locaux d?énergie, Hydrocop Concessions, désireux eux aussi de mettre la main sur une source d?électricité bon marché pour alimenter leurs 250.000 clients particuliers.

Mais, à la différence de tous ses concurrents européens, le géant allemand E.ON est déjà producteur d?électricité dans l?Hexagone. Et cela doit faire toute la différence, espère le président d'E.ON France, Luc Poyer, qui compte jouer à fond cette carte dans la compétition qui s?annonce rude. Si elle finit par être lancée.

L?ouverture à la concurrence de 20 % du parc hydraulique français (10 concessions d?une puissance cumulée de 5.300 MW) tourne en effet à l?Arlésienne. Sous l?aiguillon de Bruxelles, le gouvernement français la prépare depuis 2006. Le premier tour était prévu en 2010. Les « coups d?envoi » sont annoncés mais jamais lancés. Même EDF, qui exploite 85 % des installations françaises (contre 15 % pour GDF Suez via ses filiales CNR et Shem) finit par s?impatienter. Aux dernières nouvelles, la direction générale de l?énergie et du climat (DGEC) vient, seulement, de recruter quatre consultants pour l?assister dans la préparation juridique, financière et technique de l?appel d?offres, sans compter un cabinet pour l?aide à la coordination.

 

Indispensable de connaitre le statut du personnel en France

 

Tout comme ses concurrents européens, E.ON est un spécialiste de l?hydraulique. Numéro un en Allemagne avec 30 % de parts de marché, il exploite barrages, stations de pompage et centrales hydroélectriques également en Italie, en Suède et en Espagne. Pour succéder en France à EDF ou GDF Suez dans la gestion d?ouvrages très imbriqués dans la vie locale, E.ON met en avant sa position en France. « Avec nos centrales à charbon, à gaz et nos parcs éoliens et solaires, nous avons produit 7,8 térawattheures (TWh) en France en 2010. Nous participons déjà à l?équilibre du système électrique français. Nous disposons d?un centre de dispatching, d?équipes de commercialisation qui permettront de gérer en cohérence des ouvrages hydrauliques », souligne Luc Poyer. Ses équipes sont déjà présentes dans les régions françaises pour travailler avec les collectivités locales propriétaires des ouvrages hydrauliques.

« Il est impératif de connaître la France et la gestion des ressources humaines dans la branche professionnelle des Industries électriques et gazières (IEG) », ajoute Luc Poyer. C?est un euphémisme pour le patron de la filiale française d?E.ON, confronté au fameux statut des IEG et au fort poids des syndicats depuis sa prise de fonction début 2009.

En 2008, E.ON avait trouvé dans son escarcelle la SNET, ancienne filiale des Charbonnages de France, lors du partage des actifs de l?espagnol Endesa avec Enel. Seul problème : une large part des quatre centrales à charbon de la SNET, au c?ur des ex bassins houillers français, n?est pas compatible avec les nouvelles normes environnementales. Depuis 2009, E.ON France négocie avec ses partenaires sociaux la fermeture de cinq unités charbon à partir de 2013, qui s?accompagnera de la suppression de la moitié des 1.100 postes du groupe en France. Une rude tâche puisque le licenciement n?est pas une option prévue dans les IEG.

E.ON France mise d?autant plus sur l?hydraulique que ses autres projets dans l?Hexagone sont en suspens. Dans le nucléaire, le groupe voulait participer au futur EPR de Penly. Dans l?éolien off-shore, il vient de décider de ne pas répondre, aux côtés de GDF Suez, à l?appel d?offres géant en cours.

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Commentaires 31
à écrit le 14/06/2012 à 10:01
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Il faudrait arreter de pleurnicher et ouvrir les yeux, la concurrence europeenne ca existe bien, les entreprises etrangeres nous talonnent et veulent gagner la l'argent c'est tout a fait legal. Les entreprises francaises peuvent elles aussi se posi...

à écrit le 07/02/2012 à 6:01
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Piqure de rappel Vajont La Folie des hommes https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Folie_des_hommes https://fr.wikipedia.org/wiki/Barrage_de_Vajont

à écrit le 07/02/2012 à 2:21
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Mer.. ! On a déjà bradé plein de domaines structurels qui avaient été payés avec nos impôts dont dernièrement nos autoroutes pour même pas la moitié de leur valeur en bidouillant les chiffres,... on va aussi brader nos barrages ??? Quand va-t-on enfi...

le 07/02/2012 à 7:39
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Laissez faire la caste dirigeante qui se gave tranquillement et allegrement en privatisant le bien public, integralement payé par le contribuable. Pile tu perds, face ils gagnent.

à écrit le 06/02/2012 à 19:05
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Nos gouvernants n'ont plus aucun scrupule ,on a aussi le viaduc de garabit , le canal du midi et l'élysée à vendre tant qu'à faire. On va faire une révolution dans 20 ans pour récupérer notre bien!

à écrit le 06/02/2012 à 15:05
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EDF va sans doute vendre..;pour acheter des sociétés étrangères non rentables ???

à écrit le 06/02/2012 à 12:15
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Qui chez nous propose donc de louer nos centrales ? On entend pas beaucoup ni la CGT ni la Gauche ni Mélenchon ....Pas étonnant que mme Merkel vienne soutenir Sarkozy !

à écrit le 06/02/2012 à 12:11
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Comment accepter de céder les barrages à des entreprises, qui ne viennent que faire des profits financiers pour leurs actionnaires et dans le même temps, supprimer plus de 500 emplois en France. C'est inacceptable !!. Pour quand une réaction de nos p...

à écrit le 06/02/2012 à 12:00
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http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/concession/ de pis en pis les commentaires ...

à écrit le 06/02/2012 à 11:36
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En Afrique les gouvernements vendent les terres au Chinois et le riz part en Chine. En France on vend nos barrages aux étrangers ceux-ci vendront notre électricité aux plus offrants. La colère ne monte plus elle est là. Le libéralisme devait nous ren...

à écrit le 06/02/2012 à 11:23
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Bonjour, c'est scandaleux de vendre l'énergie électrique Française a des groupes étranger puisque cela est du domaine de la sécurité nationale c'est comme vendre les bijoux de famille. Dehors le libéralisme.

à écrit le 06/02/2012 à 11:22
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au nom de quel principe le gouvernement PRIVATISE les barrages en France .. quel est son intérêt ! Allons nous faire comme pour les autoroutes bradés au premier venus pour une poignée de cacahuètes ... pour quel finalité .. PAYER l'électricité plus...

le 06/02/2012 à 16:52
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La politique de la terre brulée du petit apprenti-dictateur...! ...lol

le 06/02/2012 à 17:18
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effectivement, nous sommes dans la phase de la politique de la terre brulée. et on nous bassine avec tous ces politiques qui font tout dans l'interet de la france !!!

à écrit le 06/02/2012 à 10:20
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Les barrages sont fondamentaux pour avoir justement une réserve de production pendant l'hiver. Là, les "fournisseurs" pourront fixer le prix comme le veulent. Soit, nous allons payer encore plus cher notre électricité. Ca en plus du coût du nucléaire...

à écrit le 06/02/2012 à 9:40
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Ce sont des CONCESSIONS pour un durée déterminée, non des VENTES.

le 06/02/2012 à 19:13
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Concessions a 50 ans ou 80 ? Cela s'assimile a des cessions urtout avec la reconduction tacite de ces concessions. Rares sont les concessions sur quelques annees chez monsieur.

à écrit le 06/02/2012 à 9:29
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Les ouvrages sont propriété de l'Etat et le resteront, ils sont sous le régime de la concession. Il ne s'agit pas d'une vente mais d'un appel d'offres pour trouver le futur concessionnaire qui exploitera les centrales pour une durée fixée à l'avance.

le 07/02/2012 à 2:24
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Oui.... Comme les réseaux et le traitement de l'eau sans doute .... Une fois effectuée la transaction est irréversible, si ça ne s appelle pas de la vente c'est juste que le prix n'est pas le prix de marché qu il devrait etre ; c est juste histoire ...

à écrit le 06/02/2012 à 8:55
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Mais bien sûr ...Peut-on promettre que dans 20,30,40 ans on ne sera pas en conflit MAJEUR avec ce pays étranger . Il suffira pour lui d'ouvrir les vannes...bonjour les dégâts !

le 06/02/2012 à 9:34
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N'importe quoi! Vous pouvez ranger votre ligne Maginot et dormir sur vos deux oreilles. Une guerre entre pays europeens n'est tous simplement plus possible. Vous imaginez une guerre entre le Poitou et l'Auvergne, meme dans 40 ans?

le 06/02/2012 à 16:44
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Nul ne peut dire de quoi l'avenir sera fait...

à écrit le 06/02/2012 à 8:27
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Les ouvrages appartiennent aux collectivités territoriales. Qu'elles en confient la gestion a des PME locales sous la forme de societes d'économie mixte. Tout le monde s'y retrouverait notamment le contribuable.

le 06/02/2012 à 9:57
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Comme pour les autoroutes... Qui ne coûtent rien aux contribuables, c'est bien connu !

le 06/02/2012 à 15:12
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Un entreprise privée vend son électricité au plus offrant, le plus offrant c'est le plus riche, le plus riche c'est l'Allemand et le fonctionnaire européen (celui là même qui tient tellement au libéralisme à tout va), donc le Français verra sa factur...

à écrit le 06/02/2012 à 8:01
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Après le gaspillage des autoroutes au nom de la même idéologie libérale de l'Europe il va falloir brader notre patrimoine national. Vite moins d'Europe et stop au dogme de la concurrence non faussée (ce qui ne veut pas dire vive Marine!)

à écrit le 06/02/2012 à 7:29
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Vendre les équipements énergétiques à des étrangers correspondrait à un appauvrissement;les garder,c'est produire des richesses pour notre seul profit.C'est un problème lié à la notion de"rente économique",comme pour l'énergie nucléaire.

à écrit le 06/02/2012 à 7:27
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Stop aux conneries néolibérales avec toujours plus de privatisation. Dans un environnement mondial démentiellement dérégulé, où la logique financière prévaut la logique industrielle, il faut revenir à des concepts nationaux. Le secteur de l'énergie ...

à écrit le 06/02/2012 à 7:27
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Stop aux conneries néolibérales avec toujours plus de privatisation. Dans un environnement mondial démentiellement dérégulé, où la logique financière prévaut la logique industrielle, il faut revenir à des concepts nationaux. Le secteur de l'énergie ...

à écrit le 06/02/2012 à 6:18
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Non a la privatisation!

le 07/02/2012 à 6:03
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