Nucléaire : l'autorité de régulation japonaise promet de s'ouvrir aux pratiques internationales

A la veille de l'ouverture samedi à Fukushima d'une conférence internationale sur la sûreté nucléaire, l'autorité de régulation nippone affirme vouloir s'inspirer davantage des pratiques en vigueur dans d'autres pays pour régir le secteur atomique. Elle vient d'auditionner trois experts étrangers (dont André-Claude Lacoste), critiques sur l'encadrement du secteur avant l'accident de Fukushima.
La centrale de Copyright Reuters

La nouvelle Autorité de régulation nippone, établie en septembre, est en train de revoir les modalités régissant l'activité nucléaire du Japon, afin de tirer les leçons de la catastrophe de Fukushima en mars 2011. Elle vient d?auditionner trois experts internationaux qui ont souligné les insuffisances du système actuel.

Evaluer en permanence le niveau du personnel
"Pour qu'une régulation du secteur soit efficace, il est indispensable d'évaluer en permanence le niveau d'expertise technique de chacun des travailleurs du secteur et, en cas de besoin, de faire appel à des personnels étrangers", a déclaré l'Américain Richard Meserve, ancien président de la Commission de régulation nucléaire des Etats-Unis.

La nouvelle entité ne suffit pas !
Richard Meserve, André-Claude Lacoste, ex-président de l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), et Mike Weightman, inspecteur en chef des installations nucléaires du Royaume-Uni, ont salué la création de la nouvelle entité nippone, plus indépendante du gouvernement que la précédente à qui a été reprochée une trop grande proximité avec le puissant ministère de l'Industrie pro-nucléaire. Pour autant, ils estiment que cela ne suffit pas.

"Avant, le régulateur était faible"

"Avant l'accident de Fukushima, le régulateur était faible et insuffisamment indépendant vis-à-vis de l'industrie, mais indépendance ne signifie pas isolement, et la communication de l'instance de régulation avec le public et les opérateurs est nécessaire", a insisté Richard Meserve. Pour André-Claude Lacoste, "la régulation nucléaire au Japon avant le désastre de Fukushima était complexe et divisée", sur fond de "manque total de confiance réciproque entre la population, les autorités de sûreté et l'industrie atomique".

"Il reste beaucoup à faire en terme de gestion de la sûreté"
De ce point de vue, "les changements concernant le statut de l'instance de régulation sont positifs, mais il reste beaucoup à faire au niveau des industriels et exploitants en terme de prise de conscience et de gestion de la sûreté", a déclaré l?ex patron de l?ASN. Et d'ajouter : "il est extrêmement dangereux que les opérateurs de centrales considèrent comme suffisant de s'en tenir aux seules règles que leur impose le pays, car le principe premier de la sûreté nucléaire internationale repose sur l'initiative d'élever davantage le niveau".


"La façon de penser des opérateurs de centrales nucléaires ne me satisfait pas non plus, et je souhaite poursuivre une régulation indépendante en tenant compte des conseils de divers pays", a promis le président de l'autorité nippone, Shunichi Tanaka.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 16/12/2012 à 23:09
Signaler
Le problème des japonais n'est ,bien sûr pas ,le manque de compétences! c'est la corruption des autorités qui donnent des autorisations invraissemblables en échange de pots de vins somptueux ! En Europe,nous avons ,bien sur aussi de la corruption pou...

à écrit le 15/12/2012 à 20:18
Signaler
Je ne suis pas ingénieur mais quand j'ai appris que le système de refroidissement était commun au 4 réacteur, j'ai compris la raison de la catastrophe.

à écrit le 14/12/2012 à 17:52
Signaler
Bof c'est la même chose chez nous. Ils on juste eu moins de bol que nous. Quid si cédait celle près de Bordeaux qui aurait flanché en 1999, on aurait pris modèle sur les japonais?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.