Total en négociations exclusives avec le consortium EDF pour lui vendre ses gazoducs TIGF

Total a confirmé ce mardi soir son entrée en négociations exclusives avec EDF, allié au gestionnaire du réseau gazier italien Snam et au fonds souverain singapourien GIC pour la vente de sa filiale de gazoducs TIGF. S'élevant à 2,4 milliards d'euros l'offre est supérieure à celle proposée par le consortium concurrent, mené par la Caisse des Dépôts.
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Mise en vente l'an dernier par sa maison-mère Total, l'entreprise française de stockage et de transport de TIGF va être cédée à un consortium conduit par EDF, prêt à mettre sur la table 2,4 milliards d'euros. Une somme supérieure à celle du groupement mené par la Caisse des Dépôts, plus proche des 2 milliards.
Total a confirmé dans un communiqué publié en début de soirée son entrée en négociations exclusives avec EDF, allié au gestionnaire du réseau gazier italien Snam et au fonds souverain singapourien GIC. Dans ce consortium, EDF est minoritaire avec 20% des parts, contre 45% pour le gestionnaire de réseau gazier italien et 35% pour GIC.  En face, La Caisse des dépôts, seule en lice contre le groupement d'EDF depuis le retrait de l'Espagnol Enagas fin janvier, s'était quant à elle associée au gestionnaire du réseau gazier belge Fluxys, à un trio d'assureurs français (Axa, CNP et Predica - Crédit Agricole), ainsi qu'à deux investisseurs internationaux, le fonds souverain d'Abou Dhabi (l'Adia) et le fonds de retraite néerlandais PGGM. Les deux projets industriels étaient d'excellente qualité et le critère décisif a été la valorisation", a-t-on expliqué au sein de Total.

Préservation des emplois
"Le consortium retenu (...) permettra d'accompagner le développement de TIGF dans le respect des engagements pris vis-à-vis de ses salariés et de ses partenaires", a souligné le PDG de Total Christophe de Margerie, cité dans un communiqué du géant pétrolier. Ces engagements, qui figurent noir sur blanc dans un accord signé avec les représentants des salariés de TIGF, portent notamment sur la préservation des emplois, le maintien des dispositions sociales dont bénéficient les 500 salariés de la filiale, et la localisation de son siège à Pau.
Le secrétaire du CE, Patrick Mathieu (FO), a indiqué qu'un CE était convoqué le 12 février où les représentants du personnel se verraient "remettre le dossier industriel, social et financier".
"Ce sont des investisseurs de long terme et avec une certaine stabilité de l'actionnariat, ce qui est plutôt rassurant", a commenté M. Mathieu. Selon lui toutefois, "il va y avoir un opérateur dominant, la Snam, et il faudra voir qu'il ne gère pas TIGF en dominateur, mais lui laisse son autonomie de fonctionnement".

EDF, investisseur de long terme

Dans un communiqué commun, Thomas Piquemal, directeur financier d'EDF, et Carlo Malacarne, directeur général de Snam, disent "attendre avec impatience de rencontrer les représentants du personnel afin de présenter (leur) projet qui vise à accompagner et à renforcer TIGF. "Nous voulons partager notre vision d'un TIGF fort, jouant un rôle de premier plan en tant qu'opérateur d'infrastructures gazières implanté au coeur du réseau européen", poursuivent-ils.
L'électricien public intervient dans ce dossier en tant qu'investisseur à long terme, pour abonder sa réserve d'actifs dédiés au démantèlement de ses installations nucléaires.
Snam apporte quant à lui son expertise industrielle, en tant que premier gestionnaire de réseau gazier en Europe, également présent dans le stockage de gaz. En outre, l'Italien a lui aussi fait l'expérience d'un désengagement de son ex-actionnaire principal, le groupe pétrolier italien Eni. Total avait décidé de se séparer de TIGF (Transport Infrastructures Gaz France) à l'automne dernier, invoquant la règlementation européenne, qui pousse à la séparation entre les producteurs d'énergie et les gestionnaires de réseaux électriques ou gaziers.
TIGF, héritière des grandes heures de l'exploitation du gisement gazier de Lacq, emploie près de 500 salariés, exploite 14% du réseau français de gazoducs, soit un réseau de près de 5.000 km, et gère 22% des capacités nationales de stockage de gaz.

 

 

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Commentaire 1
à écrit le 07/02/2013 à 7:13
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On ne comprend pas, l'industriel stratégique du gaz c'est Suez , donc pour EDF c'est un investissement spéculatif ; sbprime en vue !

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