Quatre ans après Deepwater Horizon, BP n'est plus blacklistée par les Etats-Unis

La compagnie pétrolière britannique BP n'était plus en odeur de sainteté aux Etats-Unis, depuis l'explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon il y a quatre ans. Une période révolue depuis la signature d'un accord jeudi.
Les Etats-Unis ont levé la mesure excluant des contrats fédéraux la compagnie pétrolière britannique BP, principal fournisseur en carburant du Pentagone.

C'était en avril 2010. La plate-forme Deepwater Horizon, opérée par BP dans le golfe du Mexique, avait explosé puis coulé, faisant 11 morts et engendrant la plus grosse marée noire de l'histoire des États-Unis.

Amende de 4,5 milliards de dollars

BP, qui avait plaidé coupable pour cette catastrophe écologique, avait dû payer une amende de plus de 4,5 milliards de dollars. A la suite de quoi, le 28 novembre 2012, l'administration américaine avait écarté le groupe pétrolier de la vente de droits d'exploration sur près de 8.100 hectares (20 millions d'acres) dans l'Ouest du Golfe du Mexique, sa principale région de production de pétrole.

La situation s'était répétée par deux fois les 4 janvier et 1er février 2013, pour de nouveaux contrats.

Accord "équitable"

Jeudi, les Etats-Unis ont levé la mesure excluant des contrats fédéraux la compagnie pétrolière britannique BP, principal fournisseur en carburant du Pentagone, aussi bien aux Etats-Unis qu'à l'étranger. L'accord "signé aujourd'hui va autoriser le groupe (...) à concourir à nouveau pour les contrats et baux fédéraux", s'est réjoui le patron de la compagnie aux Etats-Unis, John Mingé.

"C'est un accord équitable qui exige que BP améliore ses pratiques", a réagi pour sa part Craig Hooks, le responsable adjoint de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA). Immédiatement applicable et valabler cinq ans, il a été signé après de longs mois de discussions. Il intervient quasiment 16 mois après que BP eut été exclu des appels d'offre fédéraux.

Les contrats en cours n'étaient pas affectés par la décision de l'EPA, mais les exclusions de contrats fédéraux empêchaient BP d'obtenir de nouvelles concessions d'exploration. Ses activités américaines comptent pour plus de 30% dans ses bénéfices avant impôts, selon son rapport financier. Les Etats-Unis comptent pour un cinquième de sa production globale de pétrole et de gaz.

Interdiction "punitive, excessive, arbitraire et capricieuse"

En août, la compagnie avait engagé une action judiciaire devant un tribunal du Texas (sud) contre l'EPA. La compagnie pétrolière affirmait avoir été assez punie depuis l'explosion et l'incendie de la plate-forme Deepwater Horizon. BP demandait à la justice de lever cette interdiction "punitive, excessive, arbitraire et capricieuse" et donc de la déclarer "nulle et vide de substance". Le groupe réclamait aussi une indemnisation "juste" et le remboursement de ses frais d'avocats.

Dans le cadre de l'accord signé jeudi, BP a accepté d'abandonner ses poursuites contre l'EPA. Il s'est aussi engagé à mettre en place des règles de sécurité, d'éthique et de gouvernance compatibles avec les pratiques standard exigées par les autorités américaines. Il va notamment embaucher un auditeur indépendant pendant les cinq ans de l'accord pour examiner ses pratiques.

La marée noire de 2010 a affecté pendant plusieurs trimestres les bénéfices du groupe pétrolier malgré les réserves mises de côté pour faire face à de nombreuses demandes d'indemnisations, dont un accord de 7,8 milliards de dollars conclu avec des milliers de victimes.

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Commentaire 1
à écrit le 14/03/2014 à 11:00
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4 ans après BP peut revenir aux USA Mais la SNCF ne peut pas participer à un appel d'offre aux USA car les Nazis sous l'occupation (il y 70 ans!!) ont utilisé son matériel pour déporter des juifs (et autres).

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