Alstom : Siemens préparerait un échange d'actifs avec un droit de regard pour le gouvernement

Malgré une offre de l'Américain General Electric qui a sa préférence, Alstom a ouvert ses comptes à Siemens, sous la pression du gouvernement. Le groupe allemand a jusqu'au 2 juin pour faire une offre, après quoi Alstom sera en négociations exclusives avec GE.
Le groupe munichois avait présenté fin avril les grandes lignes d'une contre-offre valorisant la branche d'énergie d'Alstom à 14,5 milliards de dollars. (Photo : Reuters)

Siemens travaille sur une proposition d'échange d'actifs avec Alstom qui donnerait au gouvernement français un droit de regard sur l'avenir du groupe recentré sur le rail et pourrait être présentée dès la semaine qui vient, ont déclaré à Reuters des sources proches des discussions.

Si Alstom a engagé des négociations avec l'Américain General Electric, qui offre 12,35 milliards d'euros pour reprendre ses actifs dans l'énergie, il a ouvert ses comptes à Siemens sous la pression du gouvernement, qui juge inacceptable en l'état l'offre de GE. Le groupe allemand a jusqu'au 2 juin pour déposer une offre, date prévue pour l'entrée en négociations exclusives avec GE.

Créer des champions nationaux dans les trains et l'énergie

Le groupe munichois avait présenté fin avril les grandes lignes d'une contre-offre valorisant la branche d'énergie d'Alstom à 14,5 milliards de dollars (10,6 milliards d'euros) et incluant du cash et des transferts de certains actifs ferroviaires au groupe français.

Mais après deux semaines d'examen du dossier, Siemens semble à présent plus enclin à soumettre une offre en bonne et due forme qui tiendrait compte et des demandes d'Alstom, et des critères du gouvernement.

"(L'accord) créera des champions nationaux dans les trains et dans l'énergie. Tout restera en Europe. (Siemens) a ajouté quelques nouveaux éléments, qui améliorent sa proposition", détaille une source proche des préparatifs.

Selon deux sources proches du dossier, la proposition de Siemens comporterait maintenant le transfert de l'ensemble de ses actifs ferroviaires à Alstom et la constitution d'une coentreprise dans la signalisation ferroviaire.

Vers une montée au capital de l'État ?

Pour limiter son influence sur le nouvel Alstom recentré sur les transports, Siemens discute avec Paris et Berlin de l'opportunité pour l'État français de se renforcer au sein d'Alstom, ont ajouté des sources politiques et financières. L'État ne détient plus que 0,9% de l'ex-groupe public via la Caisse des dépôts et consignations.

Paris pourrait ainsi monter au capital d'Alstom - une source évoquant même une participation de plus de 10% - afin de garantir que le groupe, sauvé de la faillite par des fonds publics il y a dix ans et resté un important employeur industriel dans l'Hexagone.

Le ministre de l'Économie Arnaud Montebourg, qui ne cache pas depuis le début une préférence pour une alliance avec Siemens, ne l'a pas exclu vendredi :

"On va regarder (...) Je ne l'exclus pas (...) On ne se l'interdira jamais."

Le groupe allemand pourrait également proposer de vendre les actifs d'Alstom dans l'énergie éolienne et l'énergie nucléaire à Areva, répondant ainsi aux inquiétudes du gouvernement sur l'indépendance énergétique du pays, selon deux sources financières.

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Commentaires 15
à écrit le 20/05/2014 à 11:07
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Siemens sera la pire des solutions pour l'emploi en France. Le gouvernement reste otiste !

à écrit le 20/05/2014 à 11:06
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Pour le salut de la France Siemens et l’Allemagne doivent disparaitre. Il est impératif que la France remette à jour le plan Morgenthau. Il faut annexer la Sarre prendre leurs brevets et démanteler leur industrie.

à écrit le 20/05/2014 à 9:51
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l'espionnage industriel livré par le gouvernement ! ahurisant. Il est clair qu'en ouvrant tous ses livres de compte, SIEMENS va mettre la main sur toute la stratégie du groupe, la R&D, et tout ce qui fait la force de son concurrent !!! Le gouverne...

à écrit le 19/05/2014 à 13:56
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Alors qu'il faudrait réfléchir à 30 - 50 ans comme De Gaulle, Zérollande va encore faire de la petite politique politicienne médiocre et choisir l'offre qui garanti zero licenciements pendant 3 ans (jusqu'aux présidentielles)... après lui le déluge !...

à écrit le 19/05/2014 à 13:36
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Et ensuite, la France devra claquer plein d'argent pour resauver encore une fois alstom parce que recentrer un groupe uniquement sur le rail c'est du suicide, à une époque où le gouvernement arrête les investissements dans le transport pour faire des...

à écrit le 19/05/2014 à 13:32
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Alors qu'il faudrait réfléchir à 30 - 50 ans comme De Gaulle, Zérollande va encore faire de la petite politique politicienne médiocre et choisir l'offre qui garanti zero licenciements pendant 3 ans (jusqu'aux présidentielles)... après lui le déluge !...

à écrit le 19/05/2014 à 13:32
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Alors qu'il faudrait réfléchir à 30 - 50 ans comme De Gaulle, Zérollande va encore faire de la petite politique politicienne médiocre et choisir l'offre qui garanti zero licenciements pendant 3 ans (jusqu'aux présidentielles)... après lui le déluge !...

à écrit le 19/05/2014 à 12:09
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vous faire "rouler dans la farine" par nos politiciens qui changent d'avis toutes les deux secondes et sur qui vous ne pouvez pas vous fier. Impossible de conduire une entreprise dans ces conditions en France, une réunion pour attirer les étrangers e...

à écrit le 19/05/2014 à 11:17
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Quel est le "C..." qui a bloqué un rapprochement Alstom/Siemens voici une dizaine d'années? La technologie du train à grande vitesse est maintenant dans le domaine public: la compétition reste dans la capacité à vendre du service de transport sur de...

à écrit le 19/05/2014 à 11:04
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En France, l'Etat se mêle de ce qui ne le regarde pas (vendre a GE plutot qu'a Siemens c'est une décision d'entreprise) et ne se reforme pas.

à écrit le 19/05/2014 à 11:01
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à long terme ce sera la fin de l'industrie ferrovière à grande vitesse en europe. il faut avoir un esprit innovateur que l'industrie française a perdu ces dernières 20 années. avec alstom en tant que leader le produit TGV va perdre contre la concurre...

le 19/05/2014 à 13:27
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si siemens lâche si volontiers l'ICE et ses divers matériels roulants, c'est bien qu'ils se sont pas si fiables que ça et/ou pas si compétitifs... Alstom va se faire blouser comme il y a 15 ans lorsqu'ils se sont fait refiler les turbines défaillan...

à écrit le 19/05/2014 à 10:49
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AVEC CELA ?VOUS PENSEZ QUE LES ENTEPRISES ETRANGERES OS ERONT ENCORE INVESTIR EN FRANCE ? C'EST CELA LE PACTE DE RESPONSABILITE C'est vrai n'en parle plus où est il passé

à écrit le 19/05/2014 à 9:50
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Et Chevènement se tait ?

à écrit le 19/05/2014 à 9:41
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ça sent l’équarrissage pour Alstom

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