L'énergéticien public doit revoir sa copie. L'Autorité de la concurrence a appelé lundi 20 octobre le gouvernement à préparer la fin de l'Arenh (Accès régulé à l'électricité nucléaire historique), ce dispositif, censé être transitoire, qui oblige EDF depuis 2011 à revendre à ses concurrents une partie de l'électricité produite par son parc nucléaire.
L'Arenh est actuellement fixé à 42 euros par mégawattheure vendu aux concurrents, mais il pourrait augmenter à 44 euros l'an prochain puis à 46 euros en 2016, selon la Commission de régulation de l'énergie.
Un "manque de volonté" pour réduire le plafond
Un projet de décret sur ce prix de l'Arenh a été élaboré, mais l'Autorité de la concurrence, saisie par le gouvernement pour émettre son avis, estime qu'il ne s'attelle pas à la nécessaire sortie progressive du mécanisme administré.
"Le projet de décret ne manifeste aucune volonté d'organiser une diminution progressive du plafond de l'Arenh alors qu'un tiers de la période transitoire est déjà écoulé", indique l'organisation dans un communiqué, recommandant que le nouveau décret soit l'occasion de concrétiser cette évolution progressive.
Elle rappelle à cet égard "l'importance d'une sortie (...) afin de revenir par étapes aux conditions d'approvisionnement d'un marché de gros normal et d'inciter les opérateurs alternatifs à investir dans leurs propres moyens de production d'électricité de base".
Le mécanisme de l'Arenh est critiqué de toutes parts depuis sa mise en place en juillet 2011. Les concurrents d'EDF, comme Direct Energie, le jugent trop élevé pour pouvoir le concurrencer, tandis que les industriels gros consommateurs d'électricité estiment qu'il nuit à leur compétitivité.
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