Comment le PDG de Total Christophe de Margerie imaginait sa succession

Dans un entretien qu'il avait accordé à La Tribune en mai dernier, Christophe de Margerie assurait que son successeur viendrait du groupe.
Michel Cabirol
"Dans la culture Total, ce sera quelqu'un du groupe", avait expliqué le PDG de Total, Christophe de Margerie

"Dans la culture Total, ce sera quelqu'un du groupe. Je fais le nécessaire pour que, le jour venu, le conseil puisse choisir et annoncer le nom de mon successeur", avait-il expliqué en mai dernier lors d'une interview qu'il avait accordé à "La Tribune". Un entretien réalisé un peu avant l'assemblée générale de Total où le conseil d'administration du pétrolier allait demander aux actionnaires d'approuver un changement de statut permettant à Christophe de Margerie de rester à la tête du groupe jusqu'à l'âge de 67 ans. Ce qui avait été approuvé par les actionnaires.

Dans un communiqué publié mardi matin à la suite du décès brutal de Christophe de Margerie, Total a annoncé que "le comité de gouvernance et d'éthique puis le conseil d'administration se réuniront dans les plus brefs délais". "Il n'y a pas d'inquiétudes à avoir pour l'avenir de Total", a déclaré pour sa part le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron sur la chaîne BFM TV. "Il avait auprès de lui des cadres de grand talent qui peuvent prétendre à sa succession. Je pense que l'entreprise est, en bonne gouvernance, en train de s'organiser à cet effet."

Qui peut succéder à Christophe de Margerie

A la question posée par La Tribune en mai dernier -"Avez-vous un ou plusieurs dauphins en vue"-, Christophe de Margerie n'avait pas répondu. Tout en expliquant cette absence de réponse."Simplement, parce qu'il n'y a pas eu de décision. Quand Thierry Desmarest a annoncé le nom de son successeur, il l'a fait le moment venu, mais pas avant. Un groupe comme Total ne peut pas travailler sereinement avec des annonces prématurées. Il faut laisser le temps au temps. Ceci dit, même si la loi dit très clairement que c'est au conseil d'administration d'élire son président, il est de ma responsabilité de préparer ma succession."

Pour autant, il n'avait aucun inquiétude s'agissant des candidatures en interne à sa succession. "Des candidats, il y en a toujours", avait-il souri. Lesquels ? Les rumeurs ? "On les laisse circuler. Il y a toujours des rumeurs. Cela fait partie de la vie".

Deux candidats sont possibles: Philippe Boisseau (52 ans), directeur général de la branche marketing & services et énergies nouvelles du pétrolier, et Patrick Pouyanné (51 ans), directeur général  de la branche raffinage-chimie. Tous les deux sont membres du comité exécutif de Total.

Pas de candidature externe au groupe

Quand La Tribune avait fait remarquer que d'autres compagnies allaient chercher leur PDG à l'extérieur, il avait répondu : "Nous avons la volonté de ne pas le faire. Chez Total, il y a une forte logique à ce que le nouveau directeur général ou Pdg vienne du groupe. Nous sommes suffisamment nombreux, nous avons suffisamment de talents pour y arriver. Sinon, c'est que je n'aurais pas fait mon travail. Parce que, dans ma mission, il y a également la préparation d'un successeur."

Michel Cabirol

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Commentaires 8
à écrit le 23/10/2014 à 9:50
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Juste pour rafraîchir les mémoires alzheimeriennes de quelques de nos journalistes et lecteurs qui tissent des larmoyants dithyrambes pour le feu patron de Total : Le Parisien – Le super à 2 euros le litre est donc inéluctable ? Christophe de M...

à écrit le 21/10/2014 à 16:13
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Grand Patron et Grand Monsieur ! On aimerait en avoir plus de ce calibre...malheureusement, c'est l'inverse... cela est très triste ! Pensées à la famille !

à écrit le 21/10/2014 à 16:07
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La retraite pour tous sauf pour lui,il avait encore tellement de choses à accomplir.

à écrit le 21/10/2014 à 14:18
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Moi, en tant que CEO d'une grande et prestigieuse multinationale française, je me sens absolument choqué par les propos que je lis dans ce forum, ils sont totalement irréspectueux, voire carréement déplacés, à l'égard de la figure de ce Français d'ex...

le 21/10/2014 à 15:07
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Vous n'êtes pas le seul, je vous invite à lire mon post sur l'autre article de la tribune, pseudo émoi. Les commentaires sont effectivement , pour beaucoup, effarants. La grandeur d'âme n'est pas d'usage , pauvre pays , comment en sommes nous arrivés...

à écrit le 21/10/2014 à 14:12
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Bin bon, je peux avancer un nom en guise de suggestion : Alexandre de JUNIAC par exemple, il est au chômage le pôvre.

à écrit le 21/10/2014 à 12:12
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M. de Margerie, il y a quelques semaines à peine, avait prononcé la phrase interdite: "nous n'avons aucune raison de vendre notre pétrole en dollars". Mal lui en a pris.

le 21/10/2014 à 16:43
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oui, tous ceux qui s'opposent au roi-dollar, il leur arrive un truc dans les mois qui suivent.

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