Pourquoi 30.000 emplois sont menacés dans l'énergie selon Force Ouvrière

"L'ouverture du marché" à de nouvelles entreprises pourrait provoquer un dumping social, selon le syndicat qui a lancé un appel à la grève dans les Industries électriques et gazières ce mardi 4 novembre.
Jean-Yves Paillé
Près de 20.000 salariés d'EDF seraient menacés par l'ouverture du marché de l'énergie à la concurrence, selon Jean-Pierre Vallery de FO.

Le projet de loi de transition énergétique a été adopté mardi 14 octobre par l'Assemblée nationale au grand dam d'Énergie Europe Force Ouvrière (EeFO). Selon le syndicat, 30.000 emplois sont menacés dans le secteur de l'énergie dans les entreprises EDF et GDF Suez sur les cinq années à venir.

EeFO met en cause "l'ouverture du marché de l'énergie à de nouveaux acteurs de l'énergie comme Lampiri (société belge), Direct Énergie (fournisseurs d'électricité français)", combinée à "la suppression progressive des tarifs régulés de vente (TRV) pour les fournisseurs historiques d'énergie GDF Suez et EDF pour les consommateurs non-résidentiels".

Ainsi, ces entreprises de l'énergie concurrentes ne vont pas "respecter les règles sociales françaises et mettent en place un véritable dumping social" car le statut protecteur du personnel des industries électriques et gazières (IEG) "n'est pas prévu pour les nouveaux entrants", d'après Jean-Pierre Vallery, délégué syndical central Force Ouvrière GDF-Suez.

13.000 emplois seraient menacés chez GDF

Pour FO, GDF Suez sera "pénalisé avec des pertes de parts de marché qui incitent encore plus la direction à remettre en cause le statut des IEG". Et de renchérir:

"L'externalisation des activités se développe à un rythme effréné, et l'ambition d'ôter le statut aux salariés en place est ouvertement affichée."

Jean-Pierre Vallery avance "13.800 emplois de GDF Suez menacés, dont 6.000 emplois directs".

16.000 salariés sur la sellette à EDF?

Même son de cloche du côté d'EDF, où EeFO estime que 12.000 salariés directs sont menacés, et plus de 4.000 prestataires:

"La situation n'est pas plus réjouissante vu que l'ouverture du marché de l'électricité va attiser l'appétit de nombreux 'commercialisateurs' qui, s'ils interviennent sur le marché sans appliquer le statut des IEG, provoqueront une crise sociale impactant près de 20.000 salariés."

En effet, s'ajoutent les entreprises locales de distribution (les régies) menacées de disparition avec ses 2.500 travailleurs, d'après Jean-Pierre Vallery.

Amendement pour un traitement égal entre opérateurs électriques et gaziers

Ainsi, le syndicat, comme la Fédération nationale des mines et de l'énergie CGT, a lancé un appel à la grève ce mardi 4 novembre dans les industries électriques et gazières pour mettre sous pression le gouvernement sur ce point. Elle dénonce également les cessions d'actifs d'EDF et GDF Suez prévues par le gouvernement, mais il "devrait être peu suivi", avoue le syndicaliste.

"Nous avons rencontré plusieurs députés de gauche et de droite qui disaient nous soutenir auparavant", assure le syndicaliste. Mais, de son propre aveu, l'amendement de Force Ouvrière prévu dans la loi de transition énergétique pour "que tous les opérateurs électriques et gaziers et leurs salariés soient traités de manière équitable [...] afin d'éviter un dumping social" n'avait pas été déposé par les élus rencontrés lors du vote le 14 octobre.

Le syndicat compte désormais jouer son va-tout et faire déposer l'amendement au Sénat, début 2015. Et de recourir à "un jeu politique" qui pourrait assurer Force Ouvrière d'obtenir satisfaction: "L'UMP devrait déposer l'amendement. S'il est voté, soit les socialistes le suppriment et ils ont alors le mauvais rôle social vis-à-vis des salariés et syndicats, soit l'amendement n'est pas retiré et l'UMP pourrait se vanter qu'elle défend plus les salariés que le Parti socialiste."

Jean-Yves Paillé

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 16
à écrit le 05/11/2014 à 8:36
Signaler
la responsabilite des politiques et la premieres cause du chomage en france loing devant les pressions du patronat la desindustrialiation ,les delocalisations, les subventions, la surcharge de l'impots sur l'emploi les taxes et contraintes admini...

à écrit le 04/11/2014 à 18:10
Signaler
Vive la concurrence !!! Le contribuable ne veut plus payer les privilèges de cette caste de nababs. Aucun salarié du privé bénéficie de telle condition sociale à part d'entretenir avec ses deniers cette minorité. Comme les fonctionnaires, sncf, ratp,...

à écrit le 04/11/2014 à 17:09
Signaler
la fin des monopoles publics c'est bien , lorsque votre porte monnaie sera touché, vous rirez moins il vaut mieux nourir des actionnaires que des ouvriers

à écrit le 04/11/2014 à 16:02
Signaler
Et si on arrêtait de faire de la politique énergétique à la petite semaine et on regardait à 50 ans? "L'économie peut-elle décroître (par manque de pétrole)?" www.manicore.com/documentation/decroissance.html

à écrit le 04/11/2014 à 15:16
Signaler
je propose aux personnels d'EDF et de GDF Suez qui devront en partir d'aller travailler chez les nouveaux entrants (Lampiris, Direct Energie et autre), qui eux, créent aussi des emplois !

le 04/11/2014 à 16:00
Signaler
Ils ne créent rien : c'est juste des vases communiquants.

à écrit le 04/11/2014 à 13:54
Signaler
DANS CETTE ENTREPRISE sous contrôle de la CGT ..IL FAUT AJUSTER ..LES PRIVILEGES ....acquits sur le dos des usagers

à écrit le 04/11/2014 à 13:15
Signaler
Encore du grand n'importe quoi de la part de "FARCE OUVRIERE". La concurrence favorise la baisse des prix. Elle encourage l'innovation et donc crée de l'emploi!

à écrit le 04/11/2014 à 12:52
Signaler
Ah bon ? Alors selon les syndicats il faudrait que les consommateurs payent plus cher l'énergie pour permettre aux salariés d'EDF de faire perdurer leurs avantages a leurs détriment ? Plutôt gonflé. Au contraire, ces entreprises doivent s'adapter, co...

le 04/11/2014 à 15:45
Signaler
Selon le principe "plus cher = mieux".... Ai trouvé un fournisseur d'énergie verte, l'abonnement, les kWh électriques sont doublés en prix (vs EDF). Faut être motivé. Je paie -2% chez mon fournisseur, mais pour l'électricité, pas facile de trouver p...

à écrit le 04/11/2014 à 11:12
Signaler
JUSQUA PRESENT LES FRANCAIS N AVEZ PAS LE CHOIS EN MATIERE DE PRIX ENERGETIQUE? C EST AUSSI CELA L EUROPE LA FIN DES MONOPOLES???

à écrit le 04/11/2014 à 11:00
Signaler
Cela ne veut-il pas dire qu'il y a chez GDF et EDF un surplus de personnel bien syndiqué, bien payé et gavé d'avantages, et dont on pourrait se passer pour se mettre au niveau de la concurrence ?

le 04/11/2014 à 12:47
Signaler
Non juste qu'ils vont virer ceux qui travail et vous apporte l'électricité chez vous et qui sont payé peux cher pour conserver un max de patrons; c'est ce qu'ils font aussi dans toutes les administrations...

le 04/11/2014 à 14:34
Signaler
@@ aq: si je comprends votre post, EDF et GDF seraient des administrations ? Eh bien non, ce sont des entreprises soumises aux lois du marché.

le 05/11/2014 à 12:38
Signaler
C'est pour ça que l'état est propriétaire a plus de 50%... Et qu'ils décident des augmentations du tarif réglementé aux gouvernement. C'est comme le tarif des box? Ah non c'est bien ce que j'écris...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.