Pétrobras dévisse de 7% après des rumeurs sur le nom du nouveau PDG

Les marchés regrettent la possible nomination très politique du patron de Banco do Brasil à la tête du groupe pétrolier. Ils estiment que cela n'est pas la réponse à donner après le scandale qui a abouti à la démission en bloc, mercredi, de la direction actuelle du groupe, réputée trop proche de la présidente du Brésil.
Petrobras est au centre d'un scandale politique qui a éclaboussé la présidence de Dilma Rousseff.

Les actions du géant pétrolier brésilien Petrobras chutaient vendredi de plus de 7% à la Bourse de Sao Paulo, après des informations de la presse locale affirmant que l'actuel président de Banco do Brasil, Aldemir Bendine, sera nommé à la tête du groupe dans la journée.

Les actions préférentielles de Petrobras (sans droit de vote) plongeaient de 7,24% à 9,09 réais, tandis que les actions ordinaires dégringolaient de 7,04% à 8,98 réais à 11H30 locales (13H30 GMT), entraînant dans leur chute l'indice Bovespa de la Bourse de Sao Paulo (-1,91%).

"Bendine est un professionnel de carrière de Banco do Brasil, une homme de confiance de l'ex-président Lula. Sa nomination implique donc le maintien d'un lien avec le Parti des travailleurs (PT, gauche, au pouvoir) qui n'a pas plu aux marchés", a expliqué à l'AFP l'économiste Eduardo Velho, du consultant INVX Global.

Le marché veut un patron dépolitisé

"Le marché espérait quelqu'un plus lié au secteur privé, de plus grand renom international comme Henrique Mereilles", un ancien président de la Banque centrale du Brésil dont le nom circulait, a ajouté cet analyste.

Interrogés par l'AFP, Petrobras, et la présidence brésilienne, n'ont ni infirmé ni confirmé la nomination de M. Bendine à la tête de Petrobras, dont le conseil d'administration était réuni vendredi à Sao Paulo. Selon les médias brésiliens, l'annonce officielle aura lieu après la fermeture des marchés, vers 17H30 locales (19H30 GMT).

Dilma Rousseff embarrassée

M. Bendine, 51 ans, est un fonctionnaire de carrière de Banco do Brasil, la plus grande banque d'Amérique latine, où il est entré il y a 32 ans. Il en a assumé la présidence en 2009.

Il remplacera à la tête du géant étatique Graça Foster, une femme de confiance de la présidente Dilma Rousseff, qui a démissionné mercredi avec la quasi-totalité de sa direction, emportée par l'onde de choc du scandale de corruption qui éclabousse Petrobras.

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