Arabie saoudite : les fouilles archéologiques du site d'Al-Ula confiées à la France

Riyad veut mettre à jour la richesse archéologique du site de Madain Saleh, classé patrimoine mondial de l'Unesco, dans le cadre du plan Vision 2030. Mais la France ne veut pas être seulement "un pays de grande culture", et décrocher des marchés dans d'autres secteurs.
Robert Jules
Al-Hijr (Madain Salih, ou Al-Hijr ou Hegra), dans la région de Al-Ula, est le premier site archéologique d'Arabie saoudite inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Avec ses 111 tombes monumentales (cette photo ne montre qu'une petite partie du site) et ses puits, cet ensemble constitue le site le plus important conservé de la civilisation des Nabatéens (1er s. avant J.-C.) au sud de Pétra (Jordanie).
Al-Hijr (Madain Salih, ou Al-Hijr ou Hegra), dans la région de Al-Ula, est le premier site archéologique d'Arabie saoudite inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco. Avec ses 111 tombes monumentales (cette photo ne montre qu'une petite partie du site) et ses puits, cet ensemble constitue le site le plus important conservé de la civilisation des Nabatéens (1er s. avant J.-C.) au sud de Pétra (Jordanie). (Crédits : Basheer Olakara/Via Flickr (CC BY 2.0))

Parmi les projets prévus dans Vision 2030, l'un a la particularité de se tourner vers le prestigieux passé du royaume nabatéen (IVe siècle avant J.-C.), qui s'étendait au nord jusqu'à la Syrie, avant d'être intégré à l'Empire romain à la fin du premier siècle de notre ère. Le chantier de fouilles archéologiques du site de Madain Saleh, classé patrimoine mondial de l'Unesco, a été confié à la France qui a « la meilleure école d'archéologie du monde », se réjouit-on à Riyad. Cet accord fait partie d'un projet bien plus vaste d'un complexe touristique centré sur les activités touristiques et culturelles de cette région du centre-nord quelque peu déserte, qui s'étend de la frontière jordanienne à la mer Rouge peu habitée autour de la ville d'Al-Ula.

Entre 50 et 100 milliards de dollars

Son montant est évalué entre 50 et 100 milliards de dollars. Une manne dont la France espère bien décrocher une partie, que ce soit en matière d'infrastructures touristiques ou de leur gestion. Déjà, une centaine de jeunes Saoudiennes et Saoudiens ont été envoyés dans l'Hexagone pour être formés à différents métiers durant plusieurs mois et apprendre la langue de Molière.

Mais la France aimerait ne pas être réduite uniquement à un « grand pays de culture », comme on aime le répéter côté saoudien, et faire valoir les qualités de ses entreprises dans les secteurs de la défense, de l'énergie en général et du nucléaire en particulier, ou encore des infrastructures. Car depuis qu'Emmanuel Macron a déroulé le tapis rouge en avril pour recevoir MBS à Paris, la moisson de contrats escomptée n'a pas eu lieu. Pourtant, depuis que François Hollande, qui rompait avec son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, qui avait préféré le Qatar, a renoué avec l'Arabie saoudite, les relations entre les deux pays sont au beau fixe. Mais, comparée à d'autres pays, comme les États-Unis ou le Royaume-Uni, la France reste à la traîne (La Tribune du 14 décembre 2017).

"Accepter de prendre des risques avec nous"

« Nous étions liés aux anciens réseaux, il faut renouer avec les nouveaux, liés à MBS », explique un bon connaisseur de la région. Vu du côté saoudien, on temporise. « Il y a de nombreux chantiers et des opportunités, mais les entreprises françaises doivent aussi accepter de prendre des risques avec nous », indique un diplomate saoudien, qui par ailleurs ne comprend pas la volonté de Paris de sauver à tout prix l'accord nucléaire iranien. Emmanuel Macron et Mohammed ben Salman ont prévu de se revoir avant la fin de l'année. « Cela devrait débloquer la situation », espère un diplomate français.

Robert Jules

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 22/06/2018 à 11:41
Signaler
Citation : la France ne veut pas être seulement "un pays de grande culture" Comprendre : On a aussi des chars et missiles à vendre !

à écrit le 22/06/2018 à 9:18
Signaler
"Mais la France ne veut pas être seulement "un pays de grande culture"" Sous le mac aucun risque ! :D Sauf dans l'agro-industrie bien entendu...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.