Butagaz entre à son tour sur le marché de l’électricité pour les particuliers

Présent sur le marché des professionnels après son rachat de Gaz européen en début d’année, le spécialiste du gaz en bouteille mise sur la force de sa marque et la simplicité de ses offres pour prendre sa part du marché des particuliers.
Dominique Pialot
L'ours Bob, la mascotte de Butagaz depuis 1969.

« Quand Bob arrive en ville... » Cette boutade d'Emmanuel Trivin, PDG du groupe Butagaz, pourrait presque faire office de nouveau slogan pour la marque à l'ours bleu. Tous les Français (85% d'entre eux) connaissent les bouteilles de propane et butane distribuées par l'entreprise née en 1931.

Vendu par Shell à l'irlandais DCC en novembre 2015, cet acteur historique, naguère leader de ce marché jusqu'au rachat de Totalgaz par Antargaz, accélère ces derniers mois dans l'innovation et l'extension de sa palette d'offres. Il annonce ce 21 septembre son arrivée sur le marché du gaz naturel et de l'électricité pour les particuliers, ce qui va lui permettre d'étendre sa clientèle majoritairement rurale aux zones urbaines.

Des consommateurs restés fidèles aux fournisseurs historiques

L'ouverture des marchés de gaz et d'électricité pour les particuliers a fêté son dixième anniversaire, mais une immense majorité des Français sont restés fidèles aux tarifs réglementés proposés par les opérateurs historiques, en gaz comme en électricité. La fin de ces tarifs réglementés de vente (TRV) demandée par Bruxelles et approuvée par le Conseil d'État en juin dernier pour le gaz et très probable à plus ou moins long terme pour l'électricité, constitue une période favorable pour faire de la pédagogie auprès des consommateurs. Interrogés par Butagaz, ces derniers invoquent en effet la complexité des démarches à accomplir pour changer de fournisseur, leur refus de travaux pour changer leur compteur - une démarche inutile -  ou encore leur manque de confiance dans les fournisseurs alternatifs encore mal connus.

À l'aube d'une importante campagne de communication, Butagaz mise donc sur la force de la marque, sur la compétitivité de ses offres (jusqu'à 10% moins chères que les tarifs réglementés) et surtout sur  leur simplicité. Le client n'aura en effet le choix qu'entre une offre indexée et une offre fixe pour un ou deux ans, le tout sans engagement.

Innovation et simplicité des offres

Côté innovation, la possibilité d'obtenir une première estimation en deux clics et même de souscrire en cinq minutes à partir de n'importe quel appareil (tablette, téléphone portable, ordinateur, mais aussi téléphone pour ceux qui préfèrent), de faire identifier son compteur à partir d'une photo envoyée depuis son smartphone (évitant ainsi la saisie fastidieuse de 14 caractères) et de pouvoir échanger avec un chatbot 24h/24, devrait également séduire quelques clients.

Mais la marque à l'ours bleu peut aussi compter sur son réseau de 17.000 points de vente et son partenariat avec la CAPEB (Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment) pour garantir la proximité avec ses clients.

En se rapprochant de Gaz européen en début d'année, Butagaz avait pénétré le marché « professionnel » du gaz naturel, puis celui de l'électricité en juin dernier, toujours sous la marque Gaz européen.

Désormais, outre le GPL liquéfié en bouteilles ou en citernes et le gaz naturel, c'est sous la marque Butagaz qu'il leur proposera à compter du 1er octobre prochain de l'électricité, mais aussi des granulés de bois. 600.000 poêles à bois sont installés en France, et plus de 100.000 de plus chaque année depuis 2013.  Mais  « l'offre reste très parcellaire », observe Emmanuel Trivin.

Un million de nouveaux clients d'ici 5 à 7 ans

Outre cette énergie 100% renouvelable pour laquelle Butagaz entend se positionner sur le milieu-haut de gamme, il devrait également être le premier fournisseur français à pouvoir livrer dans les prochains mois du GPL vert biosourcé, grâce à un partenariat noué avec Global Bioénergies. Cette startup de la chimie verte qui produit des hydrocarbures à partir de végétaux, exploite en Allemagne un pilote industriel avant d'implanter une unité commerciale en Champagne à  l'horizon 2020.

En revanche, contrairement à EngieEni et depuis peu EDF, sans compter les alternatifs tels qu'Enercoop ou ekWateur positionnés sur ce créneau et probablement Total qui devrait lancer ses offres en électricité d'ici la fin de l'année, Butagaz ne propose pas encore d'électricité verte.

Globalement, le groupe, qui se revendique « un acteur multi-énergies incontournable en France », espère séduire un million de nouveaux clients dans les 5 à 7 prochaines années (sur un marché qui en compte 35 millions), en plus des quelque 5 millions de foyers chez qui la marque Butagaz est aujourd'hui présente.

Dominique Pialot

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