Climat : les Etats-Unis pourraient renégocier l'accord de Paris

Le secrétaire américain à l'Énergie Rick Perry a estimé que certains pays, dont la France et l'Allemagne, ne participaient "pas vraiment" à l'accord de Paris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et contenir le réchauffement climatique. Donald Trump s'est donné jusque fin mai pour décider ou non d'annuler la participation des Etats-Unis àl'accord de Paris.
" Nous devons le renégocier et ils (l'Allemagne et d'autres, ndlr) doivent faire preuve de sérieux", a déclaré Rick Perry.

La décision finale de Donald Trump n'est pas encore prise mais son scepticisme à l'égard des mesures contre le changement climatique est connu de tous. Pour autant, le secrétaire américain à l'Énergie, Rick Perry, a déclaré mardi qu'il n'allait "pas dire au président des Etats-Unis de quitter l'accord de Paris sur le climat" mais "lui dire que nous devons le renégocier", lors d'une conférence organisée par Bloomberg sur le financement des énergies nouvelles et le futur de l'énergie.

Rick Perry, qui s'adressait mardi à des investisseurs et des patrons d'entreprises dans le secteur de l'énergie, a également critiqué la France et l'Allemagne, à qui il reproche de ne pas respecter l'esprit de l'accord de Paris, conclu par 195 pays en décembre 2015 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et contenir le réchauffement de la planète au-dessous de deux degrés Celsius. S'il n'a pas donné d'explications spécifiques à ces accusations dans le cas de la France, Rick Perry s'est en revanche interrogé sur la décision de Berlin de fermer ses centrales nucléaires.

"Le fait est que leurs émissions [de CO2] sont en hausse parce qu'ils utilisent plus de charbon, et du charbon qui n'est pas une technologie propre. Vous ne pouvez pas signer un accord et vous attendre à ce que les Etats-Unis continuent à y adhérer si vous n'allez pas vraiment y participer. Nous devons le renégocier et ils (l'Allemagne et d'autres, ndlr) doivent faire preuve de sérieux."

Dans le même temps, les Etats-Unis ont drastiquement réduit leurs émissions de carbone en remplaçant le charbon par du gaz naturel. La précédente administration s'était en effet engagée à Paris à ce que les Etats-Unis réduisent leurs émissions de CO2 de 26 à 28% d'ici 2025, par rapport au niveau de 2005. Pour ce faire, le président démocrate Barack Obama avait notamment donné par décret autorité à l'Agence de protection de l'environnement (EPA) pour contraindre les centrales électriques à charbon à réduire leurs émissions de CO2.

Opposition du patron de l'Agence de protection de l'environnement

L'ancien gouverneur du Texas rejoint ainsi le camp de ceux qui sont favorables au maintien des Etats-Unis dans l'accord de Paris, au sein de l'administration Trump. Outre Rick Perry, le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, ancien PDG du géant pétrolier ExxonMobil est également en faveur du maintien dans l'accord, tout comme la fille aînée du président, Ivanka et son mari Jared Kushner qui ont l'oreille du milliardaire.

En revanche, le patron de l'Agence de protection de l'environnement (EPA), Scott Pruitt, a récemment plaidé pour un retrait de cet accord estimant que "c'était une mauvaise affaire pour l'Amérique" qui avantageait surtout la Chine, le plus gros émetteur mondial de CO2 devant les Etats-Unis. Steve Bannon, le stratège de Donald Trump, un nationaliste économique dont l'influence paraît s'éroder, prône également un retrait.

La Maison Blanche a fait savoir qu'elle examinait sa position sur le changement climatique et la politique énergétique sans encore indiquer si elle comptait respecter la promesse de campagne du candidat Trump "d'annuler" la participation des Etats-Unis à l'accord de Paris. Donald Trump avait affirmé que le réchauffement était un canular inventé par la Chine, avant de modérer ses propos après l'élection. Le chef d'État a indiqué fin mars qu'il prendrait position "d'ici fin mai" sur l'accord de Paris.

>> Aller plus loin Climat : Trump peut-il saboter l'Accord de Paris ?

(avec AFP)

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Commentaires 6
à écrit le 26/04/2017 à 18:35
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Il y a bien eu forte baisses des émissions de C02 en Allemagne : http://decrypterlenergie.org/la-sortie-du-nucleaire-en-allemagne-entraine-t-elle-une-hausse-des-emissions-de-co2

à écrit le 26/04/2017 à 18:29
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Rick Perry a les neurones un peu encrassés car d'une part l'Allemagne a bien réduit et fortement ses émissions depuis 1990 (plus que nous) et le gaz de schiste est aussi émetteur sur tout son cycle que le charbon ou le mazout (études des universités ...

à écrit le 26/04/2017 à 10:57
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Le problème consiste à trouver un point d'équilibre entre la baisse du cout du travail et l'augmentation du prix de l'énergie ce qui correspond à appliquer la note n°6 du CAE. On justifie cette mesure avec l'écologie (la protection du climat), mais c...

le 26/04/2017 à 14:30
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Les Allemands l'ont bien compris : ils polluent autant qu'ils peuvent avec leurs centrales à charbon. Sinon, pour votre explication, c'est votre raisonnement économique qui tuera la planète. Mais ce n'est pas votre problème, n'est-ce pas..??

le 27/04/2017 à 13:07
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Le raisonnement économique consiste à comparer le cout du travail et le prix de l'énergie. Ce ratio est meilleur pour Allemagne que pour nous. Il faut réduire le cout du travail en augmentant le prix de l'énergie, quelque soit la nature de l'énergie....

à écrit le 26/04/2017 à 10:36
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Il ne lui reste plus qu'à apprendre les bases du droit international: signé c'est signé. On ratifie (ou pas) mais on ne renégocie point !

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