EDF : après l'appel à la grève des syndicats, les salariés déclenchent une procédure de droit d'alerte économique

Le CSEC (Comité social et économique central) d'EDF a annoncé jeudi qu'il déclenchait une procédure de droit d'alerte économique à la suite des décisions gouvernementales sur les tarifs appliqués par l'énergéticien français.
(Crédits : CHARLES PLATIAU)

Se disant « scandalisés » par la décision de l'Etat d'imposer à EDF de vendre jusqu'à 40% de sa production d'électricité à ses concurrents à prix cassés, les syndicats et les salariés du groupe font monter la pression. Après un appel à la grève le 26 janvier lancé par quatre syndicats, le CSEC (Comité social et économique central) d'EDF a déclenché une procédure de droit d'alerte économique. Le CSE central sera donc convoqué le vendredi 4 février 2022 prochain pour débattre de ce sujet avec la décision du groupe.

Lire aussi 5 mnEmmanuel Macron face à la bombe EDF et de l'énergie

« Extorsion encadrée »

Inscrit dans le code du Travail, ce droit d'alerte est prévu lorsque les comités sociaux et économiques ont « connaissance de faits de nature à affecter de manière préoccupante la situation économique de l'entreprise », rappelle le CSE d'EDF, qui entend ainsi faire valoir ses « préoccupations » et pouvoir "poser officiellement des questions à la direction du groupe concernant les impacts de ces mesures ». Les représentants du personnel du groupe jugent en effet que les annonces gouvernementales ont plonger le groupe « dans un gouffre financier » et constituent « une extorsion encadrée ».

Les mesures prises par le gouvernement vont impacter les comptes du groupe à hauteur de 8 milliards d'euros environ en 2022. Une mesure qui a entraîné une chute de son cours de bourse.

Lire aussi 10 mnQuel avenir pour EDF ?

Indignation

« En fonction des réponses » de la direction le 4 février prochain, « le comité peut confirmer son droit d'alerte et commander une expertise », souligne-t-il dans un communiqué. Pour rappel, dans un courrier envoyé aux managers,  le PDG Jean-Bernard Lévy a fait état d'« un véritable choc », et a indiqué qu'il partageait l'émotion de ceux qui avaient fait part « de leur soutien voire de leur indignation ».

"Dans le contexte actuel de flambée des prix de l'électricité, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la ministre de l'Ecologie Barbara Pompili proposent de mettre EDF dans un gouffre financier, au profit de la sacro-sainte concurrence", estime le CSE, qui dénonce une "extorsion encadrée de sa production au profit de ses concurrents".

"Si, comme il l'a déclaré hier, EDF est bien 'au service de l'intérêt général', le ministre, lui, est au service de ses concurrents privés et de la commission européenne. Nous dénonçons cette imposture qui consiste à prétendre sauver le pouvoir d'achat des français, tout en détruisant leur patrimoine public", déclare le secrétaire du CSES Philippe Page Le Mérour (CGT).

Lire aussi 4 mnLa lourde chute du titre EDF pose à nouveau la question de sa place en Bourse

"Normal qu'une entreprise publique soutienne les Français" (Le Maire)

Interrogé mercredi par plusieurs élus au Sénat sur ce dossier, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a jugé "normal qu'une entreprise publique comme EDF participe au soutien des Français, des ménages et des entreprises quand les prix de l'électricité flambent".

Jean-Bernard Lévy a promis des annonces "sous un mois" pour renforcer le bilan d'EDF.

Déjà lourdement endetté, EDF fait face à de nombreuses dépenses pour maintenir son parc nucléaire vieillissant et investir dans les énergies renouvelables. Le gouvernement compte aussi sur l'entreprise pour racheter les activités nucléaires de GE et assurer la construction de futurs EPR. "Nous serons aux côtés d'EDF pour les aider à passer cette difficulté", avait déclaré la semaine dernière Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, relançant des spéculations sur une possible recapitalisation.

En attendant, des agences de notation, qui scrutent la solvabilité de l'entreprise, ont déjà abaissé la note d'EDF ou menacé de le faire, ce qui pourrait renchérir le taux auquel le groupe emprunte.

Lire aussi 7 mnRéacteurs nucléaires défaillants, prix plafonnés, EPR retardé : EDF, le désalignement des planètes

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 8
à écrit le 21/01/2022 à 22:06
Signaler
Bsr. La cgt est au même niveau que la fnsea Pauvre France avec des syndicats aussi politisés et aussi minable. J’ai vraiment de la peine pour mon pays

le 23/01/2022 à 16:04
Signaler
Evidemment, quand il s'agit de piquer de l'argent ailleurs pour éviter que le déficit n'explose, c'est la faute à la CGT. Et aussi aux dirigeants d'EDF...qui ne sont pas pour cette magouille..... M. MACON c'est le libéralisme à géométrie variable,...

à écrit le 21/01/2022 à 16:28
Signaler
Malheureusement il y à des incapables partout, et même à EDF. La construction de l'EPR, dont le coût des travaux avaient été évalué en 2012 à 3,4 milliards, on en est à 12,7. EDF à perdu 400 millions d'euros en spéculant sur les marchés financiers. E...

à écrit le 21/01/2022 à 14:37
Signaler
On va finir par ne plus comprendre la CGT ?? On veut quoi ? Une boîte qui fait des profits ou des français qui ne payent pas trop cher l'énergie ? Que la LFI s'explique car c'est encore une opposition politique en sous marin.

à écrit le 20/01/2022 à 18:28
Signaler
pour une fois je suis d'accord avec ces clowns... ca me rappelle segolene qui passait son temps a changer la formule quand elle ne l'arrangeait plus, et disait 'edf n'a qu'a prendre ses responsabilites'

à écrit le 20/01/2022 à 12:28
Signaler
Ce gouvernement fait n'importe quoi, vivement qu'on soit débarrassés de ces incapables

le 21/01/2022 à 22:09
Signaler
Pourquoi les précédents étaient meilleurs ?

le 21/01/2022 à 22:10
Signaler
Pourquoi les précédents étaient meilleurs ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.