EDF : le démantèlement de réacteurs repoussé de plusieurs dizaines d'années

EDF a présenté "sa volonté de mener à bien le démantèlement complet d'un réacteur avant de commencer le démantèlement des autres réacteurs"' nucléaires, selon l'Autorité de sûreté nucléaire. Le premier démantèlement complet, celui de la centrale nucléaire de Chinon, devrait être fini à l'horizon 2050.
Les réacteurs concernés, arrêtés depuis plus d'une trentaine d'années, sont implantés sur les sites de Saint-Laurent-des Eaux (Loir-et-Cher), Chinon (Indre-et-Loire) et Bugey (Ain).

Plombé par des dépréciations d'actions et la baisse du prix de l'énergie, EDF cherche désormais à repousser le démantèlement de certains réacteurs nucléaires à l'arrêt. Le décalage serait de "plusieurs décennies", a annoncé l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). C'est lors d'une audition datée du 29 mars 2016 qu'EDF a informé l'ASN qu'elle retenait une nouvelle stratégie de démantèlement. Selon l'ASN, "celle-ci modifie significativement la méthode, le rythme des démantèlements et les scénarios associés".

     | Analyse EDF peut-elle disjoncter ?

L'ASN "a demandé à EDF de rendre public et de justifier de manière détaillée ce changement, en démontrant le respect des exigences législatives relatives au 'démantèlement dans un délai aussi court que possible' de l'ensemble de ses réacteurs".

Réaliser un démantèlement complet avant d'entamer les autres

EDF a présenté "sa volonté de mener à bien le démantèlement complet d'un réacteur avant de commencer le démantèlement des autres réacteurs, dans le but de bénéficier du retour d'expérience associé", relève l'ASN. Or, selon les dispositions législatives en vigueur, les opérations de démantèlement doivent être "mises en œuvre dans un délai aussi court que possible".

Les réacteurs concernés, arrêtés depuis plus d'une trentaine d'années, sont implantés sur les sites de Saint-Laurent-des Eaux (Loir-et-Cher), Chinon (Indre-et-Loire) et Bugey (Ain).

"On a décidé de faire évoluer notre scénario industriel de démantèlement pour ces réacteurs graphite-gaz, en particulier en ce qui concerne le bloc réacteur", explique à l'AFP un porte-parole d'EDF. Concernant les échéances, EDF parle d'un horizon 2030-2050 pour la tête de série, et de 2060 pour les autres réacteurs. D'après les calculs du Monde, le premier démantèlement d'un réacteur graphite-gaz -celui de Chinon- serait ainsi repoussé de 2037 à 2050 voire 2060. Sachant qu'EDF attend un démantèlement complet pour entamer la procédure sur les autres réacteurs, certains pourraient rester dans le paysage français encore un long moment.

>> Aller plus loin Le démantèlement nucléaire, un grand marché en devenir

(avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 6
à écrit le 03/06/2016 à 14:51
Signaler
Les réacteurs sont faciles à construire... mais personne ne sait les démanteler ! Cela fait 30 ans qu'EDF essaie d'en démonter un petit de 70 MWe, sans y être totalement parvenu... Bah avec un peu de chance nous serons tous morts quand nos petits en...

le 07/06/2016 à 18:17
Signaler
Physiquement, démanteler un réacteur revient en gros à découper de l'acier et à casser du béton. Cela n'a rien de compliqué, mais cela se heurte à deux difficultés : 1) La radioactivité, qui menace les intervenants, qui a le bon goût de décroitre ...

à écrit le 03/06/2016 à 13:27
Signaler
EDF a tout intérêt a se spécialiser dans la fermeture des centrales de toutes sortent vu les nombre de centrales a fermer dans le monde a devenir, un énorme marché a prendre !

à écrit le 03/06/2016 à 10:55
Signaler
Quand aux generations a venir, qu'elles se depatouilles. Les "decideurs" d'aujourd'hui mangeront les pissenlits. Quelle inconsequence.

à écrit le 03/06/2016 à 10:18
Signaler
En repoussant EDF crée avec la complicité de l'état les conditions d'un transferts de charge vers le contribuable. Il suffira ensuite de fillialiser vers 2030 les activitées rentables, les coter individuellement vers 2035 et laisser une entitées ave...

le 03/06/2016 à 11:25
Signaler
Ce n'est pas cela la raison : - EDF a de gros besoins de financement et l'Etat refuse de lui accorder le droit d'augmenter le prix de vente de l'électricité, il faut donc trouver d'autres moyens de trouver de l'argent, - les charges de démantèlem...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.