EDF s'affirme comme un acteur majeur des énergies renouvelables... à l'international

Présent dans une vingtaine de pays grâce à sa filiale EDF Énergies nouvelles, le groupe prévoit de doubler ses capacités renouvelables à l'horizon 2050, un objectif qui inclut l'hydroélectricité et dans lequel la France joue un rôle mineur.
Dominique Pialot
En dehors de l'hydraulique, l'une de ses activités historiques, qui pèse aujourd'hui 15 % de ses capacités de production et qui lui permet de s'afficher comme le numéro un du renouvelable en Europe, c'est à travers EDF Énergies nouvelles que l'électricien national a fait ses armes.

Les énergies fossiles représentent encore près de 70 % de l'électricité produite dans le monde, mais, depuis une dizaine d'années, les capacités de production d'électricité renouvelable se développent plus rapidement. Pour l'avenir, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit que les capacités électriques renouvelables mondiales représentent les deux tiers des additions nettes de puissances électriques installées d'ici à 2020.

Malgré la prédominance du nucléaire dans son mix de production, EDF s'est positionné comme un acteur important de ce marché en pleine expansion à l'échelle mondiale. En dehors de l'hydraulique, l'une de ses activités historiques, qui pèse aujourd'hui 15 % de ses capacités de production et qui lui permet de s'afficher comme le numéro un du renouvelable en Europe, c'est à travers EDF Énergies nouvelles que l'électricien national a fait ses armes.

Dès 2000, EDF acquiert 35 % de la Siffe (société internationale d'investissements financiers), créée en 1990 par Pâris Mouratoglou, l'un des pionniers français du renouvelable. Détenue à 50 % par EDF à partir de 2002, l'entreprise devient EDF Énergies nouvelles en 2004, avant de se faire racheter en 2011. Devenue filiale de EDF à 100 %, EDF EN sort de la Bourse, où elle était entrée en 2006.

9 gigawatts construits dans vingt pays

Classée parmi les dix premiers acteurs mondiaux du renouvelable, EDF EN a construit un portefeuille de 9 gigawatts (GW), dont elle a conservé à ce jour un peu plus de 6 GW. Le solde est constitué d'actifs vendus pour financer ses investissements. Cette capacité de production (existante ou en construction), qui a été multipliée par cinq depuis 2007, se situe à 40 % en Europe (17 % en France) et 40 % aux États-Unis. Mais elle se déploie aussi dans des pays tels que le Mexique, le Maroc, l'Inde, Israël, le Chili, l'Afrique du Sud, le Brésil...

Son service « Exploitation et maintenance » opère aujourd'hui plus de 11 GW dans le monde. Il s'agit à la fois de ses installations exploitées en propre et de parcs gérés pour le compte de tiers, situés en Europe et en Amérique du Nord, où il est leader sur ce créneau. En 2015, EDF EN a raccordé 1 GW de nouvelles capacités renouvelables (essentiellement éoliennes) et cédé 623 MW d'actifs, pour un chiffre d'affaires en hausse de 5 % à 1,14 milliard d'euros (sur un chiffre d'affaires global de 75 milliards d'euros). Dans l'éolien en mer, EDF a remporté trois parcs au large des côtes françaises dans le cadre du premier appel d'offres attribué en 2012, pour un total de 1 500 mégawatts.

Des capacités de production en renouvelables doublées d'ici à 2050

Dans le cadre de son plan stratégique baptisé « Cap 2030 », EDF s'est fixé pour objectif de doubler ses capacités renouvelables mondiales (hydraulique incluse) de 28 GW aujourd'hui à 50 GW au moins en 2050. Elle investit d'ores et déjà autant dans les renouvelables que dans le nouveau nucléaire, c'est-à-dire environ 2 milliards d'euros par an. Dans cette perspective, l'hydraulique et les nouvelles énergies renouvelables (éolien terrestre et marin, énergies marines, solaire) ont été regroupées dans un pôle unique, dont la direction a été confiée à Antoine Cahuzac, directeur général de EDF EN depuis le départ des fondateurs, début 2012. Bien que très différentes, toutes ces énergies renouvelables ont en commun de se composer d'actifs répartis sur l'ensemble du territoire, impliquant des interactions fortes avec les collectivités locales.

Il y a quelques mois, pour souligner le potentiel français, Antoine Cahuzac observait :
« Il y a sept fois moins de mégawatts de renouvelables au km2 en France qu'en Allemagne, et trois fois moins qu'en Grande Bretagne. »

Pourtant, Jean-Bernard Lévy se montre prudent concernant la France, conditionnant
ses ambitions aux conditions d'exploitation, aujourd'hui plus longues et complexes que dans tout autre pays. La procédure « de simplification massive » que Jean-Vincent Placé, secrétaire d'État chargé de la réforme de l'État et de la simplification, a prévu de confier au député Denis Baupin, suffira-t-elle à changer la donne ?

Dominique Pialot

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Commentaires 3
à écrit le 22/03/2016 à 15:47
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Clairvoyance hors de France, aveuglement en France.

à écrit le 18/03/2016 à 18:28
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j'attends toujours que nous soit démontré la rentabilité de l'éolien. J'écris bien "rentabilité ! Pour le pétrole, plus on en cherche plus on en trouve : quel est le problème ? L'éolien ne fournit de l'électricité que si le vent est suffisamment...

à écrit le 18/03/2016 à 17:18
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et c'est tout à fait normal...EDF est en surcapacité de production en France...donc produire du renouvelable en France c'est augmenter la surproduction, continuer à alimenter l'effondrement des prix de gros (l'electricité se vent à perte actuellement...

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