Publié le 03/05/2016 à 09:25. Mis à jour le 03/05/2016 à 12:00.
Areva n'écarte pas que des "falsifications" soient à l'origine des "anomalies" détectées dans le suivi des fabrications d'équipements au sein de son usine du Creusot (Saône-et-Loire), a indiqué lundi soir le journal Les Echos sur son site internet.
"Je ne peux pas l'exclure", a déclaré au journal le directeur général d'Areva, Philippe Knoche. "On a des procès-verbaux contradictoires. Soit il y a eu des essais complémentaires qui ne sont pas tracés, et il faut qu'on ait la conviction qu'ils existent. Sinon, il faudra en tirer les conséquences", a-t-il ajouté.
"A ce stade, nous ne pouvons ni confirmer les falsifications ni les exclure", a indiqué à l'AFP une source du groupe nucléaire. Pour sa part, Bercy attend les résultats complets de l'audit mené sur les fabrications de Creusot Forge, avant de se prononcer, selon le journal.
"Anomalies"
Cet audit lancé fin 2015 a détecté des "anomalies" dans le suivi des fabrications d'équipements au sein de son usine du Creusot, où a été fabriquée la cuve de l'EPR de Flamanville (Manche) dont l'acier présente un défaut de composition.
>>> Lire aussi : EPR de Flamanville : Areva était au courant depuis 2006 des anomalies
Selon Les Echos, un opérateur réalisait des essais sur une pièce métallurgique et inscrivait sur le dossier de fabrication "les résultats sur l'analyse chimique de coulée, les paramètres de forgeage, l'historique de traitement thermique, les résultats des essais mécaniques".
"En cas de valeur obtenue dans le haut de la norme requise, les procès-verbaux de certains dossiers de fabrication auraient été modifiés", révèle le journal, citant une source anonyme.
Le site Creusot Forge, racheté par Areva en 2006, est spécialisé dans la fabrication et l'usinage de grandes pièces forgées et moulées complexes, indispensables à la fabrication des composants primaires de l'îlot nucléaire.
La valeur de l'action divisée par quatre en deux ans
En Bourse, l'action Areva était secouée suite à ces révélations. A 11h55, le titre perdait 6,17% à 4,47 euros. L'action chute régulièrement depuis deux ans. Le 21 février 2014, elle grimpait à 21 euros.
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