EPR de Flamanville : Areva n'écarte pas des "falsifications" au Creusot

Ce site d’Areva serait à l’origine de défauts de construction sur les cuves de l’EPR de Flamanville. L'éventualité d'une falsification a été révélée quelques heures après la visite du ministre de l'Economie Emmanuel Macron, lundi, sur le site du Creusot où est fabriquée la cuve. Le titre du géant nucléaire perdait plus de 6% en matinée.
"On ne peut ni confirmer ni exclure d'éventuelles falsifications", a déclaré lundi une porte-parole du groupe.

Publié le 03/05/2016 à 09:25. Mis à jour le 03/05/2016 à 12:00.

Areva n'écarte pas que des "falsifications" soient à l'origine des "anomalies" détectées dans le suivi des fabrications d'équipements au sein de son usine du Creusot (Saône-et-Loire), a indiqué lundi soir le journal Les Echos sur son site internet.

"Je ne peux pas l'exclure", a déclaré au journal le directeur général d'Areva, Philippe Knoche. "On a des procès-verbaux contradictoires. Soit il y a eu des essais complémentaires qui ne sont pas tracés, et il faut qu'on ait la conviction qu'ils existent. Sinon, il faudra en tirer les conséquences", a-t-il ajouté.

"A ce stade, nous ne pouvons ni confirmer les falsifications ni les exclure", a indiqué à l'AFP une source du groupe nucléaire. Pour sa part, Bercy attend les résultats complets de l'audit mené sur les fabrications de Creusot Forge, avant de se prononcer, selon le journal.

"Anomalies"

Cet audit lancé fin 2015 a détecté des "anomalies" dans le suivi des fabrications d'équipements au sein de son usine du Creusot, où a été fabriquée la cuve de l'EPR de Flamanville (Manche) dont l'acier présente un défaut de composition.

>>> Lire aussi : EPR de Flamanville : Areva était au courant depuis 2006 des anomalies

Selon Les Echos, un opérateur réalisait des essais sur une pièce métallurgique et inscrivait sur le dossier de fabrication "les résultats sur l'analyse chimique de coulée, les paramètres de forgeage, l'historique de traitement thermique, les résultats des essais mécaniques".

"En cas de valeur obtenue dans le haut de la norme requise, les procès-verbaux de certains dossiers de fabrication auraient été modifiés", révèle le journal, citant une source anonyme.

Le site Creusot Forge, racheté par Areva en 2006, est spécialisé dans la fabrication et l'usinage de grandes pièces forgées et moulées complexes, indispensables à la fabrication des composants primaires de l'îlot nucléaire.

La valeur de l'action divisée par quatre en deux ans

En Bourse, l'action Areva était secouée suite à ces révélations. A 11h55, le titre perdait 6,17% à 4,47 euros. L'action chute régulièrement depuis deux ans. Le 21 février 2014, elle grimpait à 21 euros.

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Commentaires 4
à écrit le 03/05/2016 à 20:13
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Quel résultat d'avoir des patrons au rabais. Payez les, foin des remarques de la CGT , les économies coûtent des milliards et une réputation exécrable. Macron fait du populisme à la Hollande, qu'il fasse gaffe un Renault sans Gosh, divorcé de Niss...

à écrit le 03/05/2016 à 12:33
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Well, avec les Chinois en ambuscade pour leurs 2 EPR dont les cuves sont déja installées, cette histoire risque au mieux de plomber Areva, voire carrément de couler la boite. Pendant ce temps, on continue à installer nos panneaux solaires ....

à écrit le 03/05/2016 à 12:07
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C'est là où l'on s'interroge sur la responsabilité des dirigeants (pénale/civile/financière) de ces entreprises qui ne sont pas poursuivis (et de leur Conseil d'Administration/comité des rémunérations), et n'ont pas à rendre de compte ni à leurs sala...

à écrit le 03/05/2016 à 11:19
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Merci Ane

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