Gaz : la Pologne signe un important contrat d’approvisionnement avec la Norvège

L’Europe cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz pour pallier le quasi-arrêt des flux provenant de la Russie. Le groupe norvégien Equinor vient ainsi de signer avec la Pologne un contrat de long terme, au prix de marché, qui pourrait couvrir 15 % de ses besoins. Parallèlement, l’Allemagne signe un contrat avec les Emirats arabes unis portant sur du gaz liquéfié et du diesel.
La Pologne sécurisé 15 % de ses besoins en gaz avec la Norvège.
La Pologne sécurisé 15 % de ses besoins en gaz avec la Norvège. (Crédits : Reuters)

La Norvège conforte son nouveau statut de premier fournisseur de gaz de l'Europe. L'énergéticien norvégien Equinor vient ainsi de signer un important accord de long terme avec le gazier polonais PGNiG pour la fourniture de gaz à la Pologne via un gazoduc qui est sur le point d'être inauguré, et d'une capacité de 10 milliards de m3 par an. Le contrat porte sur 2,4 milliards de m3 de gaz par an pendant dix ans, soit l'équivalent de 15 % de la consommation annuelle polonaise. Le gaz devrait être livré au prix du marché, a précisé le groupe Equinor.

C'est un point important car l'Europe cherche à négocier avec la Norvège un prix plafond, au nom de la solidarité européenne. Le gouvernement polonais avait également appelé la Norvège à  "partager" ses bénéfices exceptionnels liés au gaz. Pour l'heure, la Norvège se montre pour le moins réticente face à ces appels de solidarité et renvoie la balle aux groupes pétroliers et aux Etats européens qui refusent de conclure, depuis les années 2000, des contrats de long terme à prix fixe et non plus en fonction des prix de marché.

Accord européen en vue avec la Norvège

 "Une négociation est en cours avec la Norvège pour faire baisser le prix du gaz qu'on achète aux Norvégiens. Puisque nous avons fortement réduit nos achats de gaz russe, aujourd'hui le principal fournisseur de gaz en Europe est la Norvège", a notamment indiqué  Pascal Canfin, président de la commission Environnement au Parlement européen au micro de France Inter. Ce dernier espère même "un atterrissage cette semaine" sur ce sujet.

"On partage à peu près tout avec la Norvège, les valeurs, la démocratie, l'opposition à Poutine... sauf la rente. Parce que ça nous coûte à peu près 100 milliards d'euros d'aller acheter du gaz en Norvège, et eux ça leur rapporte. Donc il est assez légitime de se mettre d'accord sur un prix maximum", a estimé l'ancien ministre français.

En attendant, la Norvège profite à plein de la crise de l'énergie en Europe et sa balance commercial a frôlé un excédent de 20 milliards d'euros en août. Pour tenter de pallier le quasi-arrêt des approvisionnements russes, la Norvège produit du gaz au maximum de ses capacités.

La Pologne, comme tous les pays de l'Union européenne, cherche à réduire à quasiment zéro sa dépendance au gaz russe, qui couvrait pourtant les deux tiers de ses besoins avant la guerre en Ukraine. Le fournisseur russe Gazprom a suspendu ses livraisons à la Pologne, qui refuse de régler ses achats ce gaz russe en roubles. En juillet dernier, Gazprom avait déjà réduit ses livraisons de gaz à 20 % de la capacité du principal gazoduc Nord Stream 1 avant d'interrompre complétement ses flux en septembre.

Tournée au Moyen-Orient

Parallèlement, l'Allemagne, également très dépendante au gaz russe, cherche par tous les moyens à diversifier ses sources d'approvisionnement. Le pays vient de signer avec les Emirats arabes unis un accord portant sur la fourniture en 2022 et 2023 de gaz liquéfié et de diesel. La société pétrolière publique émiratie ADNOC doit fournir jusqu'à 250.000 tonnes de diesel par mois en 2023. Le contrat a été signé lors de la tournée du Chancelier Otto Scholz dans le Golfe avec l'objectif de sceller de nouveaux accords énergétiques pour remplacer les fournitures russes et atténuer la crise énergétique provoquée par l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

Selon une étude de Deutsche Bank, la pression exercée par Moscou sur l'approvisionnement en gaz de l'Europe pourrait entraîner une récession plus longue et plus grave qu'attendu cet été. Sans compter l'impact qu'aurait un hiver particulièrement rigoureux sur les ménages et les entreprises. En clair, la banque a revu à la hausse ses prévisions de récession durant l'hiver prochain.

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Commentaires 2
à écrit le 26/09/2022 à 13:55
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En parlant de la Pologne : Roger Waters, co-fondateur du groupe de rock Pink Floyd, a exprimé sa fureur dimanche après l'annulation de deux concerts programmés à Cracovie en Pologne à cause de ses déclarations jugées complaisantes vis-à-vis de la ...

à écrit le 26/09/2022 à 9:56
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Pourquoi étant si sûr de notre bon droit et des décisions de sanctions prises à Bruxelles nous devons tronquer la vérité ? Exemple : "Poutine a coupé le gaz ou sous la pression de Moscou" Alors que plus loin dans l'article on nous explique que l'o...

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