Hinkley Point : la Chine presse le Royaume-Uni de prendre une décision

Le message a été transmis par l'ambassade de Chine au Royaume-Uni. Le pays, via l'entreprise CGN, est impliqué dans le projet des deux EPR.
Le site nucléaire d'Hinkley Point (Royaume-Uni).

Le projet d'EPR à Hinkley Point va-t-il provoquer une brouille diplomatique entre la Chine et le Royaume-Uni ? L'ambassadeur chinois à Londres, Liu Xiaoming, a écrit lundi une tribune dans le Financial Times (lien abonné) dans laquelle il laisse entendre que les relations entre les deux pays pourraient se dégrader.

"J'espère que le Royaume-Uni gardera sa porte ouverte à la Chine, affirme l'ambassadeur, et que le gouvernement britannique continuera de soutenir Hinkley Point - et prendra une décision le plus tôt possible afin que le projet soit lancé sans problème." Le discours est clair : tout refus du projet d'Hinkley Point serait très mal perçu par l'Empire du Milieu.

La crainte du Royaume-Uni

Il faut dire que le gouvernement britannique a l'art de la surprise. Le 28 juillet, alors que le conseil d'administration d'EDF venait de donner le feu vert au Pdg Jean-Bernard Lévy pour signer les contrats et lancer les travaux, le gouvernement britannique annonçait qu'il se laissait un temps de réflexion, jusqu'à l'automne, pour trancher.

Pourquoi ce délai ? L'une des raisons tient au fait que l'entreprise chinoise CGN doit supporter un tiers du chantier estimé à 21,2 milliards d'euros. Et par le passé, le chef de cabinet de Theresa May, Nick Timothy, avait fait part de son inquiétude, jugeant "incompréhensible" que les Chinois puissent investir dans le réseau d'électricité britannique à cause des risques de sécurité industrielle.

L'EPR en question

Outre cette question diplomatique, les opposants britanniques au projet d'Hinkley Point ne manquent pas souligner l'incertitude qui pèse autour de la technologie des EPR. Ainsi, en Finlande, le réacteur d'Olkiluoto devait être achevé en 2009 : la fin du chantier est désormais annoncée pour 2018, avec une perte pour Areva estimée à 3,9 milliards d'euros.

A Flamanville, dans la Manche, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a détecté en 2015 une "anomalie sérieuse" sur la cuve du réacteur EPR en construction. De nouveaux tests doivent être conduits cette année. Quant au démarrage, prévu pour 2012, il a été également reporté à 2018.

Si les deux EPR d'Hinkley Point sont construits - la fin du chantier est pour l'instant prévue en 2025 - ils fourniront 7% des besoins britanniques en électricité. Le contrat prévoit par ailleurs un prix minimum d'achat de la part des autorités britanniques.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 09/08/2016 à 13:39
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Encore une réflexion intelligente de la part du gouvernement anglais, décidément ce brexit a peut-être mis la politicienne la plus compétente que n'ai jamais eu l’Angleterre aux responsabilités. La sortie de l'ue semble véritablement une sortie d...

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