Pologne-Russie : il n'y a plus d'eau dans le gaz, vraiment ?

48 heures après avoir stoppé tout approvisionnement à partir du gazoduc Yamal qui acheminait un gaz russe contenant trop d'eau, la Pologne annonce le retour à la normale après des "améliorations" apportées par le fournisseur Gazprom. La publicité donnée à cet incident agace beaucoup côté russe, surtout venant de la part de la Pologne, depuis longtemps un fer de lance de l'UE pour la réduction de la dépendance au gaz russe...
Lors de la suspension de l'approvisionnement par Gaz-System, mercredi 21 juin, Energetyka24, site polonais d'informations sur les hydrocarbures, pointait la responsabilité russe. (Photo : la station de compression de Nesvizhevsky, à 130 km de Minsk, sur le parcours du gazoduc Yamal)

Ce vendredi 23 juin, Gaz-System, l'opérateur polonais de transport de gaz, a annoncé le rétablissement de la réception de gaz amené de Russie via le gazoduc "Yamal". 48 heures plus tôt, il avait stoppé ses approvisionnements depuis ce gazoduc, arguant de la mauvaise qualité du gaz acheminé.

Ce matin, dans un communiqué, l'opérateur polonais expliquait sa décision par "l'amélioration des paramètres de qualité du gaz naturel" transporté par le pipeline "Yamal" qui relie la Russie à l'Europe.

L'arrêt "n'a pas eu d'impact sur l'équilibre et la sécurité du système de distribution géré par Gaz-System", a précisé Gaz-System, propriété à 100% du département polonais du Trésor.

Lors de la suspension de l'approvisionnement par Gaz-System, mercredi dernier, le 21 juin, le portail polonais d'informations sur l'énergie Energetyka24 pointait la responsabilité russe, indiquant que le gaz fourni par la Russie contenait trop d'eau pour pouvoir être utilisé en Pologne. Et de fait, la première station de séchage de ce gaz installée sur le parcours du gazoduc se trouve en Allemagne, c'est-à-dire bien en aval...

La Pologne en pointe dans l'UE contre la dépendance au gaz russe

Sur la situation en Allemagne, Platts, un site internet d'informations basé à Londres, référent dans le domaine des hydrocarbures, donnait jeudi 22 juin un certain nombre de précisions sur la situation, relayant notamment un message REMIT*. Selon REMIT, l'opérateur allemand Gascade a signalé -aussi pour des mêmes problèmes de qualité du gaz russe- avoir réduit de 10% sa capacité d'importation à partir de Malnow, le point d'entrée à la frontière avec la Pologne du gazoduc Yamal.

Platts indique qu'après cette réduction du débit de 10%, ce sont encore quelque 77 millions de mètres cubes de gaz qui continuent d'être pompés et donc que'il n'y aura aucune incidence pour les clients allemands.

Le fournisseur russe Gazprom a reconnu jeudi 22 juin des problèmes avec la qualité du gaz fourni via le pipeline, explique Platts. Hier également, l'AFP rapportait l'agacement des autorités russes devant la mauvaise publicité qui leur était faite :

"C'était une situation exceptionnelle et elle a été déjà réglée", a déclaré le numéro deux du groupe russe Alexandre Medvedev, cité par les agences russes, dénonçant "une tentative de faire beaucoup de bruit pour rien."

Les relations sont tendues entre la Pologne et la Russie. Varsovie se trouve en pointe des efforts de l'Union européenne pour réduire sa dépendance au gaz russe et cherche à bloquer les projets de nouveaux gazoducs russes vers l'UE comme Nord Stream 2.

(Avec AFP)

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(*) REMIT (Regulation on Wholesale Energy Market Integrity and Transparency, ou en français, Règlement sur l'intégrité et la transparence du marché de l'énergie en gros) :  depuis le 28 décembre 2011, la mission de surveillance des marchés de gros de l'énergie assurée par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) s'inscrit dans le cadre du règlement européen relatif à l'intégrité et à la transparence des marchés de gros de l'énergie (  règlement (UE) N°1227/2011 du 25 octobre 2011 ), dit REMIT. Il s'agit d'un règlement européen directement applicable à l'ensemble des Etats membres.

> Voir aussi : Portail REMIT

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Commentaire 1
à écrit le 23/06/2017 à 11:54
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La Pologne est l'ennemi juré de la Russie et tout est prétexte à polémique pour les Polonais. Notre bon roi Hollande s'est d'ailleurs laissé prendre au piège pour aggraver les sanctions en écoutant Tusk et ses compatriotes :-)

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