L'exploitation du pétrole brésilien pourra se faire sans Petrobras

Jusqu'ici, le géant public Petrobras était obligé par une loi d'avoir une participation d'au moins 30% dans tout consortium pour l'exploitation des gisements pré-salifères.
Les défenseurs de la réforme affirment que Petrobras n'a pas la capacité financière d'exploiter ces ressources comme le définissait la loi précédente.

Les députés brésiliens ont voté mercredi une loi qui annule la participation obligatoire du géant public Petrobras dans l'exploitation des immenses réserves pétrolières pré-salifères en eaux très profondes. Depuis 2010, ce dernier était obligé par une loi d'avoir une participation d'au moins 30% dans tout consortium pour ces gisements.

Dans la pratique, le texte, voté par 292 voix contre 101, permettra à des entreprises étrangères de participer seules à des appels d'offres d'exploitation de blocs pétroliers. Avant que la loi ne soit promulguée, plusieurs amendements doivent encore être discutés. Le président conservateur Michel Temer, arrivé au pouvoir après la destitution de Dilma Roussef, compte sur les privatisations et sur d'importantes coupes budgétaires pour relancer l'économie chancelante du pays.

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Petrobas en difficulté

Enfouis dans l'océan Atlantique à environ cinq kilomètres de profondeur sous une épaisse couche de sel, sur le littoral des Etats de Rio de Janeiro, Sao Paulo et Espirito Santo (sud-est), les riches gisements pré-salifères s'étendent sur 149.000 km2. Leur extraction requiert des opérations complexes et parmi les plus coûteuses de l'industrie.

Sur l'année 2015, Petrobas a tiré 36% de sa production quotidienne de pétrole -quelque 2,128 millions de barils par jour- de ces gisements. Mais le groupe connaît d'importantes difficultés financières liées au scandale de corruption qui le secoue et à la chute des cours du pétrole. Il a ainsi annoncé récemment une réduction de 25% de ses investissements sur la période 2017-2021.

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2,5 milliards de dollar pour la vente du premier champ

Les défenseurs de la réforme affirment que Petrobras n'a pas la capacité financière d'exploiter ces ressources comme le définissait la loi précédente. L'opposition soutient au contraire que la nouvelle mesure revient à livrer ces richesses à des capitaux étrangers.

En juillet, le géant pétrolier a annoncé la vente de son premier champ pré-salifère en eaux très profondes au norvégien Statoil pour 2,5 milliards de dollars, dans le cadre de son plan pour payer sa dette et financer des investissements.

(avec AFP)

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