La construction de l'EPR de Flamanville achevée à 80%

Cumulant au moins six ans de retard, EDF prévoit le démarrage du réacteur nucléaire au dernier trimestre 2018. La zone non nucléaire est, elle, achevée à 95%.
La future centrale comporte une zone nucléaire incluant le bâtiment réacteur, terminé à 60%, un bâtiment "combustible" et un bâtiment "de sauvegarde", a précisé EDF.

Le chantier du réacteur nucléaire nouvelle génération EPR en construction à Flamanville (Manche) est à plus de 80% achevé, a indiqué mercredi EDF lors d'une visite du réacteur destinée à la presse et aux élus locaux. Les constructeurs sont encore en train d'essayer de démontrer la fiabilité de certaines pièces clés.

"Sur l'ensemble des bâtiments de la zone nucléaire, le chantier est à 80% d'avancement", a indiqué mercredi le directeur du chantier Antoine Ménager.

La partie non nucléaire achevée à 95%

La future centrale comporte une zone nucléaire incluant le bâtiment réacteur, terminé à 60%, un bâtiment "combustible" et un bâtiment "de sauvegarde", a précisé EDF. Elle inclut en outre une zone non nucléaire avec notamment une salle des machines, une station de pompage. La zone non nucléaire est elle achevée à 95%, selon la même source.

Les travaux se poursuivent malgré la détection d'une "anomalie sérieuse"

EDF a choisi de poursuivre la construction sans attendre les résultats de tests en cours notamment sur la fiabilité de la cuve du réacteur. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé en avril 2015 avoir détecté une "anomalie sérieuse" sur cette pièce clé puisque c'est la deuxième barrière contre la radioactivité après la gaine du combustible. Et son constructeur Areva a dû démarrer en décembre des tests qui s'avèrent plus longs que prévu. Le gendarme du nucléaire pense a priori pouvoir se prononcer fin 2016, début 2017.

La cuve de 425 tonnes qui mesure 11 mètres est déjà scellée, avec plusieurs gros composants, comme les générateurs de vapeurs, soudés autour. L'ASN n'exclut aucun scénario y compris de demander à EDF de changer la cuve si les tests ne la convainquent pas.

Un "processus de qualification" est aussi toujours "en cours" sur les soupapes de sûreté qui permettent de réguler la pression de l'eau dans le circuit primaire du cœur nucléaire, a indiqué Antoine Ménager. En juin 2015 l'Institut de Radioprotection et de sûreté nucléaire avait annoncé des "difficultés de fonctionnement" sur ces soupapes.

Démarrage prévu pour le dernier trimestre 2018

Confrontés à ces différents soucis techniques, le premier électricien de France a repoussé le démarrage du réacteur. Il cumule désormais au moins six ans de retard, avec un démarrage programmé au quatrième trimestre 2018 alors que le coût de l'EPR a plus que triplé, à 10,5 milliards d'euros, depuis le début du chantier.

Pour Yannick Rousselet chargé des questions nucléaires de Greenpeace France, ce délai est "juste impossible à tenir".

(avec AFP )

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Commentaires 2
à écrit le 07/04/2016 à 22:35
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Un peu de bonnes nouvelles (malgré les rappels moins joyeux), c'est toujours agrébale! Petite correction cependant. Un détail, mais qui m'importe. Dans ce passage: « Un "processus de qualification" est aussi toujours "en cours" sur les soupapes ...

à écrit le 31/03/2016 à 11:44
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Et bien pour moi c'est plutôt rassurant, cela montre le professionnalisme et l'esprit de rigueur de notre filière nucléaire qui est unique au monde.

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