La filière du recyclage à la peine, 10% des emplois menacés

L'activité, notamment dans la filière des ferrailles, souffre depuis 2014 de la chute des cours mondiaux des matières premières. Entre 2.000 et 2.500 emplois sont en danger selon la fédération des entreprises du secteur.
En 2014, le chiffre d'affaires de l'activité de recyclage s'est replié de 2% à 9,1 milliards d'euros, tandis que les volumes collectés (78 millions de tonnes) ont légèrement augmenté.

La baisse des prix des matières premières affecte la filière du recyclage. Faute de redressement rapide pour le secteur, elle pourrait perdre jusqu'à 10% de ses emplois en France, a averti mardi la Fédération des entreprises du recyclage (Federec).

Entre 2.000 et 2.500 sur 26.500 sont en danger, a précisé le président de Federec, Jean-Philippe Carpentier, lors d'une rencontre avec la presse, évoquant notamment le risque d'une réduction des capacités ou un mouvement de concentration dans le secteur.

"Si on reste dans la stagnation actuelle, on sait qu'effectivement, dans les deux, trois ans, il va se passer (quelque chose) de cet ordre-là", a-t-il ajouté, soulignant que tous les domaines du secteur étaient concernés (ferrailles, plastiques, textiles).

Un chiffre d'affaires en repli de 2% en 2014

L'activité de recyclage souffre depuis 2014 de la chute des cours mondiaux des matières premières, qui rend plus difficile de convaincre des industriels d'acheter des matières recyclées, plus chères. Le problème est criant en particulier pour la filière des ferrailles, frappée de plein fouet par les surcapacités chroniques dans la sidérurgie européenne, confrontée aux exportations massives d'acier chinois.

     | Voir la vidéo Matières premières : de la flambée à la chute des prix

En 2014, le chiffre d'affaires de l'activité de recyclage s'est replié de 2% à 9,1 milliards d'euros, tandis que les volumes collectés (78 millions de tonnes) ont légèrement augmenté, témoignant d'une perte de valeur pour le secteur, selon Federec, qui ne dispose pas encore de données chiffrées pour 2015.

La stabilisation des cours permet de revenir sur des marges positives

Aujourd'hui, la situation est toutefois "moins pire qu'avant", estime Jean-Philippe Carpentier, grâce à une stabilisation des cours, qui succède à une forte volatilité ayant fortement pesé sur la trésorerie des entreprises du secteur.

"Quand on est en rapide décroissance de prix, ce qui était le cas sur le pétrole [...], on a du mal à s'adapter. Alors que lorsqu'on est sur un pétrole bas durablement ou un minerai de fer bas durablement, on adapte nos prix petit à petit. On revient à des marges beaucoup plus faibles, mais on revient sur des marges positives", a-t-il expliqué.

Comme possible débouché générateur d'activité nouvelle, le président de Federec a évoqué le recyclage des granulats issus du BTP.

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