Le pétrole finit sous les 30 dollars à Londres et New York

Le baril de Brent a fini sa semaine à 28,94 dollars, soit moins que le WTI qui a terminé à 29,42 dollars le baril. La levée des sanctions sur l'Iran, qui doit être effective dimanche, ouvre la perspective d'un retour du pétrole iranien sur le marché, soit près de 500.000 barils supplémentaires par jour.
Depuis le début de l'année, le prix du baril chute de plus de 20%.
Depuis le début de l'année, le prix du baril chute de plus de 20%. (Crédits : reuters.com)

Pour la première fois depuis environ douze ans, les cours du pétrole ont fini vendredi à moins de 30 dollars le baril, chutant dans l'idée d'un bond imminent des exportations iraniennes et face aux doutes sur la demande mondiale.

Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février a perdu 1,78 dollar à 29,42 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), soit son plus bas niveau de clôture depuis novembre 2003.

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a chuté de 2,09 dollars, à 28,94 dollars, sur l'Intercontinental Exchange (ICE), finissant comme lors des deux précédentes séances sous le niveau du pétrole new-yorkais et s'établissant au plus bas depuis février 2004.

Le pétrole iranien bientôt sur le marché

Sur la semaine, le marché pétrolier a subi une chute de plus de 11% à New York et de près de 14% à Londres, à peine freinée par un petit rebond jeudi. Depuis le début de l'année, il a reculé de quelque 20,5% aux Etats-Unis et de plus de 22% en Europe.

"Les gens sont en train d'anticiper un retour sur le marché du pétrole iranien d'ici quelque jours", a mis en avant James Williams de WTRG Economics. "L'idée qui domine, c'est que les sanctions contre l'Iran vont être levées pendant le week-end."

Selon des sources diplomatiques, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) confirmera "probablement" ce week-end que les Iraniens ont tenu les engagements pris dans le cadre de l'accord de juillet 2015 sur la réduction de leur programme atomique.

"Si c'est le cas, cela provoquera un afflux de 500.000 barils par jour (bj) de plus sur le marché", a prévenu M. Williams, en référence à des déclarations régulièrement tenues par Téhéran en ce sens. "C'est ce que reflètent les cours."

"Au retour de l'Iran, s'ajoute la faiblesse de l'économie chinoise, sur laquelle on n'a toujours aucun bon chiffre" à l'approche de la publication mardi du produit intérieur brut de l'an dernier, a-t-il continué.

Pas de baisse de production de l'OPEP en perspective

La crainte d'un ralentissement en Chine, premier pays importateur de pétrole, a largement contribué à plomber les cours depuis le début d'année.

"Enfin, Alexander Novak, ministre russe de l'Energie, a peut-être aussi contribué au sentiment négatif en éliminant un vague espoir de baisse de la production, provoqué cette  semaine par des propos d'un vice-ministre des Finances", a rapporté Tim Evans, de Citi.

"Selon les termes de Novak: +Il est peu probable que l'ensemble des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se mettent d'accord sur une baisse de la production, sans parler des pays extérieurs au cartel+", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis, la Russie et l'Opep, dont est membre l'Iran, constituent les trois acteurs principaux de la production mondiale de pétrole, et aucun n'envoie de signe convaincant d'une diminution de l'offre.

Certains observateurs estimaient que cette actualité expliquait l'accès de faiblesse enregistré depuis le milieu de semaine par le Brent, référence européenne du brut, par rapport au WTI, moins sensible aux questions internationales.

Le WTI touché par les craintes d'une récession aux Etats-Unis

Toutefois, le cours du WTI est lui aussi sous des pressions spécifiques, à cause "de craintes de plus en plus présentes d'une récession aux Etats-Unis face à la faiblesse de l'économie mondiale et à de mauvais indicateurs américains", a rapporté Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. "Cela préoccupe beaucoup les investisseurs sur le marché du pétrole, aujourd'hui."

Vendredi, l'annonce de ventes au détail décevantes, en décembre, et d'une chute libre de l'activité manufacturière de la région de New York, ce mois-ci, ont pesé sur le moral des investisseurs, comme en témoignaient une baisse de plus de 2% de Wall Street.

Dans ce contexte, le marché n'a guère salué une nouvelle baisse, d'ailleurs minime avec une seule unité en moins, du nombre de puits en activité aux Etats-Unis, selon le décompte établi par le groupe privé Baker Hughes.

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Commentaires 14
à écrit le 17/01/2016 à 9:08
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Il n'y a pas de récession mais un changement de vie

à écrit le 16/01/2016 à 19:25
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Et du coup dans la tête de nos (très) vieux dirigeants européens réactionnaires et nationalistes c'est le moment de taxer l'essence puisque les spéculateurs abandonnent enfin le terrain. Ils n'ont toujours pas l'idée de s'attaquer aux paradis fis...

à écrit le 16/01/2016 à 15:24
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Oui , je le sais bien pour cette hausse mais quand la taxe est passée on était à 45/46$ et non pas 29$.... Donc malgré les 80% de taxes on nous enfume

à écrit le 16/01/2016 à 15:20
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c'est encore trop cher mon fils!!! En 1974 le baril WTI( west texas intermediat) etait à 2 dollars. Le baril actuellement est hors de prix mon fils

à écrit le 16/01/2016 à 14:30
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QUAND 70A 80% DU PRIX DE L ESSENCE SONT DES TAXES? ON SAPERCOIES QUE CES LES ETATS QUI EN PRENNENT LE PLUS ? DONC ON PEUT CONPRENDRE POURQUOI ALLER VERS LES ENERGIES NOUVELLES DEPEND DES HOMMES POLITIQUES QUI NE VEULENT PAS TUE LE VEAUX D OR? LES ...

à écrit le 16/01/2016 à 12:54
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Les marchés financiers, les fonds spéculatifs, les grandes banques, avec leTHF , font d'énormes bénéfices grâce aux variations des cours : pousser à la baisse puis à la hausse , opérations appelées aussi " largage et dégonflage ". La manipulation ...

à écrit le 16/01/2016 à 12:29
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Les taxes sur le gasoil augmentent pr les rapprocher des autres carburants moins polluants.

à écrit le 16/01/2016 à 12:18
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Et oui, les USA vont vers une récession affichée et ça inquiète les marchés et la FED. Ils auront pris leur temps pour se rendre compte que les effets du QE ne produisent pas de richesse mais d'énormes bulles sur les actifs et que quand la planche à ...

à écrit le 16/01/2016 à 12:14
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On aura compris, même les plus têtus l'admettent, que la fixation des prix du pétrole n'a rien d'un "marché" mais tout de l'arbitraire stratégique. Il s'agissait de préparer l'arrivée du gros morceau qu'est la Chine dans le concert mondial, de renfor...

à écrit le 16/01/2016 à 11:22
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d'abord ca baisse c'est la faute du schiste, puis c'estla faute de la chine, puis celle de l'iran, maintenant c'est la crainte d'une recession aux etats unis bref, ca doit baisser maintenant ft trouver les raisons.......... disons que ca arrange bi...

à écrit le 16/01/2016 à 10:40
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L'extrême volatilité des commodities (énergie et pétrole en tête,mais aussi matières premières agricoles, métaux ..etc ) est source d'inquiétudes et signe de dérèglement de nos économies. Il est réducteur de se satisfaire d'un pétrole bon marché. Les...

le 17/01/2016 à 11:51
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@BH « Il est réducteur de se satisfaire d'un pétrole bon marché Les entreprises et les investisseurs ont besoin d'un minimum de stabilité »:dites vous. Et en quoi un prix de 20 dollars/baril stable dans le temps ne serait-il pas bon pour les entre...

à écrit le 16/01/2016 à 9:56
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Je comprends pas , à la pompe le gasoil est passé de 1.03 à 1.02....voir pas bougé ! On se fou de nous ....ils se coalisent pour ne pas aller en dessous de 1€ ... Et la dggcrf , elle est où ? Elle fait quoi à part tuer notre propre industrie en faisa...

le 16/01/2016 à 11:24
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euh, en france 80% du prix a la pompe, c'est des taxes.......... ( et au passage le gvt francais vient de revoter une loi a 4 ou 5 cents sur le gazole il y a qques jours. c'est passe inapercu, ils ont intelligemment profite de la baisse, c'est la qu...

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