Les investissements dans l'industrie pétrolière réduits à des niveaux dangereux ?

L'industrie pétrolière court le risque de ne pas pouvoir faire face à la croissance de la demande, si elle réduit trop drastiquement ses investissements en raison de la faiblesse des prix, a estimé mardi 9 février Roberto Casula, le chef du développement d'ENI.
Les prix (du pétrole) ont chuté d'environ 70% depuis juin 2014. (Puits de pétrole, dans le Dakota du Nord, aux Etats-Unis, janvier 2016)

Les compagnies pétrolières se serrent-elles trop la ceinture ? Constatant que des discontinuités certaines avaient façonné l'industrie pétrolière ces dernières années, cette dernière ayant notamment été confrontée à la concurrence croissante des énergies renouvelables mais également à la chute des cours de l'or noir, Roberto Casula, le chef du développement d'ENI, une entreprise italienne spécialisée dans les hydrocarbures, a estimé que réduire les investissements n'était pas nécessairement la meilleure façon de conduire le marché à un nouvel équilibre.

Tout en reconnaissant que "le changement climatique (était) un problème auquel il (fallait) s'attaquer immédiatement", M. Casula a toutefois plaidé pour que "cette volonté (devait) aussi être mise en balance avec la réalité que la demande d'énergie continue à grandir".

Chute des investissements de 20% en 2015

Citant la décision de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep) de ne pas réduire sa production, le niveau élevé de l'offre américaine et la résistance inattendue dont ont fait preuve les producteurs américains de pétrole de schiste, M. Casula a souligné qu'au déclin des prix, "l'industrie réagit en réduisant les coûts et en diminuant et différant les projets aux coûts plus élevés jusqu'à ce que les temps soient meilleurs".

"L'effet général est que les dépenses d'investissements en amont (Capex) ont été réduites à des niveaux dangereux", a relevé le chef du développement et directeur des opérations et de la stratégie d'ENI.

"En 2015, les investissements ont chuté de 20% et cette année, on s'attend à ce qu'ils chutent encore davantage de 50% à environ 450 milliards de dollars", a précisé le chef du développement d'ENI, rappelant que selon l'Agence internationale de l'Énergie (AIE), environ 600 milliards de dollars d'investissements annuels étaient nécessaires pour simplement compenser le déclin de la production mondiale, estimée à 5% par an.

Un secteur de l'énergie qui pourrait ne pas produire assez d'énergie

On pourrait justifier la baisse des investissements par le fait que la demande est plus faible, a argué Roberto Casula, mais elle a augmenté en 2015 et est à son plus haut niveau depuis 2010. Aussi, "si cette situation persiste, nous allons avoir un secteur de l'énergie qui pourrait ne pas être capable de produire suffisamment d'énergie", a-t-il mis en garde.

Le chef du développement d'ENI a néanmoins jugé que si l'industrie pétrolière ne pouvait contrôler la volatilité à court terme, elle pouvait à tout le moins résoudre un déséquilibre majeur, à savoir le manque d'alignement des prix et des coûts.

"Si nous considérons que les prix (du pétrole) ont chuté d'environ 70% (depuis la mi-2014, NDLR), les coûts n'ont baissé que de 15%-20%, restant ainsi en ligne avec un baril à 80 dollars", a indiqué M. Casula.

"Si nous ne sommes pas capables de faire mieux correspondre la structure des coûts aux prix et de maintenir un niveau raisonnable d'investissements, nous risquons de compromettre la structure (même) de l'industrie", a-t-il prévenu, estimant que l'industrie devait s'adapter en réduisant ses coûts de façon ciblée, en se diversifiant et en développant des technologies plus efficaces et sûres.

(Avec AFP)

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Commentaires 11
à écrit le 10/02/2016 à 23:37
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Qu'est-ce que cet article signifie? Blabla bla.... Le moyen de faire de l'argent dans les industries de matiéres proemiéres est de recommencer à augmenter les capacitées au moment du point bas et de la retirer lorsque le marché se retourne. Plus f...

à écrit le 10/02/2016 à 17:52
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Un petit rappel nécessaire sur l’aspect spéculatif ...... En 2000 est créé à Londres L’ICE (Intercontinental exchange) place boursière dans la City, ou se côtoient des plus grandes institutions financières mondiales ; des producteurs et des ra...

à écrit le 10/02/2016 à 15:26
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Ça va jamais ... Quand c'est trop haut et que ça asphyxie l'économie tout entière , on lèche les bottes du Quatar , de la Russie et consors et quand c'est trop bas , les pauvres petits chéris ne vont pas pouvoir investir . On a vécu pendant des année...

à écrit le 10/02/2016 à 12:00
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LES CONPAGNIE PETROLIERE DOIVENT INVESTIR DANS D AURTRES PRODUITS D AVENIR . IL Y A LE PLASTIQUE ?ONT PEUT AVEC DU PLASTIQUE RENPLACER TOUS LES METEAUX A CONDITION DAVOIR DES FOURS ASSEZ FORT POUR LES DETRUIRES APRES UTILISATION ? IL Y A DEJA DANS C...

à écrit le 10/02/2016 à 10:27
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Il y a bien une chute de la production de pétrole de schiste aux USA qui est compensée par une hausse de la production dans le Golfe du Mexique. Depuis mars 2015, la production continentale a diminué de 700 000 barils par jour. La production da...

le 10/02/2016 à 13:09
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à 35$ le baril les pétroles de schiste ne sont pas rentables et ne sont donc pas exploités. Ils réapparaitront si le baril fait mine de remonter à 55-60$ et empêcheront toute hausse supplémentaire.

à écrit le 10/02/2016 à 9:56
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c'est sur que ca interesse bcp de gens de produire a 60 dollars pour revendre moins de 30!!!! maintenant effectivement va y avoir un retour de balancier, d'autant plus long que tt le monde sera prudent ' vu ce qui s'est passe' les prix remonteront,...

à écrit le 10/02/2016 à 9:47
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"Si elle réduit trop drastiquement ses investissements en raison de la faiblesse des prix, l'industrie pétrolière court le risque de ne pas pouvoir faire face à la croissance de la demande" Elle est si incompétente que cela cette filière centenai...

le 10/02/2016 à 16:13
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Bonjour Bernado. Je me permet de réagir à vos propos car bien souvent je les approuve. Mais au sujet des dividendes vous êtes dans le convenu et c est dommages . Notre pétrolière faisait beaucoup de bénéfices et très peu était reversés à l actionna...

le 11/02/2016 à 9:11
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Il est en effet très difficile de connaître les vrais chiffres des dividendes versés aux actionnaires, je doute quand même qu'ils soient aussi bas que les chiffres que vous donnez, peut-être pour les petits actionnaires mais pour moi ces derniers son...

à écrit le 10/02/2016 à 7:55
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Le choix des investissements doit tenir compte du cout du travail nécessaire ou économisé et du prix de l'énergie (nécessaire ou économisée). Il faut comparer le cout du travail et le prix de l'énergie. On investira pour réduire la quantité de travai...

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