Pétrole : l'OPEP relève son plafond de production, les prix chutent

Les 12 pays de l'OPEP et l'Indonésie -qui fait son retour au sein du cartel, après six ans d'absence- ont annoncé un relèvement de leur plafond de production à 31,5 millions de barils par jour, contre 30 auparavant.
Les cours du brut sur les marchés mondiaux ont piqué du nez en réaction à ces informations

Le cartel a choisi de maintenir sa politique. Malgré la faiblesse des cours, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a confirmé sa stratégie de maintien de sa production à des niveaux élevés, lors de sa réunion semestrielle à Vienne vendredi 4 décembre.

L'Opep renonce ainsi à réduire l'excédent de brut sur le marché mondial, principale cause de la baisse des cours. Le plafond de production est donc porté à 31,5 millions de barils par jour (bpj), contre 30 millions auparavant, rapporte ainsi plusieurs sources à l'agence Reuters.

Toutefois, on ignore dans l'immédiat si le nouveau plafond inclut la production de l'Indonésie (850.000 barils par jour). Après six ans d'absence, le pays vient de rejoindre le cartel.

Veto de Doha

L'Arabie saoudite avait déjà fait savoir aux autres membres du cartel qu'elle ne comptait pas proposer de baisse du plafond. Les pays les plus pauvres ont pourtant tenté jusqu'au dernier moment de la convaincre, avec ses alliés du Golfe de réduire les pompages pour tenter de soutenir les prix.

I Lire L'Arabie Saoudite rattrapée par la baisse des cours du pétrole

Ryad a préféré s'en tenir à sa stratégie de défense des parts de marché, censée faire baisser les cours au point de décourager les producteurs dont les coûts sont les plus élevés, à commencer par ceux de pétrole de schiste aux Etats-Unis.

Les pays non-membres, pas disposés à réduire leur production

Les responsables saoudiens avaient auparavant déclaré qu'ils n'étaient prêts à envisager une baisse de la production qu'à la condition que l'Irak et l'Iran, tous deux membres de l'Opep, acceptent de coopérer, et que des pays extérieurs à l'organisation, comme la Russie, se joignent à elle. Mais Moscou ne croit pas en une politique de concertation, et l'Irak et l'Iran n'affichent aucune volonté de réduire leur production.

Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zangeneh, a déclaré avant la réunion de Vienne que son pays n'envisageait de discuter que lorsqu'il serait revenu à une production maximale, ce qui suppose une levée des sanctions occidentales l'an prochain.

Les cours du brut flanchent

Les cours du brut sur les marchés mondiaux ont piqué du nez en réaction à ces informations. Vers 15h30 GMT, le Brent cédait 1,76% à 43,06 dollars le baril, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI), à 40,00 dollars, en repli de 2,63%.

Le prix du baril a baissé de plus de moitié en 18 mois, passant de 115 dollars à environ 45 dollars. Le relèvement des taux d'intérêt américains, attendu pour la mi-décembre, pourrait accentuer cette baisse des cours, qui s'explique principalement par la surabondance de l'offre face à une demande atone.

(Avec Reuters)

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Commentaires 9
à écrit le 06/12/2015 à 0:32
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Les prix ne chutent pas tant que çà car selon les projections de 31 opérateurs les prix devraient être en moyenne autour de 52 $ le baril de WTI en 2016, certains l'envisagent à 57 $. De plus comment cela pourrait-il durer plusieurs années alors que ...

à écrit le 04/12/2015 à 19:50
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c'est un sell off pour faire capituler les gens.... le venezuela devrait etre en faillite en mars et produit 3 mbj, la russie a besoin d'argent pour ses guerre et a bien vide ses reserves de change quand ca va se retourner, ca va etre au moins aussi...

le 05/12/2015 à 1:21
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La Russie se moque éperdument de la baisse. Tous ses budgets sont pré-bouclés sur plusieurs années d'avance en tablant sur un taux beaucoup plus bas (30$ le baril de brent... avant de devoir faire des coupes budgétaires). Tout le monde a parlé du ...

à écrit le 04/12/2015 à 17:40
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Il se produit beaucoup d’événements autour de l’Arabie saoudite et de l’Indonésie. Les deux sont associés pour faire chuter le prix du baril de pétrole afin d'affaiblir l'occident par son talon d’Achille, l'énergie. Les deux s'associent pour dominer ...

le 05/12/2015 à 3:27
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Explique-moi en quoi avoir un baril Brent à 40$ affaiblit l'Occident ? Au contraire c'est tout bénéfice pour nous à part pour les pétroliers Total, BP, exxon etc...

le 09/12/2015 à 9:52
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Théoriquement, tu as raison. Mais dans la réalité, la baisse du pétrole fait chuter les revenus fiscaux des pays occidentaux. Cela perturbe totalement les prévisions, en affaiblissant considérablement les investissements dans les énergie alternatives...

à écrit le 04/12/2015 à 17:27
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C'est une très bonne nouvelle. J'ai indiqué sur ce fil que le prix plancher pourrait atteindre 17 dollars avec un pic temporaire à 25 prochainement. Ce serait encore un prix producteur très attractif au regard de l'histoire de cette matière première ...

le 04/12/2015 à 19:52
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le prix de production est a 40$ pour le conventionnel, voire 45, il est a 60 pour le schiste et le offshore a 17$ tous les investissements s'arretent net, faudra faire des stocks, parce que quand ca va s'epuiser, avec des investissements a 0, ca va ...

le 04/12/2015 à 23:59
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une bonne nouvelle !!! en pleine COP21 c'est une déclaration de guerre.

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