Les pots-de-vin lui ont coûté cher. Lors de la présentation de ses résultats financiers audités pour 2014, mercredi 23 avril, le géant pétrolier brésilien Petrobras a évalué à 6,2 milliards de réais, c'est-à-dire 1,9 milliard d'euros aux cours de conversion actuels, ses pertes liées au vaste système de corruption mis à jour par la justice.
Le groupe public a enregistré en 2014 une perte totale de 21 milliards de réais (6,7 milliards d'euros) par rapport à l'exercice 2013. Il a aussi annoncé des dépréciations d'actifs d'une valeur totale de 44,6 mds réais (13,8 milliards d'euros), en raison notamment du report de projets de raffineries.
Retour à la transparence
Au cœur d'un vaste scandale aux ramifications politiques qui ébranle le gouvernement de la présidente de gauche Dilma Rousseff et sa coalition, Petrobras n'avait pas été en mesure depuis novembre d'évaluer les pertes dues à cette affaire et de présenter un bilan validé par son auditeur externe, PriceWaterhouseCoopers.
La publication de ces résultats est désormais "un pas fondamental en direction du recouvrement de la pleine crédibilité de la compagnie", a déclaré le nouveau président de Petrobras, Aldemir Bendine, lors d'une conférence de presse au siège du groupe à Rio de Janeiro.
"A partir de maintenant, Petrobras garantit à nouveau la normalité de ses relations avec ses investisseurs (...). Nous divulguons avec transparence et clarté les chiffres de 2014", a-t-il insisté.
Un surcoût de 3% sur les contrats avec un cartel illicite
Pour calculer ses pertes de patrimoine causées par la corruption en son sein, la compagnie a estimé un surcoût de 3% sur des contrats passés avec 27 entreprises sous-traitantes regroupées au sein d'un cartel illicite.
Ces entreprises se répartissaient les marchés Petrobras en payant à tour de rôle des pots-de-vin à d'anciens directeurs de la compagnie en l'échange de contrats. Une partie de ces commissions étaient reversées à des personnalités politiques, en majorité des parlementaires, députés ou sénateurs, de la coalition au pouvoir, selon l'enquête qui bat son plein.
(Avec AFP)
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