Pétrole : la méga-fusion Shell-BG n'effraie pas BP

L'entreprise pétrolière britannique BP va désormais devoir affronter ses deux concurrents Shell et BG Group en une seule et même entité. Mais cette perspective n'effraie pas ses dirigeants qui se sont exprimés lors de l'assemblée générale annuelle du 16 avril, où il était également question de transparence face à la production d'énergies renouvelables.
Une résolution promettant plus de transparence sur la stratégie de BP face au changement climatique a également été adoptée lors de l'assemblée générale.

La concurrence s'est musclée pour British Petroleum. Le numéro deux du secteur de l'énergie britannique a vu son concurrent, Shell, racheter BG Group, le troisième acteur du marché national, pour 47 milliards de livres (64 milliards d'euros). Une opération géante qui permettra au nouveau groupe d'asseoir sa position de leader au Royaume-Uni et de se propulser au deuxième rang mondial des producteur de pétrole, loin devant BP.

Toutefois, ce dernier n'a exprimé aucun regret quant une éventuelle opportunité d'achat manquée. C'est tout du moins ce qu'ont affirmé ses dirigeants lors de l'assemblée générale annuelle du 16 avril. "Nous sommes très heureux de notre portefeuille. Je ne pense pas que cette opération était pour BP", a déclaré son directeur général Bob Dudley.

La chute des cours du pétrole depuis juin 2014 a en effet mis l'entreprise en difficulté. En 2014, son bénéfice net a été divisé par six et ses dirigeants ont annoncé, en décembre dernier, une charge de 1 milliard de dollars (806 millions d'euros) pour restructuration.

Opération transparence

Par ailleurs, une résolution promettant plus de transparence sur la stratégie de BP face au changement climatique a été adoptée lors de l'assemblée générale. À l'initiative d'actionnaires, elle avait obtenu le soutien de la direction du groupe ainsi que d'importants fonds d'investissement.

Cette résolution prévoit plus de transparence à partir de l'an prochain de la part de l'entreprise, qui devra dévoiler ses émissions, sa stratégie d'investissement dans la recherche sur les énergies à faible émission de gaz carbonique ou ses prises de positions sur la question du changement climatique. Le portefeuille d'actifs du groupe sera également scruté.

Mais attention. Il ne s'agit que d'une opération transparence. Aucune action concrète allant dans le sens de la production d'énergie durable n'a été adoptée.

Abandon des énergies vertes ?

Le quotidien britannique The Guardian rappelle à ce titre que le groupe pétrolier n'a cessé de se retirer du secteur des énergies vertes depuis quelques années. Si BP investissait des milliers de livres par an dans ce secteur dans les années 80 et 90, la donne a changé. La filiale BP Solar du groupe a mis la clef sous la porte en 2011 pour rentabilité insuffisante, tandis que le siège londonien de BP Alternative Energy a été fermé en 2009.

Surtout, il est reproché à l'entreprise de refuser de dévoiler le résultat de ses recherches dans le secteur des énergies vertes, alors que 20% des dépenses de R&D y sont toujours allouées.

(J.B. avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 17/04/2015 à 16:07
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Et si l'on faisait la transparence sur le lobby GIEC? Qui finance tout ceci?

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