Réduction des émissions de gaz à effet de serre : la France aurait fait mieux que prévu en 2022

Après une baisse massive en 2020, par rapport à 2019, et un rebond partiel en 2021 versus 2020, les émissions de CO2 sont reparties à la baisse en 2022 par rapport à 2021 (-2,7 %). Une baisse plus importante que prévu selon l'estimation révélée par le Citepa, qui précise néanmoins que d'importantes disparités demeurent entre certains secteurs.
La baisse estimée des émissions de gaz à effet de serre par le Citepa pour 2022 est plus forte que prévu.
La baisse estimée des émissions de gaz à effet de serre par le Citepa pour 2022 est plus forte que prévu. (Crédits : © 2010 Thomson Reuters)

« En 2022, malgré la crise énergétique, nous sommes parvenus à accélérer le rythme de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, et à faire mieux que ce à quoi nous nous étions engagés », s'est félicitée la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

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Et pour cause, la France est parvenue à diminuer de 2,7% ses émissions l'an dernier. « Après une baisse massive en 2020 versus 2019 (-9,0%) et un rebond partiel en 2021 versus 2020 (+5,7%), les émissions de CO2e (millions de tonnes équivalent CO2, ndlr) sont reparties à la baisse en 2022 versus 2021 (-2,7 %) », a indiqué dans un dossier le Citepa, organisme mandaté pour réaliser l'inventaire français des émissions. « Le niveau pré-estimé sur l'année 2022, hors puits de carbone, s'élève à 403,8 Mt CO2e », détaille-t-il. Le Citepa note que « pour l'instant, sur la période 2019-2022, la moyenne des émissions est estimée à 410 Mt CO2 », soit en dessous du seuil fixé par la stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui prévoit 422 MtCO2e par an en moyenne entre 2019 et 2023.

La baisse estimée pour 2022 est d'ailleurs plus forte que prévue. Une première estimation début avril faisait, en effet, état d'un recul un peu moins prononcé de 2,5% l'an dernier à 408 millions de tonnes équivalent CO2. Les chiffres publiés ce lundi sont toutefois encore pré-estimés et le Citepa doit les compléter fin juin.

Des disparités importantes

Néanmoins, d'importantes disparités subsistent, selon les secteurs. Ainsi, cette baisse est surtout imputable au secteur des bâtiments (-14,7%) « avec une baisse de consommation de fossiles pour le chauffage », reflet de la politique de sobriété mise en place à la suite de l'invasion de l'Ukraine, de la hausse des prix et d'un hiver doux. L'industrie manufacturière (-6,4%), qui brûle du gaz pour ses usines, participe également à la tendance.

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En revanche, les émissions de l'industrie de l'énergie ont augmenté en 2022 (+4,9%) « dans un contexte d'indisponibilité de centrales nucléaires », en partie palliée par une forte augmentation de l'utilisation des centrales à gaz, et ponctuellement à charbon. Les émissions du transport (+2,3%) poursuivent pour leur part leur rebond depuis le trou de la pandémie de Covid-19. Premier poste d'émissions en France (environ un tiers du total) les transports recèlent, avec le logement (18% des émissions, résidentiel et tertiaire confondus), les plus fortes marges de progrès.

Projet de loi industrie verte

Pour les réaliser, la Première ministre, Elisabeth Borne, a dévoilé le 22 mai dernier une nouvelle trajectoire pour atteindre 270 millions de tonnes équivalent C02 en 2030. La France entend, en effet, réduire ses émissions de 55% en 2030 par rapport au niveau de 1990, conformément aux engagements européens. Cet objectif implique de les abaisser deux fois plus vite qu'aujourd'hui. Jusqu'à présent, la France visait -40% d'émissions d'ici 2030, par rapport à 1990. Aujourd'hui, le pays en est à -25%.

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En parallèle, le gouvernement entend mener à bien la réindustrialisation décarbonée du pays, et ce, grâce au projet de loi « industrie verte ». Au total, il permettrait de réduire l'empreinte carbone française de 41 millions de tonnes de CO2 à horizon 2030, soit 1% du total. Cinq technologies vertes seront ainsi privilégiées pour la création de nouvelles filières (hydrogène vert, batteries, éolien, pompes à chaleur, photovoltaïque), tout en verdissant l'industrie existante. En riposte à la politique très volontariste de l'Inflation Reduction Act américain, ainsi qu'à la montée en puissance chinoise, un « crédit d'impôt industrie verte » doit permettre d'attirer l'investissement industriel dans ces secteurs.

(Avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 05/06/2023 à 17:10
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Quelle importance ? La baisse d'émission de CO2 est ridicule face au caractère inéluctable du réchauffement climatique

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