Total prêt à envisager des acquisitions si le prix du pétrole reste bas

Patrick Pouyanné, directeur général du pétrolier français, a estimé que le groupe pourrait se saisir d'opportunités si la baisse des prix du pétrole se prolonge. Pour Total, l'intérêt serait avant tout d'accéder à de nouvelles ressources.
Depuis juin dernier, le prix du pétrole s'est effondré de moitié et n'a connu qu'un léger rebond en début d'année.

Total ne s'estime pas "sous pression" pour faire des acquisitions mais gardera l'œil ouvert si le prix du pétrole reste bas. C'est en substance ce qu'a estimé jeudi 16 avril le directeur général du groupe français, Patrick Pouyanné, lors du Sommet international du pétrole organisé à Paris.

"Je ne pense pas qu'il y ait de pression sur Total, nous avons un important programme d'investissement et une croissance organique qu'il faut mettre en œuvre. [...] [Mais] s'il y a des opportunités, Total peut agir. [Elles] arriveront réellement si le prix [du pétrole] reste bas durant une période plus longue. Alors vous verrez des opportunités se matérialiser pour les grandes compagnies comme Total."

Si une telle acquisition avait lieu, elle ne "serait [pas] une réponse à [la question de] la réduction des coûts", les synergies dans ce genre d'opérations étant relativement limitées, a toutefois estimé Patrick Pouyanné, ajoutant que l'intérêt pour Total serait plutôt d'"accéder à de nouvelles ressources".

Les fusions-acquisitions relancées par la baisse du pétrole

Ces déclarations interviennent alors que le géant anglo-néerlandais Royal Dutch Shell a annoncé la semaine passée le rachat pour 47 milliards de livres (environ 64 milliards d'euros) du producteur britannique d'hydrocarbures BG Group, relançant les spéculations sur une éventuelle vague de fusions-acquisitions dans le secteur.

Depuis juin dernier, le prix du pétrole s'est effondré de moitié et n'a connu qu'un léger rebond en début d'année. Lors de sa réunion mensuelle jeudi 16 avril, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a déclaré que la demande pour son pétrole cette année serait plus élevée qu'initialement prévu, sa stratégie de laisser les prix s'effondrer pour asphyxier les producteurs aux coûts plus élevés commençant à porter ses fruits.

Pour affronter la chute des prix, Total, à l'image des autres majors du pétrole, a annoncé en février une réduction de plus de 10% de ses investissements, qui devraient malgré tout atteindre 23 à 24 milliards de dollars (21,4 à 22,3 milliards d'euros) cette année.

 (Avec AFP et Reuters)

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Commentaires 2
à écrit le 16/04/2015 à 17:13
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Shell a réalisé une opération de petite envergure pour ce secteur et... personne n'a rien dit, prenant l'opération comme une compensation aux futures manoeuvres que feraient certainement chacun des autres opérateurs. Shell pense donc que la seconde c...

le 16/04/2015 à 20:52
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@Corso, Total a intégré ElF en 2010, il faut dix ans pour assimiler avec bonheur, comme cela c'est fait, un groupe comme Elf qui comptait 100 000 personnes, je le sais, j'en viens.. Maintenant, Total peut continuer de grossir s'il pressent des oppo...

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