Total se retirera de son projet gazier en Iran s'il n'a pas une dérogation des Etats-Unis

Total renoncera à son grand projet d'exploitation du gisement offshore South Pars 11 en Iran s'il n'obtient pas une dérogation des Etats-Unis. Le risque d'une sanction est trop élevé, au regard des actifs américains de la compagnie française d'un montant de 10 milliards de dollars.
Nous allons tout faire pour poursuivre le projet. Nous le devons à l'Iran qui nous a fait confiance, avait déclaré le PDG de Total, Patrick Pouyanné, le 3 avril dernier
"Nous allons tout faire pour poursuivre le projet. Nous le devons à l'Iran qui nous a fait confiance", avait déclaré le PDG de Total, Patrick Pouyanné, le 3 avril dernier (Crédits : Reuters)

Le groupe français Total ne mènera pas à terme un grand projet gazier entamé en juillet 2017 à moins d'obtenir une dérogation de la part des autorités américaines, suite au retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, a-t-il annoncé mercredi dans un communiqué.

Le 8 mai, le président américain Donald Trump a déclaré que son pays se retirait de l'accord signé en 2015 entre des grandes puissances et l'Iran, qui avait accepté de brider son programme nucléaire en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales.

"En conséquence (...), Total ne pourra pas continuer le projet South Pars 11 (SP11) et devra mettre fin à toutes les opérations qui y sont liées avant le 4 novembre 2018, à moins qu'une dérogation propre au projet ne soit accordée par les autorités américaines, avec le soutien des autorités françaises et européennes", explique le groupe.

L'administration Trump a choisi de rétablir l'intégralité des sanctions levées après l'accord de 2015 et d'appliquer des sanctions encore plus sévères.

Le producteur français de pétrole et de gaz souligne que les actifs américains "représentent plus de 10 milliards de dollars des capitaux employés de Total", et qu'il "ne peut pas se permettre d'être exposé à des sanctions secondaires américaines, qui peuvent comprendre la perte des financements en dollars par des banques américaines (...)".

Un contrat "en stricte conformité"

Pour obtenir une exemption, Total compte invoquer les conditions dans lesquelles a été signé le contrat de plusieurs milliards de dollars pour développer la phase 11 du vaste champ gazier offshore Pars Sud en Iran, avec Petrochina comme partenaire. Un contrat "en stricte conformité avec les résolutions de l'ONU et les législations américaines, européennes et françaises en vigueur à l'époque", précise le communiqué, qui insiste aussi sur le fait qu'il s'agit de gaz destiné uniquement au marché domestique iranien.

"Total a mis en œuvre volontairement une politique s'assurant qu'aucun des prestataires ne participant au projet ne soit affilié au corps des gardiens de la révolution, apportant ainsi une contribution aux objectifs de politique étrangère visant à restreindre la sphère d'influence de ce groupe", insiste le communiqué.

"Nous allons tout faire pour poursuivre le projet. Nous le devons à l'Iran qui nous a fait confiance. Certains considèreront cela comme un échec mais je préfère cela plutôt que d'avoir renoncé à une belle opportunité par manque d'audace", avait déclaré aux Echos le PDG de Total, Patrick Pouyanné, le 3 avril dernier.

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Commentaires 16
à écrit le 18/05/2018 à 8:30
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C'est comme si c'était fait.

à écrit le 17/05/2018 à 20:30
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Il est claire que total un groupe internationnal ne peux pas aller à l'encontre de la politique americaine, ils on bien trops à perde.... Mais bon, nous n'oublierons pas les Americain dàns se couts la .... S'ils y a une guerre est que sa parts en c...

à écrit le 17/05/2018 à 18:23
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Cela devrait donner à réfléchir ; Il est bien évident que toutes transactions en dollars, tout commerce sur le territoire des US, nous rends juridiquement dépendant des juges US. C’est scandaleux, c’est du chantage ,mais …..qui osera s’opposer à cett...

à écrit le 17/05/2018 à 18:05
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Trump sait utiliser la puissance américaine au seul désavantage finalement de ses propres alliés ! Il crée des tensions au moyen orient, le pétrole monte en flèche (ils en sont le premier producteur mondial) ils se gavent, ils imposent des sanctions ...

le 17/05/2018 à 20:57
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S'est claire toute est pou r le bénéfice des USA, le reste du monde doit payer... Comme ce constat est accablant , nous devons favoriser nos échange commerciaux avec la Russie et la Chine.... Vendre dè la haute technologie ... Ils nous faut taper ...

à écrit le 17/05/2018 à 15:31
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Que ce dit Donald Trump ? C'est qui le chef ?

à écrit le 17/05/2018 à 15:24
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Comment éradiquer la concurrence et ensuite conclure un accord avec l'iran pour placer leurs entreprises ! ils sont forts ces amerlocs !

à écrit le 17/05/2018 à 15:05
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Et si Total cédait l'exploitation aux Russes ?

à écrit le 17/05/2018 à 12:54
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C'est ce que nous appelons "Solidarité" Les sanctions pour les autres, les dérogations pour "La Grande Nation" Les Italiens sont aussi engagés en Iran, d'accord, mais on ne peut pas faire des dérogations pour tout le monde.

à écrit le 17/05/2018 à 11:31
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C'est étonnant qu'il n'existe pas de montages de sociétés pour pouvoir exploiter en Iran sans recevoir la foudre États-unienne, tout en respectant les accords Européens-Iran. Lorsqu'il s'agit de Double Irish avec Dutch Sandwich sauce Malte/Bermude...

le 17/05/2018 à 15:21
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"C'est étonnant qu'il n'existe pas de montages de sociétés pour pouvoir exploiter en Iran sans recevoir la foudre États-unienne" Je ne le pense pas, je pense que les services de renseignements américains sont surtout suffisamment efficaces pour e...

le 17/05/2018 à 15:48
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Il me souvient que des techniciens américains étaient employés sur des sites pétroliers en Lybie par des entreprises écran, en raison de l'embargo décidé par les USA.

à écrit le 16/05/2018 à 23:08
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En avril 2012, Peugeot s’est retiré du marché iranien sous la pression de son nouvel actionnaire General Motors et de United against nuclear Iran, un organisme piloté par les services secrets américains, britanniques, allemands et israéliens. Le cons...

à écrit le 16/05/2018 à 19:20
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Les sociétés européennes n'ont pas le choix. A partir du moment où les USA (les politiques) ont mis un pays sous embargo, tout lien américain conduira les juges américains à de très lourdes condamnations. Même Trump à ce stade n'y peut plus rien, ce ...

à écrit le 16/05/2018 à 18:02
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Sage décision, c'est juste que du coup cela met encore plus en perspective l'impuissance politique totale de l'UE, puisque nos multinationales obéissent directement aux états unis. Le secteur privé a besoin d'être guidé, nos multinationales ont t...

le 17/05/2018 à 11:44
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"Les entreprises sont libres de leurs décisions sur l'Iran, dit Macron" ""Les entreprises, en particulier les entreprises internationales qui ont des expositions dans de nombreux pays, font des choix qui leur sont propres en fonction des intérêt...

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