TotalEnergies choisi par le Qatar pour exploiter un nouveau bloc sur le plus grand gisement de gaz au monde

Premier partenaire choisi en juin par le Qatar pour participer à l'exploitation du champ North Field East, TotalEnergies va signer un nouvel investissement majeur sur le plus grand champ de gaz au monde, pour l'exploitation d'un autre bloc, North Field South, à nouveau comme premier partenaire du Qatar. L'Europe s'est longtemps opposée aux accords à long terme souhaités par le Qatar, l'un des principaux producteurs de GNL au monde, mais depuis l'invasion de l'Ukraine, perspectives et priorités ont changé. Patrick Pouyanné en a profité pour remettre quelques points sur les "i".
Le 12 juin dernier, Patrick Pouyanné signait pour la participation de TotalEnergies à l'exploitation du champ gazier North Field East avec Saad Sherida al-Kaabi, ministre d'État chargé des Affaires énergétiques et président-directeur général de QatarEnergy, lors d'une cérémonie à Doha.
Le 12 juin dernier, Patrick Pouyanné signait pour la participation de TotalEnergies à l'exploitation du champ gazier "North Field East" avec Saad Sherida al-Kaabi, ministre d'État chargé des Affaires énergétiques et président-directeur général de QatarEnergy, lors d'une cérémonie à Doha. (Crédits : QatarEnergy)

[Article publié le samedi 24.09.2022 à 12:33, mis à jour à 14:00, avec déclarations de Patrick Pouyanné]

Si, au Qatar, TotalEnergies s'est lancé dans de grands projets d'énergie renouvelables comme le projet d'Al Kharsaah, la première centrale solaire d'envergure (800MWc) du pays, il continue d'y investir dans les énergies fossiles, et notamment l'extraction du gaz.

Selon des propos de Patrick Pouyanné rapportés par l'agence Reuters ce samedi, TotalEnergies va apporter 1,5 milliard de dollars dans le projet gazier "North Field South" (NFS), au Qatar.

Ce faisant l'énergéticien tricolore renforce sa présence comme exploitant sur un site emblématique de "North Field", le plus grand champ de gaz au monde que le Qatar partage avec l'Iran.

Le Qatar précise que le pétrolier français détiendra une participation de 9,375% au côté de QatarEnergy et d'autres partenaires internationaux, a déclaré samedi le PDG du groupe français, Patrick Pouyanné.

« QatarEnergy (QE) a sélectionné TotalEnergies comme premier partenaire étranger pour le développement du champ de gaz naturel North Field South (NFS) », a de son côté déclaré le géant qatari des hydrocarbures dans un communiqué.

En juin, TotalEnergies déjà premier partenaire (pour "North Field East")

Le géant français avait déjà signé en juin dernier un accord de plus de 2 milliards de dollars pour développer un autre bloc de ce gigantesque champ gazier. Doha avait alors annoncé avoir sélectionné TotalEnergies comme premier partenaire en lui attribuant une participation de 25% dans une coentreprise formée avec sa compagnie nationale pour développer le projet "North Field East" (NFE).

Ce projet vise à d'augmenter la capacité d'export de gaz naturel liquéfié (GNL) du Qatar.

Ce développement industriel intervient alors que l'Union européenne se prépare à un hiver sous tension après plusieurs mois aux prises avec une flambée des coûts de l'énergie considérablement aggravée par la guerre en Ukraine et la raréfaction des livraisons de gaz russe.

Le Qatar est déjà l'un des principaux producteurs de GNL

North Field représente environ 10% des réserves de gaz naturel connues dans le monde, selon QE. Il s'étend sous la mer jusqu'au territoire iranien, où les efforts de la République islamique pour exploiter leur partie de ce gisement sont entravés par les sanctions internationales.

Le Qatar est déjà l'un des principaux producteurs de GNL au monde, avec les Etats-Unis et l'Australie. Doha souhaite augmenter sa production de plus de 60% pour atteindre 110 milions de tonnes d'ici à 2027.

La Corée du Sud, le Japon et la Chine en sont les principaux clients, l'Europe s'étant longtemps opposée aux accords à long terme souhaités par l'émirat.

Mais suite à la guerre en Ukraine, le point de vue des pays importateurs de GNL a nettement évolué ainsi que leurs priorités : face à l'hiver à haut risque qui se profile, tant pour la population que pour les industriels, ils s'empressent de sécuriser des alternatives au gaz russe.

« Pour assurer l'approvisionnement, il y a un prix (à payer) » (Pouyanné)

Patrick Pouyanné s'est félicité d'un accord qui arrive au "meilleur moment", compte tenu de l'explosion de la demande de GNL en Europe après la quasi interruption des livraisons de gaz naturel russe dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Une situation géopolitique qui lui donne des arguments pour justifier la relance de l'investissement à long terme dans les énergies fossiles :

"Nous avons besoin de nouvelles capacités, c'est certain et (cet investissement) tombe à point", a affirmé samedi le PGD de TotalEnergies.

"La plupart des dirigeants dans le monde connaissent maintenant (l'importance) du GNL", a-t-il ajouté, précisant que les pays européens doivent faire plus d'investissements à long terme et payer un prix possiblement plus élevé pour sécuriser leur approvisionnement énergétique.

"Pour assurer l'approvisionnement, il y a un prix (à payer)", a-t-il dit.

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ANNEXE

TotalEnergies, Qatar, activités gazières et solaires

[Infographie : les activités gazières et solaires de TotalEnergies au Qatar. Légende : NFE pour North Field East, et NFS pour North Field South. Crédit: TotalEnergies]

(avec Reuters et AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 25/09/2022 à 10:11
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A quoi sert de se vanter d'avoir une MAJOR dont la majorité des actionnaires n'est pas française puisque les bénéfices faits à l'étranger ne nous profiteront pas?

le 26/09/2022 à 19:55
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En voilà un bonne. Mais qu'est-ce qui vous empêche d'en être actionnaire ? Peut être parce que c'est un vilain mot. Les Français ont sur leurs livrets de caisse d'épargne 477 MILLIARDS d'euros rapportant des cacahuètes à comparer avec la capitalisati...

le 26/09/2022 à 21:10
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@Tototiti: Mais j'ai été actionnaire; actionnaire français minuscule; je n'ai pas eu honte de l'être d'une entreprise bien gérée qui faisait des bénéfices qu'il ne me serait pas venu à l'idée d'appeler superbénéfices. dommage que nous préférions le R...

à écrit le 24/09/2022 à 19:40
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Cela m'inspire deux réflexions : La one :De Charybde en Scylla! La two : Le prix sera ce que l'utilisateur est prêt à payer ! Donc , le prix de l'électricité n'est pas prêt de baisser étant indexé au gaz ! CQFD.

à écrit le 24/09/2022 à 16:30
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Après avoir bisouiller les oligarques Russes et l'ancien PDG De Marjorie est mort là-bas dans des conditions douteuses ...

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