Celtic Interconnector : accord signé pour construire la première liaison électrique entre la France et l'Irlande

L'interconnexion Celtic a pour objectif d'établir un courant continu entre le nord de la France et la côte sud de l'Irlande, d'une puissance de 700 mégawatts (MW) et d'une longueur de l'ordre de 575 km, afin d'importer et d'exporter suffisamment d'électricité pour alimenter 450.000 foyers. Elle devrait être mise en service en 2026.
Un courant électrique continu va être établi entre le nord de la France et la côte sud de l'Irlande, d'une puissance de 700 mégawatts (MW).
Un courant électrique continu va être établi entre le nord de la France et la côte sud de l'Irlande, d'une puissance de 700 mégawatts (MW). (Crédits : Reuters)

C'est officiel : ce vendredi, le Premier ministre irlandais, Micheál Martin, accompagné du ministre irlandais de l'Environnement, Climat et Communications, Eamon Ryan, et la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, ont signé, à Paris, les accords techniques et financiers pour construire la future interconnexion électrique "Celtic Interconnector" entre l'Irlande et la France.

Ce projet a pour objectif de mettre « fin à l'isolement électrique de l'Irlande du continent européen » en établissant un courant continu entre le nord de la France et la côte sud de l'Irlande, d'une puissance de 700 mégawatts (MW) et d'une longueur de l'ordre de 575 km, dont 500 km en liaison sous-marine. Il s'agira de la première interconnexion entre l'Irlande et l'Europe continentale. Sa mise en service est prévue en 2026.

Plus précisément, « l'interconnexion reliera la commune de La Martyre en Bretagne à la commune de Knockraha dans le comté de Cork en Irlande, que les études ont identifiées comme les meilleurs emplacements pour le raccordement au réseau dans les deux pays », indique le ministère de l'Écologie dans un communiqué. Au total, le câble entre l'Irlande et le Finistère permettra d'importer et d'exporter suffisamment d'électricité pour alimenter 450.000 foyers.

Un intérêt écologique, économique et stratégique

Ainsi, le "Celtic Interconnector" permettra, non seulement de favoriser les énergies renouvelables, mais également de limiter le recours au gaz irlandais ainsi que de faire des économies sur les coûts de production d'électricité et de réduire les volumes d'électricité renouvelable perdus à cause des surplus de production, soulignait la CRE début novembre. « Le projet présente également un intérêt stratégique important, à savoir l'établissement d'un lien physique direct entre le réseau électrique irlandais et celui du reste de l'UE, dans un contexte de sortie du Royaume-Uni de l'UE », ajoutait-elle

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Ce vendredi, la signature de ces accords « permet au projet d'entrer dans une phase opérationnelle, qui verra le début des travaux en 2023 », est-il ajouté. Par ailleurs, « des accords ont été signés pour la construction avec Siemens Energy et Nexans, le fabricant français de câbles ».

Un budget passé de 930 millions à 1,48 milliard d'euros

Le 10 novembre, les deux gestionnaires des réseaux français et irlandais RTE et EirGrid, en charge de ce projet, ont validé sa poursuite malgré un important dépassement du budget initialement prévu. Ce dernier est, en effet, passé de 930 millions d'euros en 2019 à 1,48 milliard. Une hausse qui s'explique par « des tensions sur les marchés de fournitures (câbles et stations) », selon la Commission française de régulation de l'énergie (CRE). Après avoir réexaminé l'intérêt d'investir dans ce projet, la CRE et son homologue irlandaise la CRU (Commission for Regulation of Utilities) ont réaffirmé « l'opportunité d'investir dans le projet au regard des bénéfices attendus et des externalités vis-à-vis des objectifs européens, notamment en termes de solidarité et de sécurité d'approvisionnement », selon le compte-rendu de cette délibération.

Le communiqué du ministère précise que le projet bénéficiera d'un « financement d'un montant de 800 millions d'euros par la Banque européenne d'investissement (BEI), la Danske Bank, Barclays et la BNP ». De plus, en 2019, RTE et EirGrid ont obtenu 530,7 millions d'euros de financement du mécanisme pour l'interconnexion en Europe (MIE), un fonds destiné à développer les réseaux énergétiques, de transport et de télécommunication en Europe.

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Commentaire 1
à écrit le 27/11/2022 à 7:53
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Cet article sent la reprise de communiqué de presse. En effet on écrit: 'entre le nord de la France et la côte sud de l'Irlande' et plus loin' l'interconnexion reliera la commune de La Martyre en Bretagne à la commune de Knockraha'. En référence fr...

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