VIDEO- L'incendie de Fort McMurray réduit la production de pétrole canadien

Les feux de forêt géants dans l’Alberta paralysent la production de pétrole issue des sables bitumineux. Le brasier s'étend désormais sur plus de 1500 kilomètres carrés selon l'organisation Alberta Wildfire. Il pourrait atteindre les 2000 kilomètres carrés d'ici la fin de la journée.
L'essentiel de la baisse de la production est dû au fait que les employés ont été contraints de quitter les installations.

La baisse de la production de pétrole canadienne en raison des feux de forêts qui ravagent la région de Fort McMurray, capitale des sables bitumineux dans le nord de l'Alberta, pourrait atteindre un million de barils par jour, selon des analystes.

"On estime maintenant à un million de barils par jour le volume de production qui a été retiré du marché", a indiqué vendredi Matt Smith de ClipperData. Il a rappelé que le Canada produit 4 millions de barils par jour dont 80% dans l'Alberta (ouest du Canada) dont 3 millions sont exportés vers les Etats-Unis, principalement par oléoducs.

D'autres estimations de la baisse de production imputable aux incendies varient entre 600.000 et 800.000 barils.

 | A VOIR : -(INFOGRAPHIE) L'extension des incendies de forêt de Fort McMurray

 -les images satellites avant/après

 Suncor et Shell ont suspendu la production

Avec les familles de plusieurs de leurs employés parmi les 100.000 personnes évacuées de Fort McMurray, des compagnies ont décidé de suspendre ou de réduire considérablement leur production, comme les grands groupes canadiens Suncor ou Syncrude ou encore la filiale canadienne de Shell.

Suncor, qui produit plus de 400.000 barils de pétrole par jour (bj) dans la région, a ainsi stoppé son principal site de production au nord de Fort McMurray.

Shell Canada a également suspendu sa production sur le site Albian, à 95 km au nord de Fort McMurray, qui produit environ 255.000 bj, a indiqué la compagnie jeudi.

Le consortium Syncrude, qui exploite le plus grand gisement de sables bitumineux dans la région, a aussi réduit sa production, sans donner de chiffres.

Ces feux ont aussi forcé jeudi la filiale canadienne de ConocoPhillips à suspendre sa production et évacuer son site de Surmont, qui produit quelques dizaines de milliers de barils de pétrole par jour.

Infrastructures épargnées pour l'instant

Les installations de ces compagnies, situées dans un rayon de 25 à 100 km au nord de Fort McMurray, ont été épargnées jusqu'à maintenant par les feux qui font rage plus au sud. Mais les entreprises ont renvoyé un grand nombre de leurs employés pour qu'ils puissent retrouver leurs familles réfugiées dans des grandes villes plus au sud de l'Alberta. L'essentiel de la baisse de la production est donc dû au fait que les employés ont été contraints de quitter les installations.

 | VIDEO (AMATEUR) : Un résident évacue le quartier Beacon Hill à Fort McMurray, en proie aux flammes.

Les infrastructures pétrolières n'étant pas détruites, "l'industrie sera en bonne position pour reprendre sa production une fois que le feu sera maîtrisé", avait expliqué jeudi la Première ministre de l'Alberta Rachel Notley.

Les incendies n'ont pas jusqu'ici affecté la production d'autres grands groupes, comme Imperial Oil, filiale canadienne du groupe américain ExxonMobil, ou Canadian Natural Resources.

Une région déjà sinistrée économiquement

Cette catastrophe naturelle se produit alors que Fort McMurray subissait déjà de plein fouet depuis deux ans les contrecoups de la chute des prix du pétrole, avec la perte de plus de 40.000 emplois directs en Alberta, conséquence d'un chute de production dans la troisième réserve d'or noir de la planète.

Le chômage a explosé à Fort McMurray, passant de 4 % au printemps 2014 à 8 % l'an dernier, puis à 10 % aujourd'hui, rappelle Radio-Canada.

 | LIRE AUSSI : La stratégie canadienne pour les feux de forêt largement sous-financée

(Avec AFP et Reuters)

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Commentaires 2
à écrit le 10/05/2016 à 10:09
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Triste à dire, mais ils sont punis par où ils ont pêché. Industrie fossile hyper polluante = réchauffement climatique = incendies monstres au printemps (30°). Toujours opposés au nuc les écolos ?

à écrit le 08/05/2016 à 9:06
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Désastre humain et écologique.... Je compatis, mais comme chez nous, il est indispensable de déboiser autour des habitations et des villes à risque élevé, de créer des allées "coupe-feu". Espérons que les politiciens prennent conscience des drames qu...

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