Benoît Potier, PDG d'Air Liquide élu "Stratège 2008" pour les lecteurs de La Tribune

A l'occasion de la remise du "Stratège de l'année 2008" par les lecteurs de "La Tribune", retrouvez l'interview de l'heureux gagnant le PDG d'Air Liquide, Benoît Potier. Cet entretien est également paru ce jeudi dans notre journal intitulé: "nous bâtissons notre futur sur la santé, l'énergie et l'environnement".

C'est aujourd'hui qu'est remis le prix du "Stratège de l'année 2008" par les lecteurs de «La Tribune». Ces derniers ont choisi de consacrer Benoît Potier, le PDG d'Air Liquide, comme "Stratège de l'année 2008". Retrouvez l'interview de Benoît Potier parue dans notre journal sous le titre: "Nous bâtissons notre futur sur la santé l'énergie et l'environnement".

Rappelons que ce prix remis par nos lecteurs, récompense une personnalité qui a réussi, grâce à sa stratégie financière et industrielle, à développer, dans l'année écoulée, les activités et la rentabilité de son groupe. Les trois derniers lauréats sont Bruno Lafont (Lafarge), Henri de Castries (Axa) et Gérard Mestrallet (Suez).

Le prix du stratège de l'année a été créé en 1989 par Ambroise Roux.

 

L'ENTRETIEN DE  BENOIT POTIER :


Les lecteurs de "La Tribune" vous ont élu "Stratège de l'année" 2008. Comment comprenez-vous cette distinction ?

J'en suis très honoré. Elle me fait d'autant plus plaisir qu'une des caractéristiques d'Air Liquide a toujours été de s'inscrire dans le long terme. Or, on ne peut bâtir un avenir à long terme sans se préoccuper de stratégie. Nous prenons des risques, mais nous essayons de les maîtriser. Et nous misons beaucoup sur l'innovation, puisque la société ne peut se développer que grâce à des innovations.

Cette stratégie de long terme n'est-elle pas ébranlée par la crise ? Vous venez de réviser en baisse vos objectifs de chiffre d'affaires et de résultat net pour cette année...

En matière de stratégie, il faut raisonner en termes d'objectifs mais aussi savoir s'adapter. Nous avions initié en 2007 et formalisé en 2008 un plan stratégique de moyen terme, le plan Alma, avec pour ambition de doubler de taille en sept ans. C'est un projet de croissance compétitive, qui comprend des objectifs de croissance, de réduction de coûts et de retour sur capitaux investis, mais aussi de transformation de l'entreprise. Nous avons tenu cette dynamique l'an dernier.

La baisse d'activité constatée depuis le début de l'année s'est dégradée depuis la mi-février. Mi-mars, les niveaux de certaines activités ont été inférieurs à ceux de janvier, avec des baisses en volume allant jusqu'à 30 % pour les secteurs les plus touchés (sidérurgie, chimie, automobile, électronique). Notre présence dans des secteurs défensifs (raffinage, alimentation, pharmacie, etc.) nous a cependant permis de contenir la baisse de notre chiffre d'affaires à 3 % au premier trimestre.

La situation nous conduit tout de même à ajuster nos objectifs pour 2009. Avec trois priorités : assurer notre financement en gérant au plus près nos liquidités, porter nos efforts de réduction de coûts à 300 millions d'euros cette année ? contre environ 200 millions par an à l'origine ? et poursuivre nos investissements, qui sont indispensables dans un métier aussi capitalistique que le nôtre, pour nourrir la croissance de demain.

Vous décalez donc les objectifs initiaux du plan Alma ?

Nous ne renonçons pas à nos objectifs de croissance à moyen terme, mais le délai pour les atteindre sera plus long. Il est encore trop tôt pour savoir quand et comment se fera la reprise. Nous en avons observé des signes en fin de trimestre, mais ils ne nous paraissent pas assez forts pour constituer une tendance. En revanche, nous sommes persuadés qu'une fois la crise passée, les exigences de nos clients en termes d'environnement, d'énergie, de santé reviendront sur le devant de la scène. Or, ce sont trois grands domaines sur lesquels nous construisons notre futur.

Justement, quels sont vos paris stratégiques pour les années à venir ?

Notre stratégie consiste à identifier quels seront les marchés de demain, les applications et les bénéfices pour le client. Dans la santé par exemple, et notamment dans les gaz thérapeutiques, il existe des molécules connues qui n'ont jamais été développées pour certaines applications. C'est le cas du xénon, que nous développons pour un usage en anesthésie, car il réduit les effets secondaires et protège le patient. Nous essayons aussi d'anticiper les grands enjeux de la planète. Nous réfléchissons ainsi à ce que seront les approvisionnements en énergie dans les vingt ans à venir : le pétrole sera-t-il toujours aussi important ? Le charbon aura-t-il fait son grand retour ? Quelle sera la place du solaire, des biocarburants ?

Nous parlons aussi depuis plusieurs années de la voiture à hydrogène. Une première étape en termes de coûts, de technologie et d'accessibilité devrait intervenir en 2015. Le second horizon est 2020, où on peut s'attendre à un déploiement mondial. L'hydrogène en tant que vecteur d'énergie est un pari. On pense à la voiture individuelle, mais on peut imaginer que ces technologies propres se développent pour les professionnels, pour des flottes captives de bus par exemple, ou encore pour des applications stationnaires. Nous testons depuis deux ans en France avec Bouygues un projet de relais isolé de téléphonie alimenté par de l'hydrogène, dont la fiabilité est remarquable. Nous avons aussi pris la tête d'un groupement de recherche français doté d'un budget de 200 millions d'euros subventionné par Oséo, et financé pour plus de la moitié par Air Liquide. Enfin, dans le domaine du CO2, nous travaillons à réduire les émissions de nos clients et à favoriser la séquestration de ce gaz.


Retrouvez l'intégralité de l'interview dans notre journal daté du 30 avril 2009.

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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la voiture a azote liquide dont personne ne parle est sur http://motorair.net

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