Florange : le bras de fer se poursuit à l'Élysée

Les métallos de Florange sont attendus à l'Élysée ce mercredi, déterminés à défendre la nationalisation du site mosellan. Cette piste avait pourtant été enterrée par ArcelorMittal et Jean-Marc Ayrault. Mais les syndicats ne lâchent pas et insistent sur le vote d'une loi forçant les industriels à céder un site rentable qu'ils entendent fermer. Une vieille promesse de campagne de François Hollande.
Copyright Reuters

A peine François Hollande sera-t-il de retour de son voyage à Berlin, où il était parti célébrer les cinquante ans d'une amitié franco-allemande étriquée, qu'il aura à se plonger à nouveau dans le vif. Car les métallos de Florange, loin d'avoir baissé les bras dans leur lutte pour la nationalisation complète des filières chaud et froid du site mosellan, ont inscrit leur venue à l'Élysée à l'agenda présidentiel de ce mercredi. En route vers le palais de la rue du Faubourg Saint Honoré, Edouard Martin (CFDT) a affiché sa détermination : "on ne sait pas par qui, peut-être le concierge, mais on sera reçus." Les coups d'éclat ont déjà commencé. Des employés du site mosellan se sont ainsi enchaînés ce mercredi matin aux grilles d'une fenêtre de Matignon.

Une loi pour forcer à céder les sites rentables voués à la fermeture

Objectif pour les métallos: relancer le président de la République sur la promesse qu'il avait faite le 24 février 2012, en pleine campagne présidentielle, de proposer une loi obligeant un industriel à céder une usine rentable promise à la fermeture. Loi pour laquelle le gouvernement aurait déjà donné son feu vert selon le ministre en charge des Relations au Parlement Alain Vidalies.

"Après 18 mois de lutte, nous attendons que Monsieur le Président tienne sa promesse et qu'il nationalise le site afin de permettre à un repreneur d'investir", dit la pétition lancée par les métallos de Florange qui a recueilli plus de 30.000 signatures.

Les métallos de Florange ne lâchent pas

Les actions sur le site mosellan n'ont jamais cessé depuis le 5 décembre dernier, jour où des employés du site avaient été reçus à Matignon pour recevoir une nouvelle au goût amer. Ni reprise, ni nationalisation n'étaient au programme.

Les bisbilles entre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg avaient alors provoqué d'importants remous au sein du gouvernement. De fait, Jean-Marc Ayrault, opposé à une nationalisation temporaire, avait coupé l'herbe sous le pied d'Arnaud Montebourg en négociant directement un accord avec ArcelorMittal, visant la sauvegarde des emplois, mais pas le sauvetage des hauts-fourneaux . Allant jusqu'à signer sa lettre de démission, Arnaud Montebourg avait finalement été rattrapé de justesse par Edouard Martin, la figure emblématique de la lutte à Florange, et par le président de la République en personne. De quoi accorder au ministre du Redressement productif un peu plus de poids dans les discussions au sein du gouvernement.

ArcelorMittal ne s'inquiète pas

Mais la pression exercée sur l'exécutif par les métallos de Florange n'inquiète guère ArcelorMittal. "Pour nous il y a l'accord passé avec le gouvernement, on ne voit pas comment il pourrait être remis en cause," explique une source proche de la direction générale d'ArcelorMittal France. Il est vrai qu'on voit mal comment le président de la République pourrait vouloir l'application au site de Florange d'une telle loi, si elle venait à être votée, sans désavouer Jean-Marc Ayrault. En assumant "parfaitement ce qui a été décidé", le Premier ministre s'était de fait exposé personnellement.

Pourtant, du côté des syndicats, on veut y croire. Après tout, le projet de loi doit être baptisé "loi Florange". "On ose espérer que si la loi s'appelle Florange, elle sera appliquée au site de Florange" a d'ailleurs relevé Lionel Buriello, réprésentant CGT à ArcelorMittal. Le bras de fer continue.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 43
à écrit le 24/01/2013 à 19:55
Signaler
ArcelorMittal veut lever 3,5 milliards de dollars pour atteindre ses objectifs de désendettement et ....... Objectif pour les métallos: relancer le président de la République sur la promesse qu'il avait faite le 24 février 2012, en pleine campagne pr...

à écrit le 24/01/2013 à 10:04
Signaler
Nationaliser, Nationaliser, mais pourquoi pas Nationaliser pendant qu'on y ai, tout demander à l'état, mais l'état c'est nous! Ne serait -il pas plus simple de ce remettre au boulot. Ils ont déclarés la guerre au Patronna, le monde du travail va le p...

à écrit le 24/01/2013 à 8:24
Signaler
les dépenses au Mali ou les dépenses au fourneau, flamby a choisi.

à écrit le 23/01/2013 à 18:48
Signaler
Que cherche t il ? Un poste ministériel. ça suffit de voir sa figure. Que les médias et les journalistes le lâchent un peu. Il va rester dans l'anonymat.

à écrit le 23/01/2013 à 14:14
Signaler
Je suis passé cette semaine chez un des plus grand récupérateur de métaux de France, la "montagne" de fers broyés attendant son départ pour la fonderie était énorme, signe que le recyclage des Français vraiement bien. Se pose honnêtement la question ...

à écrit le 23/01/2013 à 14:06
Signaler
pour commencer je salue flambard car il a dit ce qu il pensait et j approuve ce qu il a dit et maintenant quand a ceux qui se sont échainés il y a la un fort de café car on sait très bien que l on peut pas revenir en arrière car a ce moment la tout l...

à écrit le 23/01/2013 à 12:48
Signaler
L'état ne fait rien pour les postes supprimés chez Renault , alors imaginez une nationalisation ....

à écrit le 23/01/2013 à 12:32
Signaler
Au vue des commentaires, la plupart ne connaisse pas Benjamin Graham... La nationalisation n'est pas un mal, c'est le pilotage qui fait de cette instrument un bien ou un mal...

le 23/01/2013 à 15:51
Signaler
Ben oui je ne connais pas Benjamin Graham , par contre je connais schumpeter, il y a tant d autre secteur d avenir a developper . Si quelqu un pense que florange est rentable il doit le faire avec de l argent prive, montebourg n a qu a lancer une so...

le 23/01/2013 à 16:36
Signaler
Au vue du commentaire de Stranger, il en connait manifestement pas Benjamin Graham ... Je vois mal un investisseur privé reconnu pronant la collectivisation des moyens de production ... Si la nationalsiation/collectivisation n'est pas un mal, pourquo...

à écrit le 23/01/2013 à 12:15
Signaler
Nationaliser me semble être un signal trop gauchisant pour être adopté. Se serait la mort de tout investissement étranger en France et je ne pense pas qu'ils puissent se permettre ce genre d'hérésie

à écrit le 23/01/2013 à 12:05
Signaler
Ras le bol de Florange et de ces syndicalistes politisés jusqu'au cou. Qu' ils fassent autre chose comme formation, leurs outils de travail sont morts. Arrêtons de leur faire croire que l' état et les contribuables vont les sauver du désastre.

à écrit le 23/01/2013 à 11:00
Signaler
Quand on voit comment les anciens dirigeants de la CFDT ( Chérèque, Nottat) ont été récompensés par de très bons postes bien payés et que la CFDT est le syndicat maison du PS , il faut s'attendre au pire car le président TOMOU1° devenu Rambo 5 ris...

à écrit le 23/01/2013 à 10:32
Signaler
""Des employés du site mosellan se sont ainsi enchaînés ce mercredi matin aux grilles d'une fenêtre de Matignon."" C'était plutot Mollasson 1er ,Montebourg ,Ayrault et Sapin qu'ils auraient du enchainer !!!

le 23/01/2013 à 11:11
Signaler
Est ce vraiment la peine de les enchaîner ? Ils ne font déjà rien...

à écrit le 23/01/2013 à 10:28
Signaler
si les syndicats avaient regardé depuis longtemps l'intéret général et non faire du corporatisme ou du clientélisme l'emploi en france serait bien meilleur ..MR MARTIN EN EST L'exemple type

le 23/01/2013 à 11:48
Signaler
De quel interet général parlez vous ? Le vôtre ?...

le 23/01/2013 à 13:01
Signaler
à Chich . Je crois qu'il parle de l'intérêt général des FRANCAIS qui est AUSSI le votre mais vous semblez préférer le vôtre !!! Celui de votre corporation !!! Et ,où sera-t-il (très) bientôt ???

le 23/01/2013 à 16:42
Signaler
@xxx : je suis banquier donc ma corporation...Ce qui me fait rire c'est que je lis "interet général" alors même que 90% des commentaires prônent le gain d'argent, une fiscalité dérisoire, un Etat absent, des entreprises toute puissante et des salarié...

le 23/01/2013 à 16:58
Signaler
chich, banquier ? euh, syndicaliste SUD/CGT dans une banque, ce n 'est pas banquier pour info. Pouvez vous nous renseigner sur les commentaires qui pronent ce que vous affirmez ? travestissement de la parole des autres, typique des communistes... Vot...

le 23/01/2013 à 16:58
Signaler
chich, banquier ? euh, syndicaliste SUD/CGT dans une banque, ce n 'est pas banquier pour info. Pouvez vous nous renseigner sur les commentaires qui pronent ce que vous affirmez ? travestissement de la parole des autres, typique des communistes... Vot...

le 23/01/2013 à 17:46
Signaler
@john galt : wahou j'ai même le droit à un double post ! Votre phrasologie primaire me fait bien rigoler en tous cas. Digne d'une chasse aux sorcières dans les amériques des années 50/60... Vous même déformez mes propos, je ne prône surtout pas l'éga...

le 23/01/2013 à 20:37
Signaler
Enfin un commentaire intelligent....Bien rare dans cette liste de commentaire....limite débile! Je n'avais pas envie de répondre car le niveau moyen était bien bas... Merci à vous chich

à écrit le 23/01/2013 à 10:20
Signaler
Malheureusement on n'est plus dans une économie planifiée où on produisait pour produire; les tenants du collectivisme ont la vie dure. On ne peut accepter la nationalisation car c'est la porte ouverte à toutes les dérives et les deniers de l'ETAT so...

à écrit le 23/01/2013 à 10:19
Signaler
Nationaliser Florange c'est 2 milliards pour l'Etat et 250 millions en plus pour redémarrer les hauts fournaux. Il faut garder à l'esprit que l'ensemble du site de Florange (Liquide + Froid) c'est 1 milliard d'investissements cumulés, et que le site...

le 23/01/2013 à 10:34
Signaler
ils s'en foutent, c'est pas leur argent!! la france a actuellement 2 floranges par jour, sauf que c'est pas des gens qui saccagent leur outils de travail, prennent les gens en otage, ou font de la mousse devant les cameras

le 23/01/2013 à 13:25
Signaler
Il faut les poursuivre pour toutes leurs exhactions. Il y a un gouvernement, des décisions et aucune raison que tout cela soit remis en cause par une bande de nervis rouge. Nationaliser Florange ca couterait 2.2 milliards pour 670 emplois, soit 3.28...

le 23/01/2013 à 20:46
Signaler
D'où sortent ces chiffres ? N'importe quoi ! Vu le niveau d'endettement de Florange de 1 Milliard d'? à maturation en 2014, vu le résultat négatif de 2011 et de l'ordre de 200M? : calculez " intelligemment" le prix de l'entreprise

à écrit le 23/01/2013 à 10:06
Signaler
après florange,c est Renault qui est délocalise au Maroc et en Algérie sans compte l aide financière donne au Maroc pour la plate forme d appel.qui sera le prochain

à écrit le 23/01/2013 à 9:58
Signaler
Il n'y pas que par Arcelor que les salariés se sont fait avoir c'est également par Hollande qui n'a pas tenu parole. On n'a pas vu Chérèque venir soutenir les salariés d'Arcelor, mais on a vu le NPA, la CGT.... et ils sont encore à la CFDT !!!!

à écrit le 23/01/2013 à 9:53
Signaler
L'intérêt général prime l'intérêt particulier. Les 600 eemplois de Florange ne doivent pas mettre en péril l'économie française en demandant des mesures stupides.

à écrit le 23/01/2013 à 9:51
Signaler
Vas y flamby respecte ta parole : nationalise Florange, ne pas tenir ses engagement face a des chefs d'entreprises c'est pas grave, mais face a des ouvriers CGT c'est très dommage. Flamby est devant le mur des réalités économique. Les capitalistes vo...

le 23/01/2013 à 10:32
Signaler
le capital et le travail sont reconcilies, mais uniquement chez les gens intelligents... dans 20 ans vous n'avez plus d'industrie, faudra vendre les chateaux des syndicats pour se procurer du capital et investir...

à écrit le 23/01/2013 à 9:42
Signaler
Quand on promet n'importe quoi pour se faire élire, quand on met un montebourde dans un ministère, il y a des retombées : qui sème le vent, récolte la tempête...

à écrit le 23/01/2013 à 9:35
Signaler
sapin a dit qu'il ne devait pas y avoir de chantage, on espere que le message sera bien recu

à écrit le 23/01/2013 à 9:13
Signaler
Ces pauvres métallos défendent leur emploi. Et c'est vrai que ce serait plus confortable pour eux d'être fonctionnaires; l'exemple des enseignants du public, qui ne veulent absolument pas travailler 5 jours (4 jours et demi en fait), contrairement à ...

le 23/01/2013 à 11:31
Signaler
Merci de parler d'un sujet que vous maitrisez, si les enseignants ne veulent pas travailler 4,5 jours ce sont pour des raisons autrements plus importante que le simple faites de ne pas vouloir travailler 1/2 journée de plus. Je sais que réfléchir req...

le 23/01/2013 à 12:16
Signaler
Voilà un vrai sujet pour l'Europe, la politique industrielle européenne et non une concurrence de site entre les pays voisins ! Déjà le terme "nationaliser" est absolument ridicule sur un sujet issu d'un mouvement de mondialisation.

le 23/01/2013 à 14:14
Signaler
rendez moi service expliquez moi la grève des enseignants, pourqouoi font-ils grève cette fois ?

le 23/01/2013 à 14:15
Signaler
à Chich ! Vous, certainement ,vous maîtrisez le sujet ET de manière magistrale ! Mais une demie journée voue eût été profitable pour améliorer votre maîtrise de notre belle langue !!! 1) ce sont devrait être : c'est 2) autrement ne prend PAS de "...

le 23/01/2013 à 16:33
Signaler
@ Chich : tiens, c'est vrai, pourquoi ils font grêve ? si ce n'est pour conserver cette éducation nationale qui détruit tous les enfants sauf ceux des enseignants ... (une minorité, mais qui dans les grandes écoles avec les emplois réservés, devienne...

le 23/01/2013 à 17:13
Signaler
@xxx : merci pour la leçon d'orthographe, je suis le premier à reconnaitre qu'il s'agit là de mon point faible (tout super héro en a un, non ?) @john galt : vous me décevez, autant nous ne sommes jamais d'accord mais vous vous appuyez à chaque fois ...

le 23/01/2013 à 20:05
Signaler
@ xxx : je vous trouve un peu mal placé pour donner des leçons de français ... à Chich par ex. : "demi-journée" ne prend pas de "e" (si on dit une journée et demie, si !), "vous" (2ème personne du pluriel) et non "voue" ... Comment vous dites déjà ?...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.