Petroplus : déjà quinze mois de rebondissements

Cinq offres de reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne "ont été formellement déposées auprès de l'administrateur judiciaire", dont deux "paraissent sérieuses et financées", a annoncé mardi soir le ministère du Redressement productif. "Il s'agit de l'investisseur suisse, Terrae et de l'énergéticien égyptien Arabiyya Lel Istithmaraat. Si aucune offre "sérieuse" ne s'était réellement dégagée, le gouvernement avait assuré qu'il se porterait actionnaire minoritaire en cas de reprise. Mercredi, le délai a été reporté au 16 avril, afin que les potentiels repreneurs n'étoffent leurs offres. Le film d'un dossier à rebondisssements en quinze mois et vingt dates.
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Entre les arrêts et reprises de l'activité de la raffinerie de Petit-Couronne ainsi que les nombreux repreneurs potentiels censés venir au secours du site, La Tribune revient sur la saga du site de Seine-Maritime.

Octobre 2011
: Le groupe annonce une prochaine reconfiguration du site devant toucher 120 salariés, ainsi que l'arrêt d'une partie de ses activités.

28 décembre 2011 : Le gouvernement saisit le médiateur du crédit. "Le gouvernement, par le biais de la médiation du crédit, fait tous les efforts pour aider Petroplus dans ses négociations bancaires, qui sont des négociations complexes incluant plusieurs banques internationales", avaient déclaré dans un communiqué les ministres de l'Economie et de l'Industrie de l'époque, respectivement, François Baroin et Eric Besson. Les ministres ajoutent que "les banques françaises ont fait part de leur disponibilité pour mettre en place les financements demandés par l'entreprise dans le cadre d'un accord global". Une situation dont ils ont été informés le 22 décembre 2011.

La CGT réclame une mise sous contrôle public. "Cette situation renforce la position de la CGT sur l'urgence de mettre sous contrôle public toutes les activités liées à l'énergie", déclare alors la Fédération nationale des industries chimiques (Fnic) dans un communiqué. "Il est parfaitement inacceptable d'avoir laissé prendre le contrôle de cinq raffineries en Europe par un groupe de spéculateurs financiers qui, maintenant, ne peut même plus faire face à sa responsabilité industrielle et demain sociale. Les gouvernements doivent prendre leurs responsabilités. La CGT ne parle pas d'aide publique mais de prise de contrôle public", ajoute le syndicat.

30 décembre 2011 : Le groupe suisse Petroplus annonce l'arrêt de la raffinerie de Petit-Couronne (Seine-Maritime). L'usine n'est plus alimentée depuis le gel d'une ligne de crédit d'un milliard de dollars décidé par une quinzaine de banques. Mais les négociations continuent pour la rétablir. Un accord provisoire a été trouvé dans ce but.

>> Petroplus ferme la raffinerie de Petit-Couronne

20 janvier 2012: En proie à de graves difficultés financières, le raffineur suisse Petroplus annonce qu'il lance le processus de vente de son site de Petit-Couronne, près de Rouen. "L'objectif du gouvernement est clairement la reprise d'activité la plus rapide possible", déclare alors le ministre de l'Energie Eric Besson.

>> Petroplus vend sa raffinerie de Petit-Couronne


25 janvier 2012 : Après s'être déclaré en cessation de paiement pour protéger la société après l'annonce de l'insolvabilité de la maison-mère, le site de Petit-Couronne  est placée en redressement judiciaire, sur décision du Tribunal de commerce de Rouen.

>> Petroplus insolvable, Petit-Couronne en cessation de paiement

27 janvier 2012: L'investisseur suisse Gary Klesch déclare que son groupe envisage de reprendre la raffinerie de Seine-Maritime.

>> Gary Klesch intéressé par Pétroplus

24 février 2012: Nicolas Sarkozy annonce aux salariés du site de Petit-Couronne qu'un accord a été conclu avec Shell pour assurer une activité au site pendant six mois. 

>> Sarkozy a trouvé Shell pour secourir Petroplus

5 avril 2012: La remise des offres pour une reprise du site de Petroplus à Petit-Couronne est repoussé au 30 avril. Cinq candidats ont confirmé leur intérêt.

>> Nouveau délai pour les candidats à la reprise de Petroplus

27 avril 2012 : Dans un communiqué, la raffinerie assure que "3 sociétés ont maintenu leur intérêt mais ne seront pas en mesure d'établir d'offre recevable et conforme aux exigences légales au 30 avril". Les administrateurs judiciaires ont donc à nouveau décidé de prolonger le délai pour déposer les offres de reprises au 25 mai 2012.

>> La raffinerie de Petroplus intéresse encore trois repreneurs

31 mai 2012: La direction indique dans un communiqué que le site doit être remis en service le 14 juin 2012. Un contrat signé avec Shell permettra la livraison quotidienne de 100.000 barils.

>> La raffinerie Petit-Couronne de Petroplus doit redémarrer temporairement le 14 juin.

Juin 2012 : Le site reprend provisoirement ses activités après cinq mois d'arrêt. Et ce, grâce au contrat ponctuel d'approvisionnement signé par le pétrolier anglo-néerlandais Shell, l'un des anciens propriétaires de la raffinerie.

24 juillet 2012 : le Tribunal de Commerce de Rouen a écarté la liquidation judiciaire du site et prolongé sa période d'observation. L'instance a arrêté la date du 24 aout comme limite de dépôt des offres de reprise. Le Tribunal a notamment examiné deux offres fermes mais dont il a jugé les dossiers incomplets.

>> Petroplus: deux repreneurs étrangers pour la raffinerie de Petit-Couronne

4 septembre 2012 : Le tribunal de commerce de Rouen examine les deux offres de reprise du site de Petit-Couronne, la première, celle d'Alafandi Petroleum Group (AFG), dont le siège serait à Jeddah en Arabie saoudite, et la seconde de NetOil, basé à Dubaï.

>> Rebondissement dans la reprise de la raffinerie Petroplus

16 octobre 2012 : Le tribunal de commerce de Rouen a prononcé la mise en liquidation judiciaire de la raffinerie de Petit-Couronne (Seine-Maritime). Ce sont 470 salariés qui sont mis sur le carreau.

>> Petroplus : fin de mission pour la plus vieille raffinerie de France

6 novembre 2012: Selon le Bulletin de l'industrie pétrolière, le géant coréen Hyundai s'est associé à NetOil pour financer la modernisation du site de Petit-Couronne. De son côté, NetOil affirme avoir noué des accords avec BP pour s'approvisionner en pétrole brut, dans sa nouvelle offre de reprise déposée au tribunal de commerce.

>> Petroplus: le géant sud coréen Hyundai s'associe à NetOil

13 novembre 2012:
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg est allé jusqu'en Libye pour défendre le dossier Petroplus. Par ailleurs, le Tribunal de commerce de Rouen accorde un délai supplémentaire pour trouver un repreneur. La limite est repoussée de trois mois.

>> Arnaud Montebourg en Libye pour sauver Petroplus

28 novembre 2012: Le cabinet d'Arnaud Montebourg assure que le fonds libyen aurait signé une lettre de confidentialité pour accéder aux données économiques et financières de Petroplus.

>> Rebondissement sur Petroplus: les Libyens seraient toujours là!

7 décembre 2012:
Le tribunal de commerce autorise la prolongation d'un mois de la poursuite de l'activité de la raffinerie de Petit-Couronne. Puis, faute de pétrole brut à raffiner - le contrat avec Shell prenant fin le 16 décembre - l'installation devrait être progressivement mise à l'arrêt.

>> Petroplus: l'activité va progressivement s'arrêter d'ici le 16 janvier

5 janvier 2013:
En déplacement dans l'Eure, François Hollande tente de rassurer les salariés de la raffinerie de Petit-Couronne. Le président de la République assure que l'Etat va tout faire pour chercher un repreneur dans les meilleures conditions. 

>> Le chef de l'Etat tente de tranquilliser les salariés de Petroplus

4 février 2013
: Après avoir discuté pendant deux heures trente avec l'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC du site de Petroplus qu'ils recevait à Matignon, des conseillers de Jean-Marc Ayrault semblent pessimistes quant à la possibilité de reprise du site.

>> Dernier jour pour une reprise de Petroplus

5 février 2013 : C'est le dernier jour pour les potentiels repreneurs du site. A quelques heures de l'expiration du délai, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg déclare que si le site trouve un repreneur, l'Etat serait prêt à prendre une participation minoritaire. Le ministre ajoute que le gouvernement attend "plusieurs offres" de repreneurs potentiels et que la piste libyenne restait sérieuse. Il ajoute cependant que deux conditions sont nécessaires à la reprise, à savoir, "beaucoup d'argent et du pétrole". En d'autres termes, la reprise doit émaner d'un pays producteur de pétrole.

Une annonce confirmée quelques heures plus tard par le Premier ministre lui-même en déplacement à Bangkok, en Thaïlande. "Si nécessaire, le gouvernement français est prêt à prendre une participation minoritaire au capital, mais je dis bien s'il y a une offre crédible qui est faite", assure Jean-Marc Ayrault lors d'une conférence de presse. La partie n'est pas gagnée.

6 février 2013: Le délai pour les offres de reprise est une nouvelle fois repoussé. Les repreneurs intéressés par le site de Petit-Couronne ont jusqu'au 16 avril pour déposer leur offre. Une annonce qui intervient juste après que la porte-parole du gouvernement a annoncé que l'Etat n'aurait peut-être pas besoin de mettre la main à la poche en cas d'offre de reprise sérieuse.

Lire aussi : Petroplus, l'histoire d'un combat collectif pour sauver la raffinerie de Petit-Couronne
 

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Commentaires 5
à écrit le 07/02/2013 à 19:08
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Au fait FABIUS n'est il pas un pontif dans cette région, ou a t-il peur d'intervenir des fois que le sang ciontaminé ressurgirait?

à écrit le 06/02/2013 à 13:17
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en effet quand on voit que le jour de la radiation des actions il y en a un qui les a achetées par milion.Ne serait il pas un des future repreneur

à écrit le 05/02/2013 à 19:07
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Hé ho, pas question que je mette mon argent de contribuable dans le tonneau des Danaïdes ! Montebourg n'a qu'à mettre le sien.

le 05/02/2013 à 22:06
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Mieux vaut que tu le mettes dans le carburant à 5 ? le litre quant il n'y aura plus d'industrie en France

le 06/02/2013 à 10:44
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Dire que Petroplus a eu des difficulté suite à l'arrêt d'importation du petrolé Iranien et oui, cette rafinerie a été concu pour rafiner le petrole iranien si on ne lui fournit plus sa matière premiere , il faut l'adapter donc investir pour changer ...

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