Pétrochimie : Total va supprimer 210 postes à Carling

Face à un marché de l'éthylène excédentaire, la compagnie pétrolière française a pris la décision de fermer d'ici au deuxième semestre 2015 son vapocraqueur mosellan. Elle assure que les suppressions de postes se feront sans licenciements et annonce de nouveaux investissements.
Le site de Carling demeure le seul vapocraqueur en France qui ne soit pas adossé à une raffinerie.

Dans deux ans, le vapocraqueur de Carling, en Moselle, s'endormira définitivement. Total a annoncé ce mercredi 4 septembre lors d'un Comité central d'entreprise sa volonté de supprimer cette activité pour des raisons de surproduction.

Dans cette installation, la compagnie produit des oléfines en soumettant certaines fractions du pétrole brut à une décomposition non catalytique sous l'effet conjugué d'une haute température et d'une faible pression en présence de vapeur d'eau. L'activité est aujourd'hui "lourdement déficitaire", a expliqué le groupe pétrolier.

Crainte d'une perte d'emplois en chaine

Cette décision ne sera pas sans conséquence sur l'emploi: Total envisage de supprimer 210 postes sur le site, qui ne fermera pas ses portes pour autant. Si la fermeture du vapocraqueur n'a surpris personne à Carling, l'ampleur des suppressions de postes en revanche inquiète les syndicats.

"Cette annonce de fermeture", faite lors d'un comité central d'entreprise (CCE), "n'est pas une grande surprise, mais l'ampleur des suppressions de postes est beaucoup trop importante", a confié à l'AFP Khalid Benhammou, coordinateur groupe CFE-CGC chez Total. "C'est d'autant plus une catastrophe pour la région, que cela peut faire une réaction en chaîne avec les emplois dans le commerce et les services", craint Eric Sellini, coordinateur groupe CGT.

Toutefois, les syndicats admettent que le contexte est difficile pour le site sur un marché de l'éthylène excédentaire. Seul vapocraqueur en France qui ne soit pas adossé à une raffinerie, sans être pour autant situé dans un port, il utilise comme matière première le naphta, un sous-produit du pétrole dont les cours s'envolent quand ceux du gaz et du charbon sont en baisse.

160 millions d'euros d'investissements sur le site

De son côté, la direction de Total tente de rassurer en soutenant que ces suppressions de postes ne se traduiront pas par des licenciements, et en annonçant de nouveaux investissements sur le site. La compagnie a dit mercredi vouloir investir 160 millions d'euros afin de développer de nouvelles activités sur les marché en croissance des résines hydrocarbures et des polymères.

Ces investissements "offrent des perspectives de développement industriel dans le bassin d'emplois lorrain et confortent l'alimentation en matières premières de ses principaux clients de proximité qui sont Ineos et Arkema", a fait remarquer la CFDT. Ce syndicat s'est tout de même empressé de vivement critiquer la stratégie du groupe pétrolier. "Le manque d'anticipation et d'investissements de la part de la direction du groupe Total, dans une stratégie industrielle offensive, a conduit ce site à se dégrader plus rapidement dans un contexte économique difficile", estime-il.

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