Sigmar Gabriel presse la Chine d'appliquer des règles du jeu équitables

Alors que des consortiums chinois sont en train de faire main basse sur un nombre considérables d'entreprises européennes et notamment des pépites allemandes, le ministre allemand de l'Economie, en visite officielle en Chine, a tenu à mettre les points sur les "i".
Au cours de sa visite, Sigmar Gabriel a appelé Pékin à abaisser les barrières pour les entreprises allemandes souhaitant faire des affaires en Chine et à créer des règles équitables, des demandes qu'il a rappelées à Hong Kong vendredi 4 novembre (photo), lors de la 15e Conférence Asie-Pacifique de l'économie allemande.

Hier, jeudi, le quotidien Ouest France titrait : "L'Allemagne refuse de se faire manger par la Chine" à propos de l'incident diplomatique entre les deux pays après le refus de Berlin de laisser racheter deux de ses entreprises par des groupes chinois. De fait, ce vendredi, Sigmar Gabriel, le ministre allemand de l'Economie, en visite officielle depuis mardi en Chine, a expliqué au Premier ministre chinois Li Keqiang qui le recevait que les règles du jeu ne semblaient pas équitables pour les entreprises allemandes en Chine.

"Ce qu'il nous faut ce sont des règles du jeu équitables", a-t-il affirmé.

Au cours de sa visite, Sigmar Gabriel a appelé Pékin à abaisser les barrières pour les entreprises allemandes souhaitant faire des affaires en Chine et à créer des règles équitables, des demandes qu'il a rappelées à Hong Kong vendredi.

Gabriel a ajouté qu'il n'avait discuté du rachat du groupe de semi-conducteurs Aixtron, une des sources de la tension actuelle entre l'Allemagne et le gouvernement chinois.

Quelques jours avant un voyage officiel en Chine, Berlin avait retiré son autorisation au rachat (par OPA) de l'équipementier de semi-conducteurs Aixtron par un groupe chinois. Mais il avait également opposé son refus au rachat d'une filiale de la société d'éclairage Osram par un autre consortium chinois. Deux refus coup sur coup, de quoi faire monter la pression et déclencher la colère de l'ex-Empire du Milieu.

Pékin s'inquiète des refus de rachat d'entreprises allemandese

Dès le mercredi 2 novembre, le ministère chinois du Commerce avertissait l'Allemagne de son déplaisir après les initiatives récentes de Berlin contre les acquisitions par des entreprises chinoises en Allemagne, souhaitant qu'elles restent "une exception".

"La Chine espère que les enquêtes des autorités allemandes concernant la sûreté resteront une exception(...), car ce serait une mauvaise chose pour le développement et les perspectives du commerce entre la Chine et l'Allemagne", a déclaré le porte-parole du ministère chinois du Commerce lors d'un point de presse.

Malgré la réalité des faits, la Chine nie toute disproportion

A l'en croire, les inquiétudes de Berlin concernant la fuite de technologies et d'emplois vers la Chine n'ont pas lieu d'être.

Pourtant, les statistiques disent obstinément le contraire. Depuis le début de l'année, les investisseurs chinois ont réalisé 47 acquisitions d'entreprises allemandes pour un montant total de 10,3 milliards d'euros, contre 29 opérations pour 263 millions d'euros sur la totalité de l'année 2015, selon les données de Thomson Reuters.

Lundi, Ayrault était sur la même ligne que Gabriel

La visite de Sigmar Gabriel fait suite à celle, lundi, de Jean-Marc Ayrault, le ministre français des Affaires étrangères, qui a tenu des propos du même ordre à ses interlocuteurs. Il avait clairement désigné les entraves aux investissement étrangers, le manque de réciprocité entre les partenaires commerciaux, bref l'attitude protectionniste de l'ex-Empire du Milieu, cela dans un contexte de déferlements d'investissements chinois en Europe :

"Les investissements chinois en Europe provoquent des débats, particulièrement en Allemagne", a observé M. Ayrault lors d'une rencontre avec des entrepreneurs français de start-ups implantés en Chine. "Il ne faut pas avoir peur des investissements étrangers mais il faudrait en même temps que nos propres investissements ne soient pas entravés" en Chine, a remarqué le ministre.

Jean-Marc Ayrault a rappelé les bienfaits des investissements français en Chine:

"En Chine, les entreprises françaises créent aussi des emplois. Elles en ont créé près de 600.000."

Dans l'autre sens, les investissements chinois vers l'Union européenne (UE) ont bondi de 44% en 2015 à 20 milliards d'euros, ce qui représentait le double des investissements européens vers la Chine.

(Avec Reuters)

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Commentaires 4
à écrit le 04/11/2016 à 21:08
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Je sens que sur STX on va bien ce poiler avec notre "super Ayrault"

à écrit le 04/11/2016 à 17:29
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Une fois de plus nos hommes politiques stupides à l'oeuvre. Les chinois doivent rire!

à écrit le 04/11/2016 à 13:52
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Des règles du jeu équitable !? Il vient d'où celui-là ? Hé ho c'est le capitalisme là !? C'est la Loi du plus riche et du plus puissant c'est ça la règle et vous la validez en permanence depuis des décennies maintenant. Au nom de quoi on inte...

le 06/11/2016 à 16:42
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Au nom de la réciprocité, il est impossible d'acheter une entreprise ou une exploitation agricole sans avoir un partenaire chinois. Idem dans les Emirats.

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